Noël approche, les yeux des enfants s'illuminent. Ils imaginent derrière le sapin un pays extraordinaire peuplé de princes charmants et de jeunes filles à la robe couleur de nuit. Gagnons avec eux le fabuleux pays des contes…
Fées, princesses, magiciens et sortilèges sont les ingrédients habituels de nos contes… Rien qui soit ordinaire !
Interrogeons l’étymologie. On retrouve la trace des premiers contes dans les « comptines », chansons enfantines rythmées (qui ne connaît « Am stram gram, piké, piké, kolégram » ?). Elles tirent leur nom du latin « computare » (calculer, compter).
Les contes ont d'abord désigné avec quelque dédain les récits à dormir debout recueillis à la veillée, dans les soirées d’hiver, quand petits et grands se rassemblaient autour de la cheminée.
Le conte est en effet avant tout populaire, histoire de grands-mères et de nourrices dans les fermes, mais aussi de conteurs professionnels dans les châteaux et dans les foires. Comme dans le Roman de Renart, on aimait entendre les aventures sans cesse réinventées d’animaux personnifiés ou de chevaliers audacieux.
Ce caractère oral explique la brièveté de ces récits qui devaient s’assurer l’attention du public, mais aussi la richesse des textes, nourris de l’improvisation de chacun et du quotidien de chaque époque.
Jean de La Fontaine note l’attraction qu’exercent fables et contes sur tous les publics, y compris le plus exigeant :
(...)Si Peau d'Âne m'était conté,
J'y prendrais un plaisir extrême.
Le monde est vieux, dit-on : je le crois ; cependant
Il le faut amuser encor comme un enfant.
(Le Pouvoir des Fables,
Livre VIII - Fable 4, 1678).
Quelques années plus tard, en 1695, la « grande » littérature s’empare des contes populaires et leur donne ses lettres de noblesse grâce à Charles Perrault.
Déjà âgé de 67 ans, chef de file des Modernes dans les cercles littéraires de Versailles, l'académicien publie les Contes de ma mère l’Oye après les avoir testés sur ses enfants. Toute la cour de Louis XIV succombe alors aux charmes de la Belle au bois dormant et du Chat botté (...).
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