Léonard de Vinci (1452 - 1519)

Le génie paradoxal

Touche-à-tout à la curiosité insatiable, Léonard de Vinci est le modèle de l'artiste absolu et le représentant le plus accompli de la Renaissance italienne.

Dans cette Italie bouillonnante des marchands et des condottiere (dico), il a défriché les champs de la connaissance dans des milliers de pages et de croquis, aussi bien en mécanique qu'en biologie, médecine, astronomie etc. Il a témoigné de ses talents comme organisateur de fêtes et il a connu aussi les affres de la guerre.  

Le paradoxe est que, dans son souci de perfection, il est très rarement arrivé au bout de ses projets ou bien a échoué à vouloir trop innover.

Adepte de la peinture de chevalet et de la peinture à l'huile, une innnovation venue des Flandres, on ne lui connaît que vingt œuvres authentifiées, toutes des chefs-d'oeuvre. Et aucune de ses recherches scientifiques ou de ses réalisations d'ingénieur n'a laissé de traces concrètes...

Créateur malchanceux

Aussi surprenant que cela nous paraisse aujourd'hui, ce n'est pas comme peintre que Léonard est alors célèbre, mais comme organisateur de fêtes. Là, il déploie tout son génie d'inventeur pour développer des machines et mettre en place des spectacles comme personne n'en avait jamais vu.

À Milan, Léonard de Vinci peint néanmoins la Vierge aux rochers, le premier de ses chefs-d'oeuvre picturaux. Puis, Ludovic demande à Léonard de peindre la Cène pour le réfectoire du monastère Santa Maria delle Grazie. L'œuvre obtient enfin un succès général, mais quelques années plus tard, elle commence à se détériorer, victime de l'humidité et des techniques trop innovantes et mal maîtrisée que le peintre a tenu à employer...

En 1499, le roi Louis XII envahit le Milanais et dépose Ludovic. Il rencontre Léonard de Vinci, dont la célébrité dépasse d'ores et déjà les frontières de l'Italie, et lui commande un portrait de Sainte Anne, mère de la Vierge, pour honorer son épouse Anne de Bretagne qui vient de lui donner une fille. Le peintre va travailler sur cette oeuvre jusqu'à sa mort, près de vingt ans plus tard, portant à la perfection la technique du sfumato dont il est le maître inégalé...

Faute de ressources, il quitte Milan pour Mantoue et Venise, où il ne reste que quelques mois, sans parvenir à «percer».

À Florence, un marchand, Francisco del Giocondo, lui commande un portrait de sa troisième femme, Madonna Lisa (ou pour faire court, Mona Lisa). Ce sera le plus célèbre tableau du monde, la Joconde. Léonard refusera de s'en séparer et l'amènera en France en 1516, où le jeune roi François Ier lui donne le manoir royal du Cloux, ou Clos-Lucé, près d'Amboise.

Handicapé de la main droite, le vieil homme ne peut plus guère peindre. Mais il organise quelques belles fêtes pour son protecteur, ébauche le plan du futur château de Chambord, jette les plans d'une nouvelle capitale royale à... Romorantin, au coeur de la Sologne, et meurt trois ans plus tard, non sans avoir réglé ses obsèques dans le plus grand détail.

Le symbole de la Renaissance

Par son génie, Léonard symbolise la Renaissance italienne. Pourtant, il n'a pas reçu de formation poussée, ne lit ni le grec ni le latin et connaît mal les œuvres antiques.

Les tableaux qui lui sont attribués avec certitude se comptent au nombre d'une vingtaine au maximum (quatre d'entre eux sont au Louvre : La Vierge aux Rochers, Saint Jean-Baptiste, Sainte Anne, La Joconde).

Il a projeté de rédiger 120 traités sur les sujets les plus divers, sans jamais en écrire un seul. Ses carnets de notes reflètent avant tout son insatiable curiosité et son ouverture aux idées et aux techniques de son temps.

Publié ou mis à jour le : 2023-07-26 15:57:38

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