1914-1918

La Grande Guerre ou Première Guerre mondiale

La Grande Guerre de 14-18 ou Première guerre mondiale, s'est déroulée pour l'essentiel en Europe...

1914

L'étincelle qui va ruiner le Vieux Continent survient à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, une possession de l'Autriche-Hongrie : le 28 juin 1914, un terroriste serbe tue l'archiduc François-Ferdinand, héritier de la couronne austro-hongroise, et sa femme.

L'empereur autrichien François-Joseph Ier se dispose à donner une leçon à la Serbie. La Russie apporte son soutien à cette dernière, par solidarité slave. La France se sent obligée d'apporter sa garantie à la Russie. L'Allemagne, de son côté, se doit de soutenir l'Autriche...

C'est ainsi que l'équilibre européen va être victime de ses systèmes d'alliance.

La Grande Guerre(1914-1918)

Malentendus

Les stratèges allemands craignent par-dessus tout d'être pris en tenaille par la France et la Russie. Ils ne voient l'espoir du salut que dans une attaque immédiate de la France qui mettrait celle-ci hors de combat avant que la Russie ait eu le temps de mobiliser ses troupes innombrables.

Comme dans un duel entre cow-boys, la victoire, croit-on, appartient au premier qui dégaine. Sous la pression de ses généraux, qui craignent d'être pris de court, le tsar mobilise dès le 29 juillet.

Le 1er août, l'empereur d'Allemagne riposte en lui déclarant la guerre et en mobilisant ses propres troupes. La France mobilise à son tour dans les minutes qui suivent. Le 3 août, l'Allemagne lui déclare la guerre et pour hâter les choses, envahit la Belgique.

Le lendemain, les Anglais, qui avaient garanti la neutralité la Belgique, déclarent à leur tour la guerre à l'Allemagne.

En quelques jours, 6 millions d'hommes se retrouvent ainsi sous les drapeaux ! Chacun se résigne à un conflit que l'on espère court et, fait exceptionnel, on compte très peu de désertions dans tous les camps.

L'Europe en 1914 (Alain Houot, pour Herodote.net)

Front occidental

En application du plan Schlieffen, l'Allemagne porte son effort principal sur la Belgique et la France du nord, prenant les Français à revers.

Le général en chef français Joffre organise une retraite générale en bon ordre. Les Allemands, trop heureux de leur succès, contournent Paris en obliquant vers la Marne. Erreur fatale : au prix d'un effort surhumain, les Français stoppent net leur avancée par la contre-offensive de la Marne, du 6 au 11 septembre 1914.

Les troupes allemandes et françaises tentent de se déborder l'une l'autre par l'ouest. C'est la « course à la mer ». Mais personne n'arrive à percer le front. Les troupes allemandes creusent des tranchées et s'y terrent pour éviter de reculer davantage. Les troupes françaises font de même.

Le front franco-allemand se stabilise dans la boue, de la mer du nord aux Vosges, sur 750 km. Cette situation va durer quatre longues et terribles années !

Autres fronts

À la frontière orientale entre la Russie et l'Allemagne, le front se stabilise aussi grâce à la victoire du général allemand von Hindenburg à Tannenberg, qui a raison du légendaire « rouleau compresseur » russe.

1915

La guerre s'enlise

Front occidental

poste de distribution d'eau dans une tranchée de Champagne en avril 1916Le conflit a débuté à l'ancienne mode, avec cavaliers en gants blancs et fantassins en uniformes colorés (pantalons rouge chez les Français !).

Très vite, il change de nature. Des armes et des techniques nouvelles apparaissent au fil des mois : gaz de combat, chars d'assaut, mitrailleuses, barbelés, aviation...

Malgré cela, pendant l'année 1915, toutes les tentatives de part et d'autre pour rompre le front échouent au prix de pertes sanglantes, en particulier les offensives françaises en Artois et en Champagne.

Autres fronts

L'empire ottoman (la Turquie) s'étant allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie, les Alliés franco-britanniques tentent d'ouvrir un nouveau front en débarquant dans le détroit des Dardanelles, aux portes d'Istamboul, mais ils sont repoussés par les Turcs.

En mai 1915, suite à un traité secret qui lui promet de substantielles annexions en cas de victoire, l'Italie se rallie à la Triple-Entente (France, Angleterre, Russie).

Dans le même temps, l'Allemagne tente sans succès de rompre le front en Russie puis engage la guerre sous-marine contre les navires qui approvisionnent ses ennemis au risque de se mettre à dos les États-Unis.

La Voie sacrée, entre Bar-le-Duc et Verdun (1916)

1916

L'année des grandes batailles

Front occidental

L'année 1916 est celle des grandes offensives de Verdun et de la Somme où des masses de « poilus » sont engagées après d'intenses préparations d'artillerie. Ces grandes offensives se soldent par des centaines de milliers de morts sans donner de résultats.

Autres fronts

La lassitude commence à se faire sentir à la fin de l'année. L'empereur Charles 1er, qui succède à François-Joseph 1er à Vienne, fait des offres de paix séparée mais sans succès.

1917

L'année terrible

Front occidental

Le 6 avril 1917, le président Wilson, qui ne pouvait admettre que les sous-marins allemands s'en prennent aux navires de commerce américains, entraîne les États-Unis dans la guerre aux côtés de l'Entente (les Alliés franco-britanniques).

Mais à la fin de l'année éclatent des « mutineries », les poilus ayant le sentiment de combattre et mourir pour rien tandis que l'« arrière » vit comme si la guerre n'existait pas !

Exécution d'un mutin, anonyme.

Autres fronts

1917 se signale par des crises graves. Le tsar est détrôné en février-mars au profit d'une république démocratique. Le nouveau gouvernement poursuit le combat contre l'Allemagne et l'Autriche.

Mais survient en Russie en octobre-novembre 1917 un coup de force des bolcheviques (ou communistes), à l'instigation de leur chef Lénine. Ce dernier arrête les combats de façon unilatérale. C'est une aubaine pour l'Allemagne qui peut dès lors reporter tous ses efforts contre la France et l'Angleterre.

1918

Victoire à l'arraché

Front occidental

En mars 1918, au prix d'un gigantesque effort, les Allemands arrivent à Château-Thierry et bombardent Paris avec des canons à longue portée !

Face au péril, le chef du gouvernement français Georges Clemenceau obtient que le commandement des armées franco-anglaises soit désormais confié à un seul homme. C'est le général Foch qui coordonne désormais toutes les opérations sur le front occidental.

Dès avril, il arrête l'offensive allemande sur la Somme. Le 18 juillet 1918, il passe à la contre-offensive avec les premières troupes américaines dans la région de Villers-Cotterêts. Les Allemands sont partout repoussés.

En Allemagne, les grèves et les insurrections se multiplient. Une révolution éclate le 3 novembre. Pour éviter que le pays ne tombe comme la Russie sous une dictature communiste, les gouvernants et les chefs militaires convainquent l'empereur d'abdiquer. C'est chose faite le 9 novembre.

Deux jours plus tard, Allemands et Alliés signent l'arrêt des combats (l'armistice) le 11 novembre 1918 dans l'attente du traité de paix définitif.

Autres fronts

Les armées alliées d'Orient lancent en juin 1918 une offensive décisive. La Bulgarie fait, la première, défection à l'Allemagne et signel'armistice dès le 29 septembre 1918. L'empire ottoman signe à son tour l'armistice de Moudros le 30 octobre 1918.

Le mois suivant, la débandade des empires centraux est consommée. L'Autriche-Hongrie signe l'armistice de Villa Giusti avec l'Italie le 3 novembre.

Les Tchèques proclament leur indépendance le 14 octobre, suivis par les Hongrois, puis les Croates et les Slovènes. L'empereur austro-hongrois Charles 1er abdique le 13 novembre.

1919

La paix impossible

Lloyd George, Orlando, Clemenceau et Wilson

Front occidental

Quatre ans de conflit généralisé laissent 11 millions de morts. De nombreuses régions comme le nord de la France sont transformées en champs de ruines. Les États européens entrent dans la paix avec des dettes énormes contractées pour l'essentiel auprès des États-Unis. Ces derniers apparaissent comme les grands vainqueurs de la guerre bien que leurs soldats n'y aient participé que de façon marginale.

En attendant, il faut signer les traités de paix avec l'Allemagne et chacune des puissances qui se sont alliées à elle : l'Autriche, la Hongrie et la Turquie. Éprouvés par la dureté extrême de la guerre, les vainqueurs aspirent à humilier et écraser les vaincus, au risque d'empêcher toute réconciliation durable.

Autres fronts

En Russie s'installe un gouvernement d'une espèce encore inconnue. Le régime bolchevique ou communiste dirigé par Lénine est le premier régime de nature « totalitaire ». Il sacrifie les libertés, les droits des individus et les prescriptions morales à une idéologie messianique qui promet le bonheur pour tous.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2023-09-19 22:12:22
Anonyme (11-04-2017 15:26:29)

Mon Père y était. Bien que blessé à trois reprises, il ne nous a jamais parlé de toutes ces horreurs. Je suis triste de ne lui donner , plus d'Amour.

Hugo (11-04-2017 03:33:13)

Post-Scriptum: HONTE, aussi, aux généraux "honteux-et-confus", qui ont tenté de camoufler leur incompétence à Verdun, en empêchant le Général Weygand d'y effectuer la tournée d'inspection po... Lire la suite

Hugo (09-04-2017 23:20:03)

A Monsieur Huron: JUSTEMENT, honte à ceux des généraux....... qui ont méprisé la troupe et ses lourds sacrifices, sans rien risquer ni se sentir aucune obligation pour eux-mêmes. Au fond de ... Lire la suite

Yves Petit (09-04-2017 22:37:45)

Voilà un bon résumé qui nous fait réaliser l'ampleur de cette guerre et les conséquences sur la géopolitique subséquente.

Huron (12-11-2013 12:01:57)

Sans vouloir polémiquer, la formule "honte aux généraux..." n'a pas de sens. Dans une guerre, la place des généraux n'est pas celle des hommes de troupe. Les uns et les autres ont leur rôle: celui des généraux est déterminant et celui des officiers et des hommes est plus exposé. Une troupe sans hiérarchie sera immédiatement défaite.

Jean-Marie Paumier (11-11-2013 10:12:49)

Merci pour cette très bonne synthèse.

maingot (20-02-2013 18:11:24)

j'ai écrit en souvenur de mon père, le pârcourt des poilus
des éparges aux flandres, il a participé à toutes les batailles, des vopsges aux flandres
1914-1948 chez Edilivre

Grégoire GIROU (24-09-2006 16:31:06)

Je suis en classe de 3ème et je dois avouer que ce résumé est aussi complet que les cours d' histoire de mon professeur. Je retrouve les mêmes expressions, la même précision que mes leçons : je... Lire la suite

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