Un port au soleil levant, une gare, quelques nénuphars dans un bassin... Des réalités banales qui le seraient restées si Claude Monet n'avait su nous en montrer toute la beauté. À travers ses 2 500 toiles, le peintre n'a jamais cessé de vouloir capturer « l'insaisissable », ce petit reflet de lumière qui, en un instant, change tout. Une vie consacrée à la poursuite d'une impression éphémère, qui a modifié radicalement l'ambition de l'Art.
Oscar, « indiscipliné de naissance »
« On n'a jamais pu me plier, même dans ma petite enfance, à une règle » : il est vrai que le jeune Oscar Monet, né à Paris le 14 novembre 1840, préférait largement profiter du grand air de la Normandie que de s'ennuyer sur les bancs de l'école, considérée comme une « prison ».
Son père, qui a été obligé d'accepter un emploi au Havre dans l'entreprise de son beau-frère, ne sait que faire de son cadet dont les seules compétences semblent être un œil moqueur et un bon coup de crayon. Ce talent pour la caricature, ses professeurs peuvent en témoigner ! Tous ses modèles ne se plaignent pas, au contraire, puisque son succès auprès des notables de la ville lui permet d'envisager, à 16 ans, de vivre de cet art facétieux.
Mais en 1858 une rencontre lui ouvre d'autres perspectives : chez le marchand de cadres où il expose ses dessins, il croise le peintre Eugène Boudin qui lui propose de tenter l'expérience du chevalet posé sur une falaise en plein vent. La mise à l'épreuve va se transformer en révélation : « Ce fut tout à coup comme un voile qui se déchire : j’avais compris, j’avais saisi ce que pouvait être la peinture ».
Un garçon qui ne manque pas d'ambition
Désormais, c'est vers la nature que vont se porter ses regards. Mais pour mieux la peindre, il doit d'abord se tourner vers la ville, vers Paris où il adopte définitivement le prénom de Claude à son arrivée en 1859. Il y dépense ses revenus de caricaturiste dans une inscription à l'académie de peinture de Charles Suisse où il repère vite un alter ego, Camille Pissaro.
Un bref séjour en Algérie plus tard, pays où il a été invité par l'État à faire son service militaire, le voici de retour en Normandie pour se remettre de la typhoïde. Il y fait la connaissance du peintre hollandais Johan Jongkind, un homme tellement extravagant que Monet est incité par les siens à fuir vers la capitale le plus vite possible.
Il y rejoint l'atelier de Charles Gleyre, peintre de second rang mais qui sait respecter les envies de ses élèves, comme celle de partir à l'aventure en forêt peindre en compagnie d'un bon camarade, Frédéric Bazille au demeurant. C'est chez lui que Monet va poser ses valises lorsqu'il se fâche avec son père et se retrouve sans aucun soutien financier.
Qu'importe ! Le jeune artiste a plein de projets en tête, comme ce très grand format (7 mètres de long !) intitulé Déjeuner sur l'herbe (1865) en hommage au scandaleux tableau d'Édouard Manet (1863). L'occasion de se faire connaître auprès du grand Gustave Courbet, l'apôtre de la liberté en peinture !
La visite du maître, trop généreux en conseils, est une déception : contrarié par tous ces « donneurs de leçon » fustigeant les éclats de lumière qui baignent la toile, Monet n'enverra pas son tableau au Salon de 1866. Le pauvre Déjeuner finira en gage pour loyer impayé avant d'être découpé en morceaux...
Lorsqu'Émile Zola se fait critique d'Art, c'est pour admirer les portraits de ces « dames bien mises » représentées par Monet au milieu des fleurs...
« J’ai vu de Claude Monet des toiles originales qui sont bien sa chair et son sang. L’année dernière, on lui a refusé un tableau de figures, des femmes en toilettes claires d’été, cueillant des fleurs dans les allées d’un jardin ; le soleil tombait droit sur les jupes d’une blancheur éclatante ; l’ombre tiède d’un arbre découpait sur les allées, sur les robes ensoleillées, une grande nappe grise. Rien de plus étrange comme effet. Il faut aimer singulièrement son temps pour oser un pareil tour de force, des étoffes coupées en deux par l’ombre et le soleil, des dames bien mises dans un parterre que le râteau d’un jardinier a soigneusement peigné. […] Je voudrais voir une de ces toiles au Salon ; mais il paraît que le jury est là pour leur en défendre soigneusement l’entrée. Qu’importe d’ailleurs ! elles resteront comme une des grandes curiosités de notre art, comme une des marques des tendances de l’époque » (Mon Salon,1868).
Des couleurs pour ne pas broyer du noir
Vite ! Il faut créer une nouvelle œuvre ! Ce sera la Femme à la robe verte (1870) peinte en 4 jours, un portrait de la belle Camille qui va devenir son épouse.
Si les critiques sont correctes, elles ne rassurent pas Monet qui est convaincu que son pinceau doit rester au service des seules scènes d'extérieur. C'est donc pour la bonne cause qu'il prend une pelle pour creuser un fossé pour pouvoir atteindre le haut de la toile de ses Femmes au jardin (1867) !
Cette scène de bonheur estival est loin du quotidien vécu par son auteur : sa famille l'exhorte à se séparer de Camille malgré la naissance de leur fils Jean, le Salon refuse ses tableaux et, plongé dans les dettes, il doit vendre par lots aux enchères 200 de ses toiles...
Désespéré, Monet fait une tentative de suicide en juin 1868 en se jetant dans cette Seine qu'il aime tant.
Heureusement, dans cette période sombre, il peut compter sur ses amis et c'est le cœur plus léger qu'il va défier Auguste Renoir à Bougival : à qui la plus jolie vue de la guinguette de la Grenouillère ? C'est Monet qui va sortir vainqueur de cette compétition amicale : en privilégiant le scintillement des reflets de l'eau plutôt que la représentation des promeneurs, sa vision de l'îlot arrive mieux à capturer l'éphémère.
Mais déjà la guerre contre la Prusse l'oblige à fuir à Londres. Cet exil se révèlera bien utile puisqu'il y rencontre le grand marchand d'Art Paul Durand-Ruel qui ne cessera de le soutenir.
Dans « La Vie d'un paysagiste », texte publié en 1886 dans Gil Blas, Guy de Maupassant raconte comment Claude Monet partait faire sa récolte d'impressions...« L'an dernier, en ce même pays [à proximité d'Étretat], j'ai souvent suivi Claude Monet à la recherche d'impressions. Ce n'était plus un peintre, en vérité, mais un chasseur. Il allait, suivi d'enfants qui portaient ses toiles, cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses et avec des effets différents.
Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel. Et le peintre, en face du sujet, attendait, guettait le soleil ou les ombres, cueillait en quelques coups de pinceau le rayon qui tombe ou le nuage qui passe, et, dédaigneux du faux et du convenu, les posait sur sa toile avec rapidité.
Je l'ai vu saisir ainsi une tombée étincelante de lumière sur la falaise blanche et la fixer à une coulée de tons jaunes qui rendaient étrangement le surprenant et fugitif effet de cet insaisissable et aveuglant éblouissement.
Une autre fois, il prit à pleines mains une averse abattue sur la mer, et la jeta sur sa toile. Et c'était bien de la pluie qu'il avait peinte ainsi, rien que de la pluie voilant les vagues, les roches et le ciel, à peine distincts sous ce déluge ».
Le coup de tonnerre
Après un court voyage en Hollande, Monet et sa famille s'installent en 1871 à Argenteuil, au nord-ouest de Paris, dans une maison proche de la Seine.
Si l'endroit est idéal pour y peindre les variations de la nature, notre artiste ne craint pas d'aller voir plus loin, du côté de sa chère Normandie d'où il rapporte quelques vues d'Étretat et du Havre. C'est parmi ces œuvres qu'il choisit une « chose faite au Havre, du soleil dans la buée et quelques mâts de navires pointant » pour accrocher sur les murs de l'exposition des artistes indépendants qui s'ouvre le 15 avril 1874 chez le photographe Nadar.
Scandale ! Pas de profondeur, pas de détails, des traits faits à la va-vite... Le Charivari, découvrant le titre Impression, soleil levant, peut s'en donner à cœur joie : « Impression, j'en étais sûr. Et puis je me disais que puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression » (Louis Leroy). Les peintres « révoltés » y gagnent le nom d'impressionnistes, et Monet la réputation de chef de fil. Cela n'arrange en rien sa situation financière, de plus en plus désastreuse depuis que sa femme Camille est tombée malade.
L'aide d'un riche collectionneur, Ernest Hoschedé, lui permet de participer un peu plus sereinement à la seconde exposition impressionniste de 1876 avant de profiter de Paris pour fixer sur sa toile le fourmillement de la gare Saint-Lazare ou de la rue Montorgueil. L'accalmie est de courte durée : son mécène fait faillite et Camille décède d'un cancer à 32 ans, en 1879, lui laissant deux fils.
Il peut sembler aujourd'hui étrange que Monet se soit emparé de ses pinceaux pour faire le portrait de sa femme sur son lit de mort ! Mais rappelons-nous qu'à l'époque on avait coutume de photographier les chers disparus pour en garder un dernier souvenir. Monet a cependant éprouvé le besoin d'expliquer son attitude à son ami Georges Clemenceau :« Un jour, me trouvant au chevet d’une morte qui m’avait été et m’était toujours très chère, je me surpris, les yeux fixés sur la tempe tragique, dans l’acte de chercher machinalement la succession, l’appropriation des dégradations de coloris que la mort venait d’imposer à l’immobile visage. Des tons de bleu, de jaune, de gris, que sais-je ? Voilà où j’en étais venu. Bien naturel le désir de reproduire la dernière image de celle qui allait nous quitter pour toujours. Mais avant même que s’offrît l’idée de fixer des traits auxquels j’étais si profondément attaché, voilà que l’automatisme organique frémit d’abord aux chocs de la couleur, et que les réflexes m’engagent, en dépit de moi-même, dans une opération d’inconscience où se reprend le cours quotidien de la vie. Ainsi de la bête qui tourne sa meule. Plaignez-moi, mon ami » (Georges Clemenceau, Claude Monet - Les Nymphéas, 1928).
Chefs-d’œuvre en série
Notre peintre ne reste pas seul pour autant. Quelques mois auparavant, Alice, la femme du mécène Hoschedé, s'était installée chez les Monet à Vétheuil (Val-d'Oise) avec ses 6 enfants.
Après quelques semaines d'abattement, celui qui est désormais responsable d'une famille nombreuse se remet frénétiquement au travail, multipliant les natures mortes comme les vues de Dieppe et surtout d'Étretat. Il lui faut encore déménager : après Poissy, il jette son dévolu en 1883 sur un petit village des bords de Seine, Giverny. C'est le bon choix : il y restera près de 43 ans, jusqu'à sa mort.
L'appel du sud est cependant le plus fort et Monet décide d'aller profiter quelque temps des couleurs lumineuses de la Méditerranée avant de goûter à la pluie bretonne. Aux paysages marins qu'il rapporte vont en 1891 s'ajouter des vues plus statiques puisqu'il pose son chevalet dans un champ pour y peindre de simples meules, encore et encore. Quel intérêt ? Les caprices de la lumière, bien sûr !
Les critiques cette fois ne vont pas s'y tromper et s'arrachent ces 15 œuvres avant de se passionner pour la série suivante consacrée aux peupliers. Mais Monet a déjà changé de sujet et s'obstine à rendre les effets du soleil sur la cathédrale de Rouen, où l'a conduit un problème d'héritage. Ce sont les clientes de la modiste où il s'est installé, face au monument, qui ont dû être surprises de voir répéter inlassablement, pendant 2 mois, le même motif... à une lueur près.
Nombre de contemporains de Monet ont bien compris que, désormais, on ne pourrait plus observer le monde de la même façon. C'est bien l'avis de Marcel Proust qui salue « quelque chose de profond, de subtil, de puissant, d'écrasant, d'original, de saisissant ». Georges Clemenceau, également subjugué par la série des Cathédrales, signe un article qui donnera naissance à une amitié de 30 ans entre l'homme d'État et le peintre.« J'en demande pardon aux professionnels, je ne puis résister à l'envie de m'établir, pour un jour, critique d'art. La faute en est à Claude Monet. Je suis entré chez Durand-Ruel pour revoir à loisir les études de la Cathédrale de Rouen dont j'avais eu la joie dans l'atelier de Giverny, et voilà que cette Cathédrale aux multiples aspects, je l'ai emportée avec moi, sans savoir comment. Je ne puis m'en débarrasser. Elle m'obsède. Il faut que j'en parle. Et, bien ou mal, j'en parlerai. […]
Avec vingt toiles, d'effets divers justement choisis, le peintre nous a donné le sentiment qu'il aurait pu, qu'il aurait dû en faire cinquante, cent, mille, autant qu'il y aurait de secondes dans sa vie, si sa vie durait autant que le monument de pierre, et qu'à chaque battement de son pouls il pût fixer sur la toile autant de moments du modèle. Aussi longtemps que le soleil sera sur elle, il y aura autant de manières d'être de la cathédrale de Rouen que l'homme pourra faire de divisions dans le temps. L'œil parfait les distinguerait toutes puisqu'elles se résument en des vibrations perceptibles même pour notre actuelle rétine. L'œil de Monet, précurseur, nous devance et nous guide dans l'évolution visuelle qui rend plus pénétrante et plus subtile notre perception du monde » (« Révolution de cathédrales », La Justice, 1895).
« Cherchant toujours l'impossible »
Monet n'en a pas fini avec les innovations, ni avec les paysages. Désormais marié à Alice, il profite d'abord d'un voyage en 1895 chez son beau-fils en Norvège pour étudier des « effets de neige absolument stupéfiants » avant d'aller apprécier ce « brouillard superbe » qui ensevelit régulièrement la ville de Londres. Il en rapporte une centaine de toiles que, comme à son habitude, il finit de travailler dans son atelier de Giverny.
Puis c'est Venise où il retrouve ses trois éléments préférés qui s'entremêlent : architecture, eau et lumière. À lui de les capturer pour mieux arrêter le temps ! Ce voyage est le dernier ; il lui faut désormais s'occuper d'Alice qui, atteinte d'une leucémie, meurt en 1911, laissant son époux en plein désespoir : « La peinture me dégoûte, je ne toucherai plus ni pinceaux ni couleurs ».
Ce sont finalement ces mêmes couleurs qui vont le sauver, ces couleurs qu'il peut admirer dans son jardin façonné jour après jour. Depuis 1900, il se plaît à en reproduire les teintes, surtout celles de ces « fleurs de nymphéa au cœur écarlate » (Marcel Proust).
Mais la Première guerre est là et, à plus de 70 ans, il se lance dans la peinture d'un ensemble de 22 grands panneaux décoratifs consacrés à ses nénuphars. Ils seront finis à temps pour qu'en 1918 son ami Clemenceau le convainc d'en faire don à l'État. Le public pourra ainsi se laisser charmer par « l'asile d'une méditation paisible au centre d'un aquarium fleuri » en admirant ce large ruban de 90 mètres de long installé sous le toit de l'Orangerie, à Paris.
S'il est salué par tous, l'artiste ne vit pas pour autant dans la sérénité depuis qu'il a commencé à sentir sa vue faiblir, fragilisée par la cataracte. Il faudra toute la persuasion de Clemenceau pour le résoudre à se faire opérer et retrouver ses chères couleurs avant qu'un cancer ne l'emporte, le 5 décembre 1926, à 86 ans.
« Mon plus beau chef-d'oeuvre, c'est mon jardin »
« Une œuvre lente poursuivie avec amour »... Difficile de trouver une meilleure définition que celle donnée par Monet lui-même ! Lorsqu'il découvre Giverny, en 1883, le peintre ne fait que suivre les traces de ses confrères, ces Cézanne, Degas et autres Manet qui ont déjà su apprécier les charmes des villages normands.
Un ancien pressoir, transformé en maison de maître, lui attire l'oeil et il décide d'en faire le refuge de sa famille recomposée. Très vite, tout ce petit monde se met à manier brouettes et fourches pour faire du jardin l'écrin coloré d'où jaillira la peinture du maître. Mais cela ne suffit pas : émerveillé par un jardin à Bordighera, en Italie, il veut reproduire cette « pure féérie » devant ses fenêtres. Les pommiers sont donc jetés à terre, les épicéas taillés à mort pour dégager la vue.
Celui qui est enfin devenu un riche propriétaire grâce à l'argent de son exposition triomphale de 1889 ne se refuse rien. Veut-il un étang ? Il fait détourner le ru voisin ! Le chêne ne perd-il pas assez vite ses feuilles ? Un de ses six jardiniers l'y aidera !
Le « clos normand » se transforme ainsi au fil des saisons en une jungle organisée au centimètre près, prenant même un petit air oriental avec l'ajout d'un pont japonais, nouvel hommage à ce pays dont il collectionne les estampes.
Léguée par son fils à l'Académie des beaux-arts en 1966, la maison de Giverny continue d'être habitée par l'âme de Monet qui aurait été heureux de voir son jardin enchanté toujours resplendir de ses mille fleurs.
« Je ne veux pas que, dans cinquante ans, vos petits enfants viennent me dire : « Comment, bon vieillard, vous viviez en même temps que Claude Monet… et vous n’aviez pas eu l’idée de le cinématographier pendant qu’il travaillait ? » C'est pourquoi Sacha Guitry, en 1915, entreprend de fixer sur la pellicule celui qu'il considère comme un de « ceux qui incarnent le génie intellectuel et artistique français »...
« Un œil... »
« … mais bon Dieu, quel œil ! » C'est Paul Cézanne lui-même qui rend ainsi hommage à celui qui a été vite considéré comme le père de l'impressionnisme, et pas seulement parce que sa vue du Havre a donné son nom au mouvement.
Monet est de fait l'artiste qui est allé le plus loin dans l'aventure avec une exigence et un courage qui n'ont jamais cédé face à l'adversité. Toute sa vie fut une recherche de perfection : commençant par représenter des personnages pour suivre le goût du public, il va finir par ne s'en servir que comme échelle dans ses peintures de paysages.
C'est la nature en effet qui va très vite l'accaparer, au point de se lancer dans ses fameuses séries où il s'obstine à restituer la lumière le plus fidèlement possible. Il est aidé en cela par l'invention, en 1841, du tube de peinture souple qui lui permet d'aller poser son chevalet où bon lui semble. Monet n'est pas pour autant seulement un peintre de plein air : si on l'a vu braver les éléments, on sait qu'il aimait aussi retrouver le calme de son atelier pour peaufiner ses œuvres.
Ses coups de pinceaux rapides accumulés en couches épaisses, ses couleurs vives non mélangées, ses points de vue inhabituels influencés par la photographie l'ont définitivement coupé du style classique, trop pompeux, trop fignolé. Il atteint même un point de non-retour avec certains de ses derniers tableaux, marqués par sa cataracte : la réalité devient un ensemble de couleurs diluées dont sauront s'inspirer, dans les années 50, les peintres abstraits, admiratifs de l'audace de l'ermite de Giverny.
Bibliographie
« Monet. L'Aventure intérieure », Hors-série Le Figaro, 2010,
Isabelle Cahn, Comment regarder… Monet, éd. Hazan (« Guide des Arts »), 2010,
Sylvie Patin, Monet. « un oeil... mais bon Dieu, quel œil ! », éd. Gallimard (« Découvertes »), 1991.
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