Le monde au Moyen Âge (622-1453)

Vincent raconte la Chine des Song (de 907 à 1279)

La Chine des Song, qui succède aux Tang, est caractérisée par un net retrait territorial couplé à un fort rayonnement culturel.

Reprenons en l’an 755 : c’est là que démarre l’affaiblissement de la dynastie Tang. La révolte du général An Lushan entraîne 8 années de guerre civile qui ruinent le pays. L’autorité des empereurs s’en trouve fortement ternie, ce qui favorise la montée des pouvoirs locaux et la perte progressive des protectorats : le Xinjiang à l’ouest, la Corée à l’est, et le Vietnam au sud. La baisse des rentrées d’argent favorise les famines dans les années 860. Celles-ci entraînent l’émergence de bandes armées qui ravagent le territoire et poussent les pouvoirs locaux à s’ériger en états indépendants. Le dernier empereur Tang est finalement renversé en 907, confortant la division de la Chine.

Au nord, un peuple apparenté aux Mongols, les Khitans, en profitent pour constituer un vaste empire sur des territoires autrefois contrôlés par la Chine. La puissance acquise leur permet de s’emparer du royaume de Balhae au nord de la Corée en 926. Puis en 936, ils progressent vers le sud dans la région de l’actuelle Pékin. L’empire khitan se retrouve alors partagé entre 2 zones culturelles, celle des éleveurs nomades au nord et celle des agriculteurs sédentaires au sud. La première reste adepte du chamanisme tandis que la seconde adopte le confucianisme et le bouddhisme.

Pendant toute cette période, le reste de la Chine est déchiré par les guerres entre royaumes. Parmi tous les coups d’état qui se succèdent, celui de la dynastie Song en 960 va s’avérer plus profitable. Centré sur la capitale Kaifeng, le roi Taizu parvient à soumettre un à un tous ses voisins du sud. L’opération de réunification est achevée en 982 et Taizu s’impose ainsi comme le premier empereur de la dynastie Song.

Les Song tentent de récupérer les territoires du nord aux dépens des Khitans, mais sans succès. Plus à l’ouest, la boucle du Fleuve Jaune est habitée par des populations de langue tibéto-birmane, les Tangoutes, qui ont fui l’expansion des Tibétains au VIIe siècle. Ils profitent de la rivalité entre les Song et les Khitans pour y fonder leur propre état qui s’étend fortement vers l’ouest dans les années 1030 et 1040. Il s’enrichit grâce au contrôle de la route de la soie, mais doit payer un tribut à ses deux voisins pour subsister. Il conserve le bouddhisme tibétain comme religion, mais l’art est fortement influencé par celui de la Chine. L’empire tangoute est également caractérisé par une puissante armée dominée par la cavalerie lourde et l’infanterie lourde.

Le troisième terrain de guerre pour la Chine se trouve au Vietnam, mais là aussi, les batailles meurtrières finissent par mener au statu quo à la fin du XIe siècle. Pendant ce temps-là, les efforts de centralisation des Song portent leurs fruits : la restauration du réseau de routes et de canaux favorise les échanges et la paix intérieure permet une forte croissance démographique après le passage à vide des 2 siècles précédents.

Outre la culture intensive des céréales traditionnelles comme le millet au nord et le riz au sud, cette période voit l’introduction du coton et l’essor rapide du thé. L’intensité des échanges monétaires pousse à l’invention du billet de banque, une première dans le Monde. La fin du Xe siècle voit aussi l’invention de l’écluse qui améliore encore les communications. L’essor de la littérature favorise l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles à la fin du XIe siècle. La peinture et l’architecture connaissent un rayonnement sans précédent. La poudre à canon commence à servir dans les armées, bien que de façon encore marginale. Enfin, la boussole commence à être utilisée dans la navigation à la charnière des XIe et XIIe siècles. Couplée à l’amélioration des jonques, elle permet aux navires chinois de commercer jusqu’en Irak et au Yémen : ils y vendent de la soie, de la porcelaine, des textiles et des épées, et achètent de l’encens, de l’ivoire et des perles parmi bien d’autres denrées.

La Chine connaît toutefois une nouvelle menace au nord qui va ternir cet apogée : en 1115, les Jurchen apparentés aux Mandchous se soulèvent contre les Khitans et récupèrent leur empire à leur profit. Ils raniment aussitôt la guerre contre la Chine et remportent des victoires rapides qui leur permettent de s’emparer de la capitale Kaifeng en 1127. L’empereur est capturé et son demi-frère Gaozong se retranche à Hangzhou d’où il organise la résistance. La frontière est finalement stabilisée mais la Chine se retrouve coupée en deux entre les Jin au nord et les Song au sud.

La Chine des Song reste prospère tandis qu’au nord, les Jin s’assimilent rapidement dans la culture chinoise. Les guerres entre les deux empires se poursuivent inlassablement jusqu’à ce qu’apparaisse une nouvelle menace plus au nord : celle des Mongols. En 1211, Gengis Khan lance ses premières attaques contre les Jin qui s’enfoncent dans une spirale de défaites et de révoltes. Puis son successeur Ogodei s’attaque à l’empire des Tangoutes qui s’effondre rapidement en 1227. En 1234, la conquête de l’empire Jin est achevé ; dès l’année suivante, les Mongols engagent la guerre contre les Song.

Il va s’ensuivre 44 années de conflits acharnés qui vont finalement conduire à la chute des Song et à l’arrimage de la Chine dans les empires mongols. Il est temps d’aborder enfin ce fabuleux destin des Mongols qui va toucher la majeure partie de l’Eurasie .

Vincent Boqueho
Publié ou mis à jour le : 2023-01-13 17:43:13
suzanne Hovasse (11-12-2022 13:16:46)

Très intéressant .histoire de la Chine très peu connue en France

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