Reims

La « ville des sacres »

Reims est l'antique capitale d'un peuple gaulois qui lui a laissé son nom : les Rèmes. Mais son prestige tient en un mot : le « sacre ». La plupart des rois de France ont choisi en effet de se faire couronner à Reims, la ville du baptême de Clovis. Son patrimoine architectural s'étale sur deux millénaires avec pour joyau est la cathédrale Notre-Dame, l'une des plus belles de la grande époque du gothique.

Pourtant, elle a manqué de disparaître dans les affres de la Première Guerre mondiale. Située à mi-chemin entre Paris et le Rhin, Reims s'est retrouvée sur le front en 1914, ce qui lui a valu d'être en grande partie détruite. C'est aujourd'hui une ville plaisante et agréable de 200 000 habitants, au bord d'une rivière sans prétention, la Vesle. Son nom est associé au vin le plus célèbre du monde.

De Durocorter à Reims

Les Rèmes ont fondé à l'emplacement de l'actuelle cité, en 80 avant notre ère, un oppidum du nom de Durocorter (la «forteresse ronde» en celte). Ils allaint s'allier à Jules César, dans son entreprise de conquête des Gaules.

Les Romains rebaptisent la cité Durocortorum et l'agrémentent de quelques somptueux monuments de pierre à leur manière.

Il nous en reste un somptueux vestige, la porte de Mars, à l'entrée occidentale de la ville. C'est l'un des arc de triomphe les mieux conservés de France.

Sous le Bas-Empire, comme beaucoup d'autres cités des Gaules, Reims change son nom romain pour celui de l'ancien peuple gaulois qui l'habitait.

Devenue chrétienne, elle souffre du passage des Vandales en 407, après que ceux-ci ont traversé le Rhin avec beaucoup d'autres Germains. Sur le parvis de la cathédrale primitive, les barbares massacrent l'évêque Nicaise. Un demi-siècle plus tard, en sens inverse, voilà que passent Attila et ses Huns. La ville est une nouvelle fois mise à sac.

Un baptême et divers sacres

Dans les périodes sombres qui suivent la paix romaine, l'autorité municipale revient aux évêques. Élus par les fidèles parmi les hommes sages et  pieux de la communauté, ils protègent celle-ci contre les malheurs du temps et n'en sont que plus estimés.

C'est le cas de l'évêque Remi (prononcer Remi, sans accent). Très influent, il gagne l'amitié d'un jeune chef barbare des confins rhénans, le Franc Clovis, lequel en vient à solliciter le baptême pour lui et ses guerriers.

Reims s'élève au-dessus du lot commun avec cet événement, dans lequel les historiens du futur verront la gestation de la France.

Sous les Carolingiens, la ville acquiert un rôle d'autant plus important qu'elle se tient à la jonction entre la partie occidentale et la partie orientale du royaume des Francs. En ce lieu, le pape Léon III rencontre l'empereur Charlemagne en 804. Un autre pape, Étienne IV, couronne Louis le Pieux (ou Louis le Débonnaire), fils de Charlemagne, en ce même lieu.

L'archevêque Hincmar (806-882) va faire la fortune de la ville. Il construit une deuxième cathédrale pour remplacer celle de saint Nicaise et la dote d'une ampoule de chrême (huile sainte) qui aurait été envoyée du ciel par une colombe pour le baptême de Clovis.

Conseiller écouté des descendants de Charlemagne, Hincmar convainc ceux-ci de recevoir le saint chrême à leur avènement. Dès lors, c'est à Reims que de plus en plus de souverains vont choisir de se faire couronner ou sacrer, selon le rituel inauguré par Pépin le Bref (à Saint-Denis)...

Publié ou mis à jour le : 2019-06-02 23:36:11

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