Montaigne (1533 - 1592)

La sagesse désabusée

Premier grand philosophe français, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, est issu d'une famille de riches négociants bordelais. Elle a accédé à la noblesse en acquérant en 1477 le château et la seigneurie de Montaigne, dans le Périgord.

Une jeunesse heureuse

Aîné d'une famille de huit enfants, le futur écrivain est éduqué avec une attention exceptionnelle par un père humaniste, « le meilleur des pères qui furent oncques ».

Son éducation et son agilité d'esprit lui valent une scolarité brillante au collège de Guyenne, à Bordeaux, qui se conclut par des études de droit.

Là-dessus, Michel de Montaigne entre dans la vie active comme conseiller des aides à la cour des Comptes de Périgueux puis au Parlement de Bordeaux.

C'est là, dans le palais de l'Ombrière, qu'il rencontre en 1557 l'auteur d'un opuscule politique audacieux sur la démocratie et la liberté : le Discours de la servitude volontaire ou Contr'Un. Étienne de la Boétie, de trois ans plus âgé que Montaigne, a rédigé ce texte à 18 ans, en 1549.

Les épreuves à l'origine des Essais

L'amitié entre les deux jeunes hommes ne va dès lors cesser de croître (« parce que c’était lui, parce que c’était moi ») jusqu'à sa brutale interruption le 18 août  1563, avec la mort de La Boétie, emporté par la peste.

Un peu plus tard, en 1568, la mort de son père plonge une nouvelle fois Montaigne dans l'affliction mais lui vaut d'hériter d'une grosse fortune.

Il estime, à 37 ans, en 1571, être suffisamment avancé en âge pour préparer sa mort en philosophant comme savaient le faire les grands penseurs de l'Antiquité avec le but de « se reposer sur le sein des doctes Vierges dans la paix et la sérénité » ; la matière de sa réflexion étant sa propre vie. 

«Que sais-je ? » devient sa devise.

Son œuvre maîtresse, Les Essais, va naître de manière éclatante de ce projet. C'est en référence à elle que nous donnons depuis lors le nom d'« essai » à tout ouvrage de réflexion.

Montaigne va se consacrer pendant dix ans à l'écriture dans l'une des tours de son château (sa « librairie », riche d'un millier d'ouvrages) tandis que la France, autour de lui, gémit dans les guerres de religion. Lui-même est empêché de s'isoler autant qu'il l'aurait souhaité...

Publié ou mis à jour le : 2019-05-15 17:55:31
pierre Mathy (12-12-2015 08:23:58)

Peut-on vraiment qualifier Montaigne de "catholique sincère" alors qu'il a tant hérité des stoïciens, d'Epicure, de Lucrèce...? N'est-ce-pas plutôt par pragmatisme que Montaigne s'est prudemment protégé de la barbarie de son temps, car a le lire entre les lignes, ce n'est guère un bon avocat des religions qu'on découvre, tout au contaire.

Jean-Luc AUDOUX (28-02-2013 13:13:34)

Bonjour,
Petite erreur de frappe à propos de la mort de la Boétie. C'est en 1563 et non pas en 1653 qu'il est mort ...
Cordialement, Jean-Luc AUDOUX

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