Voltaire (1694 - 1778)

Un persifleur de génie

De son vrai nom François Marie Arouet, Voltaire est l'écrivain le plus célèbre de l'époque de Louis XV. Fils de notaire, il effectue d'excellentes études classiques mais abandonne ses études de droit pour le libertinage et l'écriture, mettant à profit son style littéraire et son insurpassable talent dans le persiflage.

Aventurier et séducteur

Voltaire en 1735, au summum de sa gloire par Maurice Quentin de la TourUne épigramme moquant les prétendues amours incestueuses du Régent avec sa fille Élisabeth, lui vaut un premier séjour à la Bastille en 1717. En sortant, il adopte pour pseudonyme un anagramme approximatif de son nom sous lequel il accèdera à l'immortalité. 

Après quoi, il séjourne pendant trois ans en Angleterre. Il en revient avec les Lettres philosophiques ou Lettres anglaises (1734) où il fait l'apologie du système politique anglais... pour mieux souligner les faiblesses de la monarchie française. Prudent, Voltaire se retire quelque temps au château de Cirey, en Lorraine, chez sa nouvelle maîtresse Émilie du Châtelet, une femme d'exception pour laquelle il fait exception à sa misogynie.

Homme du monde, il jouit d'une grande fortune acquise par ses oeuvres littéraires (en particulier ses contes grivois comme Zadig, qu'il qualifie lui-même de coÿonnades) et des spéculations heureuses.

Grâce au soutien de la marquise de Pompadour, il obtient d'être rappelé à Versailles, est nommé historiographe du roi Louis XV et entre à l'Académie française le 2 mai 1746. Il devient l'homme le plus en vue d'Europe. On le surnomme le « roi Voltaire ».

Mais la mort en couches d'Émilie du Châtelet, en 1749, affecte sincèrement l'écrivain. Comme il commence par ailleurs à pâtir de la concurrence d'une nouvelle génération de « philosophes », il se rend l'année suivante en Prusse à l'invitation du roi Frédéric II.

Bouffeur de curés

De retour en France, Voltaire se reprend à polémiquer avec ses compatriotes, notamment Rousseau, sa tête de Turc. En guerre permanente contre l'Église catholique et les Jésuites (une rancoeur de jeunesse ?), il combat aussi le parti dévot.

Il n'en craint pas moins la colère du roi et s'installe en 1755 aux Délices, près de Genève, puis à Ferney, à deux pas de la frontière, avec sa maîtresse qui est aussi sa nièce, Mme veuve Denis. 

L'éloignement de la capitale ne l'empêche pas de recevoir tous les grands esprits d'Europe et même d'Amérique. C'est à Ferney qu'il reçoit aussi la veuve de Jean Calas, un protestant injustement condamné à mort et exécuté à Toulouse. À 68 ans, lui qui jusque-là s'était désintéressé des erreurs de la justice voit dans l'affaire une bonne occasion d'attaquer l'Église. Usant de sa plume et de ses relations, il va obtenir sa réhabilitation.

Le dîner des philosophes à Ferney (Condorcet à gauche, Voltaire au centre, Diderot à droite) (Jean Huber, 1772,  Voltaire Foundation, Oxford)

Sa réputation de « philosophe » et de pourfendeur de l'injustice et de l'arbitraire lui vaut de son vivant même une quasi-apothéose. La population parisienne lui fait un triomphe lors de son retour à Paris, le 30 mars 1778, quatre mois avant sa mort. Le 11 juillet 1791, au début de la Révolution, sa dépouille sera transportée en grande pompe à l'église Sainte-Geneviève, transformée en nécropole sous le nom de Panthéon. Elle sera rejointe trois ans plus tard par celle de son vieil adversaire, Rousseau.

Publié ou mis à jour le : 2021-06-05 19:04:40
Michel48 (09-11-2020 13:18:37)

L'homme le plus intelligent du XVIIIème. Un homme aux multiples talents (poète, polémiste, historien, philosophe, traducteur, féru de science et curieux de droit....) et ,surtout, ennemi du fanatisme.
Certes, opposé au clergé, mais toujours fidèle aux jésuites qui l'ont formé. Quant à son prétendu "antisémitisme" (le mot n'existe pas au XVIIIème) le mot serait à nuancer au regard de sa pensée que je vous invite à approfondir.

renouche (11-07-2019 14:14:57)

Voltaire était un grand antisémite, je n l'admire pas du tout!

ploumploum (13-01-2015 15:10:46)

Qui est l'auteur anglo-saxon inventant cette citation apocryphe pour la prêter à Voltaire?

Jacques (12-01-2015 18:11:57)

Bien décevante, cette notice malveillante sur "l'homme aux Calas". On est habitué à mieux de la part d'Hérodote.

Daniel Ledrich (12-01-2015 18:01:06)

Petite remarque orthographique : dans le dernier cadre bleu, trois paragraphes avant la fin, il faudrait écrire "En matière d'humanité, Voltaire eût fait... Il s'agit d'un conditionnel passé deuxième forme à ne pas confondre avec le passé antérieur de l'indicatif qui n'aurait pas sa place dans la phrase.
Mine de rien, l'article est assez décapant ; méfions-nous toutefois des citations tirées de leur contexte...
Bien à vous et merci pour ce que vous faites !

Ph. Graux (12-01-2015 16:49:45)

Très bien mais de qui est la citation "Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer »?

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