Sous le titre : « Allégorie des effets du Bon et du Mauvais Gouvernement » (Allegoria ed effetti del Buono e del Cattivo Governo), ce vaste ensemble pictural court sur 35 mètres et trois murs dans une salle du Palais communal de Sienne.
Il se veut force de persuasion politique en faveur du gouvernement républicain de cette « Cité-État » de la Toscane médiévale.
Ces peintures, commandées en 1338 au peintre Ambrogio Lorenzetti, sont longtemps restées dans l’ombre de l’histoire de l’art. Leur intitulé initial était « La Paix et la Guerre », mais redécouvertes au début du XIXème siècle, une nouvelle appellation leur a alors été donnée, privilégiant les principes politiques au détriment de leurs effets, la paix et guerre, pourtant au cœur du message d’origine, centré sur les résultats concrets d’un gouvernement communal.
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Ainsi que l’ont voulu les dirigeants de la république de Sienne, l’ensemble du palais communal est un lieu d’images et de textes politiques en langue vulgaire (et non plus en latin) où chaque citoyen peut s’approprier les principes de la République et en apprécier les effets visibles.
L’œuvre de Lorenzetti, célèbre entre toutes, occupe la « salle de la Paix » (sala della Pace) où siègent les neuf magistrats qui gouvernent la cité. C’est une salle allongée et somme toute exiguë : sept mètres de long pour les murs nord et sud ; quatorze mètres pour les murs latéraux.
Cette scénographie est destinée à montrer la portée d’un bon gouvernement (mur central au nord) et ses effets positifs (mur de droite à l’est) pour, par contraste, en révéler les effets négatifs à éviter (mur de gauche à l’ouest) ; le dernier mur (sud) éclaire les peintures par une grande fenêtre.
Notons que les peintures murales de Lorenzetti sont improprement appelées « fresques » (dico). Dans les faits, elles n’ont pas été réalisées a fresco sur un enduit frais. Il s’agit plus classiquement de peintures a tempera, réalisées sur une sous-couche à base de jaune d’œuf recouverte d’un enduit gras.
L’Italie de la Renaissance, un champ d’expérimentations politiques
L’Italie de ce début de XIVème siècle (le Trecento) est, depuis plus d’un siècle déjà, un terrain varié d’expérimentations politiques, chaque cité mettant en place une forme singulière de gouvernement dans une péninsule morcelée entre les puissances rivales qui la composent.
Certaines villes ont conservé, comme Milan sous les Visconti, un régime fort de la « Seigneurie », d’autres comme Sienne celui, plus démocratique, d’un pouvoir communal dans la lignée d’une tradition cicéronienne issue de la Rome antique.
Depuis 1297, Sienne est ainsi gouvernée de manière originale par neuf citoyens tirés au sort, exerçant le pouvoir exécutif par rotation pendant deux mois.
C’est un gouvernement où la libre circulation de la parole joue un rôle essentiel dans la cité, mais les tensions sociales y sont constantes entre opinions et intérêts divergents.
Le message délivré par les peintures murales de Lorenzetti, commandées en urgence après une révolte et une crise financière, a pour mission d’orchestrer l’émotion collective afin de fédérer et unifier la cité autour de valeurs républicaines communes.
Il est à noter aussi qu’à cette époque de prospérité, dix ans avant l’arrivée dévastatrice de la Peste, les arts et les lettres foisonnent déjà avec pour fleurons les auteurs florentins, Dante Alighieri (1265-1321), Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375), qui imposent le toscan comme langue littéraire.
Autour d’eux commence à pointer un mouvement, qualifié plus tard de « Renaissance », qui rayonnera au XVIème siècle sur l’Europe à partir de cet épicentre de villes rivales (dico).
Au même moment se profile en France la guerre de Cent Ans qui va plonger le royaume capétien dans une immense détresse. Elle a débuté en 1337, sous le règne de Philippe VI, premier roi de la branche cadette des Valois, dont la légitimité est contestée par le roi d’Angleterre Édouard III, héritier des Capétiens directs par sa mère.
Ambrogio Lorenzetti, un peintre philosophe et érudit
Ambrogio Lorenzetti (1290-1348) est le grand peintre siennois du XIVème siècle avec Simone Martini. Fils d’un peintre obscur, il est lui-même peu connu du grand public, ses œuvres ayant été souvent effacées ou perdues. Le nom du Florentin Giotto, son contemporain, résonne davantage aujourd’hui.
Le chef d’œuvre de Lorenzetti demeure toutefois ces fresques du « Bon et du Mauvais Gouvernement », encensées par les milieux avertis. Premières œuvres laïques de cette ampleur, elles ont été de nombreuses fois restaurées depuis les peintures originales (dont en 2023).
Elles font l’objet depuis deux siècles de commentaires, interprétations, articles, thèses, livres, illustrations, et sont donc plus familières au grand public que leur auteur (note).
Ambrogio Lorenzetti se forme à la peinture dans sa ville natale, nourrie d’art byzantin qui imprègne son style. Sa première œuvre répertoriée est la Madonna di Vico l’Abate (1319). Après quoi, autour de 1322, il part se perfectionner à Florence, distante de Sienne de seulement 70 kilomètres, et l’on peut admirer de nos jours au musée des Offices quatre de ses tableaux sur la vie de saint Nicolas. Il y demeure jusqu‘en 1332, date à laquelle il est encore enregistré à Florence comme peintre.
Au gré des chantiers, Lorenzetti semble être en contact avec Giotto et le sculpteur Arnolfo di Cambio dont on ressent l’influence dans son travail. Il n’en tisse pas moins un style personnel où la présence sculpturale des personnages s’impose et se distingue par sa capacité à composer des allégories complexes, savantes, empreintes d’un symbolisme fort. Son œuvre est sous-tendue par une grande humanité, perceptible en particulier dans la sensibilité qu’il déploie dans ses représentations de La Vierge et de l’enfant Jésus.
Personnalité aux dons multiples, Lorenzetti allie à la fois un sens du dessin exceptionnel à un intellectualisme indéniable construit sur une grande culture qui lui permet d’interpréter avec intelligence les demandes de ses commanditaires. Par ce talent affirmé et raffiné, par ses qualités techniques et son érudition, il se forge une belle réputation d’artiste cultivé.
Très proche de son frère aîné, Pietro Lorenzetti, également peintre, il collabore souvent avec lui, telles les fresques de la basilique Saint-François de Sienne (1336) dont ne subsistent que peu de scènes. À sa maturité, il retourne travailler dans sa ville natale où il exerce son métier de manière indépendante et peint au gré des commandes des œuvres remarquables dont des vierges en majesté (Maestà) pour différentes églises et ces fresques du « Bon et du Mauvais Gouvernement ». À noter aussi une superbe Annonciation peinte en 1344.
Il se montre à cette époque très intéressé par les enjeux politiques, preuve en est un discours dont nous est restée la trace, qu’il a prononcé comme membre d’une instance du gouvernement de la ville. L’année suivante, sa vie et celle des siens est tragiquement interrompue par la peste noire qui décime alors une grande partie de l’Europe. Le 9 juin 1348, atteint de ce mal mortel de même que sa femme, ses trois filles et son frère Pietro, Ambrogio Lorenzetti rédige à la hâte son testament où il lègue tous ses biens à l’Église, conscient qu’il n’aura pas de descendance.
Cette dignité face à la mort, perceptible à travers cette ultime archive, se révèle à la hauteur de sa réputation de « philosophe plus que peintre » selon l’expression employée deux siècles plus tard par Giorgio Vasari dans son ouvrage Les Vies des meilleurs peintres.
L’Italie des pouvoirs urbains
L’Italie du XIIIème et du début du XIVème siècles est composée de nombreuses cités-États qui, dans une certaine indépendance, décident de leur sort face aux autorités féodales et aux ambitions étrangères qui sévissent dans la péninsule : conflit récurrent entre l’Empire germanique et la Papauté, respectivement soutenus par les Guelfes et les Gibelins, multiples ambitions de villes enrichies par l’essor du commerce méditerranéen, rivalités de grandes familles bourgeoises, intérêts de princes comme le Français Charles d’Anjou…
D’origine étrusque, Sienne aurait été créée selon la légende par Senius et Aschius, fils de Rémus, le jumeau de Romulus. Par cette filiation prestigieuse, la ville prétend se rattacher à la Rome antique. Rejetant le pouvoir coercitif des grandes familles nobles, les commerçants de la ville se sont proclamés libres dès le XIIème siècle, le terme de « commune » (mise en partage du pouvoir) datant d’ailleurs de cette époque (dico).
En butte constante aux ambitions guerrières environnantes, son gouvernement, constitué de membres issus « des gens moyens » (principalement des marchands), se vit dès lors, dans ce contexte houleux, contraint d’intervenir sur plusieurs fronts : participer à des alliances et des retournements d’alliances, entrer dans la ligue guelfe du Français Charles d’Anjou après avoir été gibeline, lutter constamment contre sa rivale Florence deux fois plus peuplée…
Cependant, de 1287 à 1355, au tournant du XIVème siècle, une forme de pouvoir relativement stable s’y est instauré : le gouvernement des Neuf (pouvoir exécutif) avec un Capitaine du peuple et un Podestat qui en maintiennent l’équilibre ; ces magistrats sont choisis hors de la ville pour garantir leur neutralité. Ils ont un mandat de six mois.
Ce système politique exclut les plus nantis et écarte du gouvernement certains métiers pour en préserver la probité. Médecins, avocats et notaires ne sont ainsi pas admis à gouverner et ne peuvent participer aux affaires publiques afin d’éviter tous conflits d’intérêt.
Il s’ensuit que, pendant les 68 ans de ce gouvernement communal, neuf citoyens répondant à des critères stricts vont administrer Sienne pour un mandat limité à deux mois (3000 à 4000 personnes ont dirigé la ville). Ils doivent renoncer pendant ce laps de temps à leur métier et leur vie familiale, et sont logés dans les locaux du palais communal pour éviter toute influence partisane.
On comprend que ce modèle de gouvernement, frôlant l’idéal de démocratie directe, ait pu alimenter les rêves républicains... Le gouvernement communal va investir dans les bâtiments et œuvres d’art aptes à servir son prestige, faisant de la ville elle-même une mise en scène de son projet politique. Il en va ainsi de ces fresques comme l’a été l’édification du magnifique palais communal entouré d’un pavement en coquille Saint-Jacques divisé en neuf sections, rappel chiffré du pouvoir en place.
En 1338, la tour del Mangia est déjà en construction et dominera plus tard la place de ses 87 mètres devenant la plus haute de l’Italie médiévale. L’agrandissement concomitant de la cathédrale répond à la même dynamique de glorification du pouvoir municipal, mais ce projet ambitieux sera brutalement interrompu par la peste (la nef actuelle serait devenue le transept de cette grandiose cathédrale dont le projet devait en faire la plus grande d’Europe).
Peu après la mort de Lorenzetti dans l’appauvrissement et la désorganisation liés à la peste, le gouvernement des Neuf disparaîtra en 1355 pour devenir un gouvernement des Douze puis tombera au XVIème siècle sous l’obédience tant redoutée du duché de Florence des Médicis.
L’art allégorique et le sens politique étroitement mêlés
Depuis l’empire romain, l’espace public regorge d’allégories du pouvoir dans une tradition picturale de propagande à destination de différents acteurs de la vie politique. La communication politique officielle se doit de trouver des supports pour la diffuser : les bâtiments publics en sont le lieu de prédilection. La forme allégorique est alors un outil puissant qui met en scène des éléments concrets, réfléchis dans le détail, pour diffuser des messages abstraits par le biais de nombreux symboles (balance, glaive, rabot…).
Au-delà du sens, il s’agit de choisir le lieu adapté, en l’occurrence ici un monument public ouvert à tous. À Sienne, il y a déjà la volonté depuis quelques années d’organiser le message politique au moyen de fresques, et cela sous les deux angles sacré et profane. En effet, dès 1315, une fresque mettant en scène une vierge en majesté (Maestà), protectrice de la ville, avait été commandée à Simone Martini. Celle-ci occupe depuis 1315 le mur nord de la salle voisine de la Mappemonde.
En écho profane, les fresques de Lorenzetti ont pour objectif, pour ce gouvernement de compromis des Neuf, de résister par une guerre des images aux menaces insidieuses de tyrannie oligarchique. Avec ces fresques, Sienne se présente donc en modèle parfait du Bon gouvernement qui rayonne hors les murs et amène l’harmonie.
Annonçant les grands maîtres de la Renaissance, la culture de Lorenzetti transparaît subtilement dans ces fresques par la présence des jumeaux fondateurs de la ville, Senius et Aschinus, car Sienne se voit déjà comme une seconde Rome.
Ignorant la perspective à point de « fuite unique » développée un siècle plus tard, Lorenzetti privilégie une vue plongeante de la ville en multipliant les points de vue sur les bâtiments. Les plans lointains de la campagne environnante sont traités avec la même précision que les plans rapprochés, tout y est net et précis.
Véritable reportage visuel sur la ville et sa campagne, les scènes nous amènent à découvrir les multiples activités laborieuses et de loisir qui s’y déroulent, à la fois en version positive (les effets du bon Gouvernement) et négative (ses errances possibles à éviter). Montrer ainsi, par oppositions extrêmes les effets possibles de deux formes de gouvernement, est une démarche à la fois philosophique et pragmatique.
Détails à décrypter
D’une très grande expressivité, ces fresques, au décor complexe, sont difficiles à décrypter sans indices de lecture pour un public non averti, le génie de Lorenzetti dépassant parfois les allégories usuelles pour en inventer d’autres plus originales. Il nous démontre par là son intelligence du message dont il n’est jamais le simple exécutant, même si, à cette époque, c’est le temps passé à la tâche et non la qualité intrinsèque de l’œuvre qui est rémunérée.
Sous son pinceau, le triptyque mural devient une réflexion philosophique au service d’un programme politique. Lorenzetti y mêle allégrement allégories et précisions documentaires sur le réel, ce qui en fait un message au sens abstrait mais également une fenêtre sur l’histoire d’une ville médiévale à un instant donné.
Quant aux proportions des personnages, elles sont traitées en fonction de l’importance de leur rôle, hiérarchisant ainsi le sens du contenu. Latin et toscan se côtoient pour les textes : la signature de l’artiste lui-même est en latin, le posant ainsi en peintre lettré, mais les nombreuses cartouches, commentant abondamment les images, sont en langue vernaculaire afin d’être accessibles à tous.
La peinture centrale nous présente les vertus du Bon gouvernement en trois registres horizontaux : en haut le ciel avec la Sagesse et les trois vertus (Foi, Charité, Espérance) pour montrer l’inspiration divine d’un Bon Gouvernement ; au milieu l’allégorie de la Justice est assise sur un trône tenant une balance, un vieil homme, représentant le Bien commun, l’accompagne entouré des vertus nécessaires au bon pouvoir : Paix, Force, Prudence à sa droite et, à sa gauche, Magnanimité, Tempérance et Justice.
Dans le registre inférieur, sous la Justice, la Concorde, munie de manière originale d’un rabot, aplanit les inégalités entre les vingt-quatre conseillers du gouvernement, tous de même taille pour suggérer leur égalité, et tenant une corde en signe d’unité. À noter l’absence du clergé et aussi des Neuf, mais on y voit neuf vertus qui pourraient les évoquer. Sur la droite, des soldats gardent des dissidents ligotés, sous-entendant que la sécurité règne sur cette ville, si bien administrée.
La peinture du mur de droite fait état des effets du Bon gouvernement à travers la vision d’une cité idéale, à l’architecture siennoise très élégante, où la douceur de vivre domine tant au sein de la ville que dans la campagne environnante. L’ensemble est éclairé d’une lumière rayonnante et chaude.
Hommes, femmes, enfants y vivent en bonne intelligence, différences sociales mêlées, dans une multiplicité d’activités utiles à tous. La qualité des tissus marque le statut social, les riches soieries pour les plus aisés. Les personnages portent encore tous des robes longues, avant que le costume ne vienne différencier plus distinctement les femmes des hommes au XVème siècle. Une nouveauté qui aura aussi un bel avenir au siècle suivant : les chaussures à poulaine.
Dans cette ville très vivante, certains négocient leurs affaires, d’autres fabriquent ou commercent, mais tous jouissent du bien-être ambiant, dialoguent, dansent, chassent l’oiseau, se promènent ou partent à la noce. La communauté s’y montre heureuse, en mouvement, créatrice de valeurs et de prospérité : les maçons bâtissent, les tisserands s’activent, le maître enseigne... Nul n’est armé. La campagne alentour est nourricière, vallonnée de vignes, de blés, d’oliviers, d’arbres fruitiers dans la douceur infinie d’un bel été. Les animaux y sont très présents (59 pour 56 humains).
Dans le ciel, une figure angélique et ailée, souriante et fine, semble la gardienne de ce monde de paix mais nous rappelle aussi, pour ceux qui s’écartent du droit chemin, qu’elle reste garante de la sécurité par le gibet et le pendu qu’elle tient à la main. Foisonnants, ces brefs récits se côtoient, s’enlacent, se tissent, donnant une puissance inégalée et joyeuse à cette fresque.
La peinture de gauche a contrario nous avertit des effets du Mauvais gouvernement à partir d’une cité dévastée comportant une cour des vices. À gauche, Timor (la Peur) y siège, émaciée et échevelée, à droite l’allégorie de la Division scie son poignet montrant sa capacité à mutiler et diviser tandis qu’à ses côtés l’allégorie de la Guerre nous menace de son glaive. On y trouve aussi l’allégorie de la Tyrannie, avec son air de diablotin, surmontée des allégories de l’Avarice, de la Superbe et de la Vaine gloire. Impuissante, la Justice en contre-bas apparaît entravée et soumise. Lieu de désolation et de désespoir où dominent le bleu métallique, les couleurs sombres, le rouge et l’ocre.
Ce mur ouest résume les méfaits de la tyrannie assortie de ses effets dévastateurs : assassinats, viols, pillages, ruines et flammes. Là tout est déserté, le seul artisan en activité est l’armurier. La vie s’est retirée sous les coups de soldats sanguinaires. La destruction et le malheur font de cette fresque un monde ténébreux et angoissant.
L’influence de l’Enfer de Dante n’est pas loin… Ce rapprochement n’est pas anodin quand on connaît la réputation de lettré de Lorenzetti qui a pu avoir accès, en tant que contemporain, à une copie de ce texte à succès de La Divine Comédie.
Une leçon d'optimisme politique
La cité idéale et heureuse du Bon Gouvernement qu’a su rendre à la perfection Ambrogio Lorenzetti capte le regard par sa luminosité esthétique. Chacun peut y être partie prenante de la vie économique et s’y affairer au bien commun dans l’idéal d’une paix durable.
Au contraire le Mauvais Gouvernement sème le chaos derrière lui, reflet réaliste sans doute des conflits armés récurrents de l’Italie de cette époque. Le paradis et l’enfer sont donc deux facettes d’une réalité potentielle.
Plus que le mur central du triptyque axé, de manière plus intellectuelle, sur les principes, ce sont ces deux murs latéraux qui marquent humainement les esprits et génèrent une forte émotion par la vision en miroir contrasté qu’ils suggèrent. L’imaginaire de chacun peut aisément s’identifier aux pratiques et aux aspirations idéalistes du Bon gouvernement mais également, par le choc des effets dévastateurs d’un Mauvais Gouvernement, aux peurs et aux aspects les plus sombres de l’âme humaine susceptibles de venir l’anéantir. À chaque citoyen d’y nourrir sa conscience politique.
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