Saint Vincent de Paul (1581 - 1660)

« Monsieur Vincent », un saint à la Cour

Saint Vincent de PaulVincent de Paul meurt en odeur de sainteté à Paris le 27 septembre 1660, à 79 ans, au terme d'une vie prodigieuse toute orientée vers la charité et l'Évangile.

Ce prêtre charismatique est né en 1581 dans une famille pauvre du village de Pouy (ou Paul), près de Dax, dans les Landes. Le village s'appelle aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul et l'on y peut visiter l'humble chaumière familiale.

Après de bonnes études de théologie à Toulouse, il est ordonné prêtre en 1600. Ses débuts sont obscurs. Si l'on en croit ses lettres postérieures, il aurait été capturé par les pirates barbaresques lors d'un voyage en Méditerranée, emmené en captivité à Tunis puis vendu comme esclave à un alchimiste qui le traita plutôt bien avant qu'il ne s'échappât en 1607 et gagnât Rome (note).

Une vie au service des humbles

Avec une recommandation du Saint-Siège, il entre à la cour du roi Henri IV et devient l'aumônier de la reine Margot, autrement dit son « distributeur d'aumônes » (le mot aumônier n'a plus aujourd'hui la même signification).

Il suit avec ferveur les prêches du cardinal Pierre de Bérulle et devient l'ami de François de Sales. L'épouse du prince Philippe Emmanuel de Gondi, général des galères, qui appartient à l'une des plus riches familles de France, lui demande plus tard d'éduquer ses enfants.

En 1617, au chevet d'un mourant, le destin du prêtre bascule. Vincent découvre les vertus de la confession qu'il va dès lors s'appliquer à populariser. Il prend surtout conscience de la grande misère du peuple et du recul de la foi chrétienne dans les campagnes autant qu'à la cour, sous l'effet de la pensée rationaliste et « libertine ». C'est l'époque où le philosophe René Descartes place la raison au-dessus de tout et, à son corps défendant, conduit les esprits cultivés à remettre en cause les fondements de la foi.

Vincent se fait nommer curé de Châtillon-les-Dombes, une pauvre paroisse en voie de déchristianisation située au nord-est de Lyon. Pour soulager l'immense misère paysanne, il fonde sa première confrérie de la Charité avec le concours des riches dames de la contrée.

Oeuvres de charité

Deux ans plus tard, Vincent poursuit son apostolat sur les terres du comte de Gondi. Il est en même temps nommé aumônier général des galères. Tout cela sans renoncer à ses fonctions à la cour, qui lui permettent de recueillir des fonds pour ses oeuvres mais lui valent aussi de se faire de nombreux ennemis.

Grâce à un don de Madame de Gondi, «Monsieur Vincent» (c'est ainsi que chacun le désigne eu égard à son infinie douceur et à sa bonhomie) crée la Société des Prêtres de la Mission en vue de la réévangélisation des campagnes. Ses membres sont connus sous le nom de lazaristes du fait que leur siège est un prieuré de Saint-Lazare.

L'infatigable prêtre fonde plusieurs confréries charitables, notamment, en 1633, les Filles de la Charité ou Soeurs de Saint Vincent-de-Paul, aussi appelées «soeurs grises». C'est la première congrégation féminine à échapper à la clôture et vivre dans le monde. L'institution se met au service des enfants trouvés, des malades et de tous les malheureux. Elle va connaître un essor considérable sous l'impulsion de Louise de Marillac.

Vincent de Paul distribue de la soupe aux enfants des rues, collecte des fonds pour la Lorraine endeuillée par la guerre, réconforte les galériens... Il assiste aussi le roi Louis XIII sur son lit de mort.

Nommé président du Conseil de conscience par la régente Anne d'Autriche, il se tient soigneusement à l'écart des troubles de la Fronde mais gère sans ménagement les affaires ecclésiastiques. C'est ainsi qu'il déplace les évêques déméritants et consacre toute son énergie à améliorer la formation du clergé.

Par son exemple et son charisme, saint Vincent de Paul participe au renouveau de la foi catholique en France au XVIIe siècle aux côtés de François de Sales et de Mère Angélique de Port-Royal.

Le prêtre a été canonisé sans difficulté en 1737. Sa dépouille repose dans la chapelle des lazaristes, au coeur de la capitale française.

Alban Dignat
Publié ou mis à jour le : 2021-09-27 09:05:47
DARDENNE Lucien (27-09-2006 16:31:19)

Alors qu'il signait "Vincent DEPAUL", pourquoi en avoir fait Vincent de Paul ? Appropriation par les aristocrates de l'époque ? Le film de Maurice Cloche en donne une bonne image, mais (et je n'ai pa... Lire la suite

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