Dernier empereur de droit divin du Japon, considéré comme descendant de la déesse du soleil Amaterasu, Hirohito (on écrit aussi Hiro-Hito) eut également le plus long règne de l'histoire du pays du Soleil Levant (62 ans).
D'un naturel discret et même timide, il ne mit néanmoins aucun obstacle à la militarisation du pays dans les années 1920 et à ses dérives ultranationalistes...
Petit-fils de l'empereur Meiji (Mutsuhito) et fils aîné de l'empereur Taishô tenno (Yoshihito), le jeune Hirohito obtient de son père, en 1921, le droit de voyager au Royaume-Uni et en Europe.
De retour au Japon, il doit contre toute attente assurer la régence car son père est écarté des affaires en raison de graves troubles mentaux. En 1924, déjouant les intrigues de la cour, il épouse la princesse Nagako, tout en refusant le principe traditionnel de la polygamie impériale.
Le 25 décembre 1926, à la mort de son père, Hirohito monte enfin sur le trône. Il donne à son règne le nom de « Shôwa » (la paix brillante). Tenu par la dignité de son statut d'empereur divin, le nouvel empereur se garde d'intervenir ouvertement dans les affaires publiques.
Pendant les premières années de son règne, l'armée acquiert de plus en plus de poids dans les affaires publiques. En 1931-32, des troupes japonaises occupent la Mandchourie sans le feu vert du gouvernement. Mais celui-ci et l'empereur lui-même entérinent le fait accompli.
Bien que réticent devant la perspective de l'entrée du Japon dans la Seconde Guerre mondiale, Hirohito semble s'être réjoui du succès de l'offensive japonaise sur Pearl Harbor et des victoires qui l'ont suivie en Asie du Sud-Est.
C'est seulement le 15 août 1945, après les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki et l'entrée en guerre de l'URSS, quand la défaite est devenue inéluctable, que l'empereur demande à la radio à son peuple d'« accepter l'inacceptable ».
De concert avec les dirigeants nippons et pour ne pas se compliquer la tâche, les Américains se dispensent de poursuivre Hirohito parmi les criminels de guerre et le maintiennent sur le trône, garant de l'unité du peuple japonais.
L'empereur renonce à son statut de souverain divin et endosse un rôle purement honorifique défini par la nouvelle Constitution de 1947.
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