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L’Europe est-elle entrée dans la spirale du déclin ? En l’An 2000, avec le retour de la croissance et l’arrivée de l’euro, les Européens voyaient l’avenir avec confiance et rêvaient de lendemains radieux. Mais leur rêve est devenu cauchemar, avec le risque qu’une partie du continent s'installe dans la pauvreté. C’est déjà le cas de la Grèce.
La France est tout particulièrement menacée : dans les années 1990, ses entreprises marquaient partout des points sur leurs concurrentes étrangères ; aujourd’hui, elles déménagent dans la précipitation ou rendent les armes tandis que nombre de jeunes diplômés désertent le pays (note).
Comment a-t-il été possible de commettre autant de dégâts en une courte décennie ?
Faut-il voir dans les difficultés qui affectent la zone euro depuis 2007 la juste rançon de notre légèreté et de nos impôts mal employés, avec la rigueur pour seule issue (note) ? C'est ce que pensent les gouvernants de droite comme de gauche, en France comme en Italie ou en Espagne. Du coup, ils s’échinent à réduire les déficits publics, l’œil rivé sur les normes comptables imposées par les traités européens (note).
Haro sur la dette, la gabegie, les charges salariales, les fonctionnaires, le salaire minimum !... Les politiques actuelles de rigueur budgétaire ne reposent sur rien d’autre que cet argument répété en boucle. Il a l’apparence du bon sens : nul ne conteste en effet qu’il y ait « trop » de fonctionnaires dans les bureaux, « trop » d’emplois protégés, « trop » d’impôts, « trop » de fraude fiscale, etc. Mais c’était déjà le cas il y a quinze, vingt ou trente ans, quand les Français affrontaient avec succès la concurrence européenne et mondiale ou quand le tourisme faisait la fortune des Grecs. Les déficits publics et la pléthore de fonctionnaires n’ont pas empêché les premiers de tenir la dragée haute à leurs concurrents allemands ni les seconds d’améliorer d’année en année leur niveau de vie avec un taux de croissance supérieur à celui de l'Allemagne.
Au demeurant, qu’observe-t-on ? Que plus les gouvernants tentent de réduire les déficits, plus ces déficits s’aggravent ! Que la crise ne recule pas et, même, que l’endettement public, les lourdeurs étatiques, le chômage et la récession ne font que s’aggraver dans la plupart des pays concernés (note).
Une « machine infernale » fait diverger les économies européennes et creuse les déséquilibres, quoi que fassent les gouvernements en matière d’assainissement des finances publiques. Plus grave que tout, elle détruit pan après pan le tissu industriel sur lequel repose la prospérité des Européens. Nous allons enquêter sur cette « machine infernale » sans craindre de poser la question qui fâche sur la monnaie unique.
Pour cela, nous ferons ci-après l’état des lieux et verrons comment le déni de la réalité a entraîné les Européens dans la chasse aux déficits publics, avec les conséquences désastreuses que l’on observe. Plus important que tout, nous montrerons que les déficits publics sont la conséquence et non pas la cause de la crise. Ils disparaîtront d’eux-mêmes dès qu’aura été identifiée et supprimée la cause véritable de la crise.
Est-il possible d’espérer une sortie par le haut de cette crise qui n’en finit pas ? Nous voulons le croire en suggérant en conclusion la conversion de la monnaie « unique » en monnaie « commune ».
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