Le maréchal Henri II de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, fut l'un des plus grands capitaines de son temps.
Sa bravoure, son aptitude au commandement et son sens de la stratégie lui valent de recevoir en 1643, à 32 ans, la dignité de Maréchal de France puis en 1660, celle, très rare, de maréchal général.
Mais le soldat gâte ses atouts quand éclate la Fronde contre Mazarin, le Premier ministre du jeune roi Louis XIV. Séduit par la soeur du Grand Condé, la duchesse de Longueville, il se laisse convaincre de retourner ses armes contre le roi.
Les armées royales lui infligent toutefois une sévère défaite à Rethel, dans les Ardennes, le 15 décembre 1650.
Turenne goûte modérément de devoir céder le pas au jeune prince de Condé, l'autre grand militaire de l'époque. Pour cette raison et peut-être aussi par lassitude pour les charmes de Mme de Longueville, il sollicite et obtient en mai 1651 le pardon du roi Louis XIV.
Dès lors, il combat avec la dernière énergie les frondeurs et Condé lui-même. En juin 1658, par la bataille des Dunes, il contraint Dunkerque à la reddition et ouvre la voie à la conquête d'une partie de la Flandre espagnole. Ayant ainsi pris le dessus sur son cousin d'Espagne, Louis XIV conclut avec celui-ci la paix des Pyrénées.
Pour Turenne viennent la gloire et les honneurs. En 1668, deux ans après son veuvage d'avec Charlotte de Caumont, il se convertit au catholicisme sur les instances de Bossuet. Dans le même temps, il entreprend pour le compte de Louis XIV la guerre de Dévolution.
En 1674, pendant la guerre de Hollande (1672-1678), il occupe l'Alsace ainsi que le Palatinat, n'hésitant pas à dévaster ce pays allemand, en vue d'affamer l'armée des Impériaux et de la couper de ses bases de ravitaillement.
Pris à revers par les Impériaux de l'archiduc d'Autriche, le maréchal général évacue l'Alsace puis, en plein hiver, repart à l'offensive. Les Impériaux sont écrasés à Turckheim le 5 janvier 1675. L'Alsace est désormais et pour toujours (ou presque) aux mains des Français. À Paris, Turenne reçoit un accueil triomphal. Mais il n'aura pas le loisir de savourer son triomphe.
Lors d'un nouvel engagement à Sasbach (ou Salzbach) le 27 juillet 1675, il est tué par un boulet de canon. Le comte Montecuccoli, qui commande les troupes autrichiennes, se serait alors écrié : « Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'homme ! »
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