Suffragistes et suffragettes

L'éprouvant combat des Anglaises pour le droit de vote

C'est en 1866, à l'apogée de la Grande-Bretagne, sous le règne de la reine Victoira, que débute pour de bon la campagne en faveur du vote féminin. En avril de cette année-là, quatre femmes – Barbara Bodichon, Jessie Boucherette, Emily Davies et Elizabeth Garrett – lancent une pétition pour exiger que les femmes britanniques deviennent électrices.

Florence Nightingale avec sa lampe au chevet d'un patient pendant la guerre de Crimée, Henriette Rae, vers 1881. Agrandissement : Barbara Leigh Smith Bodichon, Disdéri, 1860, National Portrait Gallery of London.Ces premières suffragettes (dico) recueillent rapidement près de 1500 signatures, dont celle de l’infirmière Florence Nightingale, très populaire au Royaume-Uni depuis sa participation à la guerre de Crimée dans les années 1850, ou encore celle de Josephine Butler, militante féministe et réformatrice sociale.

Dès le départ, les militantes reçoivent des soutiens masculins, et des hommes figurent ainsi parmi les signataires de la pétition de 1866. C’est le cas notamment du philosophe et économiste John Stuart Mill, qui sera jusqu’à sa mort en 1873 un ardent promoteur du suffrage féminin. Les écrits de Mill fournissent la base théorique sur laquelle va s’appuyer pendant cinquante ans la campagne militante en faveur du vote des femmes.

Dans son ouvrage de 1869, De l’assujettissement des femmes, Mill rejette ainsi l’idée, très prégnante à l’époque dans la société britannique, qu’hommes et femmes appartiennent à deux castes séparées, dont l’une doit nécessairement dominer l’autre ; Mill montre que les différences sociales entre les hommes et les femmes ne sont pas naturelles.

Emily Davies et Elizabeth Garrett cachant la première pétition pour le droit de vote des femmes sous l'étal d'une pomme à Westminster Hall jusqu'à ce que John Stuart Mill vienne la récupérer,  Bertha Newcombe, 1910.

Un combat de longue haleine

Initiatrice de la pétition de 1866, Barbara Bodichon est l’une des figures de proue du féminisme britannique au XIXe siècle, fondatrice en 1858 de l’English Women’s Journal qui défend le droit des femmes à l’éducation et au travail. En octobre 1866, Bodichon prononce devant l’Association nationale pour la Promotion de la science sociale de Manchester une conférence consacrée à la question du suffrage féminin. Parmi les spectateurs se trouve ce jour-là Lydia Becker, autre militante féministe qui, convaincue par le discours de Bodichon, décide de passer à l’acte : en janvier 1867, Becker fonde le Comité pour le suffrage des femmes de Manchester.

La suffragette Lydia Becker, vers 1890. Agrandissement : Affiche pour la National Society for Women’s Suffrage (Société nationale pour le vote des femmes), Library of the London School of Economics and Political Science.Le Comité de Manchester est le point de départ d’un mouvement organisé en faveur du vote des femmes : sur le même modèle se créent dans les mois qui suivent des sociétés suffragistes à Londres, Edimbourg et Bristol. Si les quatre comités existent indépendamment les uns des autres et fonctionnent chacun de façon autonome, la nécessité d’une action concertée se fait rapidement sentir, et dès le 6 novembre 1867, Lydia Becker met en place la National Society for Women’s Suffrage (Société nationale pour le vote des femmes) qui fédère les comités de Londres, Manchester et Edimbourg.

Ces pionniers du militantisme suffragiste ont alors bon espoir de voir aboutir rapidement leurs revendications. Depuis 1865, John Stuart Mill est député à la Chambre des communes. En 1867, quand le gouvernement du conservateur Benjamin Disraeli lance une réforme pour élargir le droit de suffrage à une large proportion de la classe ouvrière, Mill en profite pour mettre en avant la question du suffrage féminin : il introduit un amendement à la loi, proposant de remplacer le mot « homme » par le terme « personne », et ainsi admettre le vote des femmes sur la même base que celui des hommes. Mais l’amendement est rejeté : les femmes britanniques ne deviendront pas électrices.

Millicent Garrett Fawcett et son mari. Photographie puis tableau de Ford Madox Brown, 1872, National Portrait Gallery of London.L’échec de 1867 inaugure une longue période de marasme dans le combat en faveur du vote féminin. Pendant plus de trente-cinq ans, les espoirs des militants sont constamment déçus. En 1884, une nouvelle loi électorale, présentée par le gouvernement libéral du Premier ministre William Gladstone, octroie le droit de vote aux ouvriers agricoles ; comme en 1867, les suffragistes tentent alors d’introduire un amendement à la loi, afin que les femmes soient inclues dans l’élargissement du corps électoral. Mais le libéral William Gladstone est tout aussi hostile au suffrage féminin que l’était le conservateur Disraeli, et refuse l’extension aux femmes de la loi de 1884.

Ainsi, pendant les dernières décennies du XIXe siècle, si la cause des femmes progresse en Grande-Bretagne sur bien des aspects – l’éducation des filles, le statut des femmes mariées… – la question du suffrage féminin en revanche paraît être dans une impasse.

En 1897, la création de la National Union of Women’s Suffrage Societies (NUWSS), qui fédère toutes les sociétés suffragistes de Grande-Bretagne sous la présidence de la militante féministe Millicent Fawcett, ne modifie guère la situation, car les méthodes de la NUWSS sont non-violentes et visent à l’obtention du droit de vote par la voie légale de l’action parlementaire.

C’est seulement avec la création en 1903 de la Women’s Social and Political Union (Union sociale et politique des femmes) que les choses vont réellement commencer à changer !

Manifestation de suffragettes à Londres en 1906. Agrandissemet : Millicent Fawcett au rallye des suffragettes de Hyde Park (21 juin 1908).

« Des actes, pas des mots »

Pendant une dizaine d’années, jusqu’au déclenchement de la Première Guerre mondiale, la WSPU va transformer profondément le militantisme suffragiste en Grande-Bretagne en mettant en place une stratégie de protestation publique non dénuée d’une certaine forme de violence, comme en témoigne la devise de l’association : « Deeds, not words » (« Des actes, pas des mots »).

Annie Kenney et Christabel Pankhurst (à droite), vers 1908.La fondatrice de la WSPU, Emmeline Pankhurst, est une veuve de 45 ans, proche des milieux travaillistes, dont l’époux Richard Pankhurst était un avocat favorable au suffrage féminin. Emmeline Pankhurst a tiré pour sa part les leçons de l’échec du militantisme modéré : assistée par ses trois filles Christabel, Sylvia et Adela, elle va faire des suffragettes des actrices incontournables du débat public britannique, en multipliant les provocations et les coups d’éclat.

Les premières actions menées par la WSPU sont pourtant plutôt pacifiques, avec des rassemblements au cours desquels Emmeline Pankhurst harangue la foule des militantes, la création en 1907 d’un journal soutenant leur cause, Votes for Women, ou encore des manifestations bon enfant comme la « Mud March » du 9 février 1907 à Londres (« Marche de la boue »), qui voit 3000 femmes piétiner dans la boue entre Hyde Park et Exeter Hall avec des banderoles réclamant le droit de vote, tandis que des fanfares les accompagnent en jouant des airs joyeux.

Les dirigeantes de la WSPU. De gauche à droite : Flora Drummond, Christabel Pankhurst, Annie Kenney, Emmeline Pankhurst, Charlotte Despard, 1906-1907, Library of the London School of Economics and Political Science. Agrandissement : Emmeline Pankhurst s'adresse à une foule à New York en 1913.

Bien que non-violentes au départ, les suffragettes ont pourtant dès cette époque maille à partir avec la police, car ce surgissement des femmes dans l’espace public est contraire à la stricte distinction qui règne au sein de la société victorienne, entre une sphère privée où les femmes doivent rester cantonnées, et une sphère publique seulement ouverte aux hommes. Aussi les manifestantes sont souvent renversées brutalement par des policiers à cheval, avant d’être appréhendées et conduites au poste de police.

Le 21 juin 1908, près de 500 000 manifestants, hommes et femmes, se rassemblent à Hyde Park et exigent le droit de vote pour les femmes ; malgré l’ampleur de la démonstration, les pouvoirs publics ne cèdent pas et répondent par un accroissement de la répression ; Emmeline Pankhurst elle-même est arrêtée pour la première fois (ce ne sera pas la dernière), parce qu’elle avait tenté de pénétrer dans le Parlement pour remettre une motion de protestation au Premier ministre libéral Henry Asquith, farouchement hostile au vote des femmes.

Dorothy Radcliffe, membre de la WSPU tenant un drapeau violet, blanc et vert le jour de la marche des suffragettes à Hyde Park, le 21 juin 1908. Agrandissement : Marche des suffragettes à Hyde Park le 21 juin 1908, Agence Roll, Paris, BnF, Gallica.

À partir de 1909, c’en est définitivement fini de la non-violence : pour se faire entendre, les suffragettes vont désormais sortir de la légalité et se livrer à de véritables exactions. Pour répondre aux violences dont elles sont régulièrement victimes de la part des forces de l’ordre, les suffragettes prennent l’habitude, au cours des manifestations, de lancer des pierres sur les policiers, mais aussi dans les vitres des maisons de membres du gouvernement.

Une suffragette en grève de la faim est alimentée de force dans la prison de Holloway à Londres, vers 1911.Molestées, arrêtées et emprisonnées, les militantes suffragistes entament des grèves de la faim systématiques pour protester contre les peines disproportionnées qui leur sont infligées. La réponse des pouvoirs publics est d’une rare violence : les gardiennes de prison reçoivent l’ordre de les gaver de force, à l’aide d’un entonnoir rattaché à un long tuyau qui s’apparente à un véritable instrument de torture.

Ce procédé est tellement barbare qu’il choque jusqu’aux opposants au suffrage féminin, et contribue paradoxalement à susciter dans l’opinion publique un mouvement de sympathie pour les suffragettes. Pourtant, le gouvernement reste obstinément sourd à leurs revendications.

Un grand nombre de députés sont pourtant favorables au vote des femmes, mais le Premier ministre Asquith, en poste depuis 1908, refuse catégoriquement de soutenir toute mesure en faveur du suffrage féminin. Après les élections de 1910 cependant, l’espoir renaît chez les partisans du suffrage féminin : il semble qu’une motion en faveur du vote des femmes ait désormais une chance d’être adoptée.

Un « comité de conciliation », composé de membres de tous les partis politiques, est même constitué pour rédiger un projet de loi en ce sens. La WSPU appelle alors à une trêve dans les actions militantes, le temps que le projet soit élaboré, tandis que les sociétés suffragistes se livrent à une intense propagande pour soutenir le texte. Mais une fois encore, c’est la douche froide : lors du débat parlementaire sur le projet, Asquith se débrouille pour torpiller le texte.

Suffragistes britanniques fichées par la police en 1914 : 11 : Mary Richardson, 12 : Lilian Lenton (en), 13 : Kitty Marion, 14 : Lillian Forrester (en), 15 : Miss Johansson, 16 : Clara Giveen, 17 : Sarah Jane Baines, 18 : Miriam Pratt.

Une violence inégalée

La réaction de la WSPU est à la mesure de la déception éprouvée par les suffragettes. Les militantes abandonnent aussitôt la trêve, et le 18 novembre 1910 des milliers de femmes, menées par Emmeline Pankhurst et Elizabeth Garret Anderson, sœur de Millicent Fawcett, défilent entre Caxton Hall et le Parlement, où Asquith refuse de les recevoir.

Suffragette arrêtée pendant le Black Friday. Agrandissement : La une du Daily Mirror, 19 novembre 1910, montrant une suffragette au sol.Dans la rue, la répression policière atteint des sommets jamais égalés jusque-là, au point que cette journée du 18 novembre 1910 sera appelée par la suite « Black Friday » : des policiers de l’East End appelés en renfort, et qui contrairement à leurs collègues du West End n’ont pas l’habitude des manifestations de suffragettes, se livrent à de véritables exactions à l’encontre des militantes, les insultant et les agressant, y compris sexuellement.

L’idéologie dominante en effet assimilait les femmes présentes dans l’espace public à des prostituées, ou en tout cas des détraquées sexuelles : il n’était donc pas aberrant de leur infliger des sévices sexuels.

L’année suivante, l’histoire semble se répéter : le projet de loi sur le suffrage féminin, retoqué en 1910, est réactivé en 1911. À nouveau, la WSPU annonce une suspension de son activisme, le temps de l’examen du projet ; à nouveau, le texte est rejeté à cause de l’opposition d’Asquith. Pour les suffragettes, c’est une véritable déclaration de guerre.

Un policier tente de s'emparer d'une banderole d'une suffragette lors du Black Friday, 19 novembre 1910.Le 1er mars 1912, Emmeline Pankhurst et deux autres femmes cassent les vitres du 10, Downing Street, tandis que pendant ce temps, un peu plus de 200 militantes s’attaquent à des vitrines de magasins un peu partout dans Londres : en quelques minutes, il y en a pour quelques milliers de livres de dommages.

La police procède à 217 arrestations, dont celle d’Emmeline Pankhurst et d’un couple de militants suffragistes, Frederick et Emmeline Pethick-Lawrence ; tous trois sont inculpés de « provocation à l’émeute ». Un mandat d’arrêt est promulgué contre Christabel Pankhurst, mais elle réussit à quitter clandestinement la Grande-Bretagne et à se réfugier à Paris.

Emmeline Pankhurst et le couple Pethick-Lawrence sont condamnés à neuf mois de prison et entament immédiatement une grève de la faim. Rapidement affaiblis, ils sont relâchés peu de temps après, bien avant d’avoir effectué la totalité de leur peine.

La stratégie jusqu’au-boutiste des Pankhurst, mère et filles – qui sont prêtes à aller jusqu’à l’incendie criminel des demeures des adversaires du suffrage féminin – commence toutefois à provoquer des dissensions au sein même de la WSPU, et les Pethick-Lawrence décident, à leur sortie de prison, de se mettre en retrait du mouvement : ils quittent la WSPU, emportant avec eux le journal Votes for Women qui leur appartenait. Depuis Paris, Christabel Pankhurst crée un autre titre, Suffragette, qui devient le nouvel organe de la WSPU.

Arrestattions d'Emmeline Pankhurst et du couple de militants suffragistes, Frederick et Emmeline Pethick-Lawrence, 1912.Agrandissement : Frederick et Emmeline Pethick Lawrence, Emmeline Pankhurst et Mabel Tuke dans le box des accusés à Bow Street, Library of the London School of Economics and Political Science.

En janvier 1913, le gouvernement Asquith présente un nouveau projet de loi sur le suffrage masculin, non sans avoir auparavant promis aux suffragettes que le texte serait ouvert aux amendements. Or quand le projet vient en discussion au Parlement, le gouvernement annonce qu’il n’acceptera pas d’amendement sur le suffrage féminin.

Hurlant à la trahison, la WSPU s’engage dans une nouvelle campagne de destruction. Christabel Pankhurst met au point une stratégie qui inclut de « verser de l’acide dans les boîtes aux lettres, couper les fils du télégraphe, lacérer des tableaux dans les musées », mais aussi d’« incendier des maisons vides, détruire des parcours de golf, lancer des bombes dans les églises ».

De fait, en février 1913, la maison de Lloyd George, qui est alors Chancelier de l’Échiquier dans le gouvernement Asquith, subit une tentative d’incendie ; Emmeline Pankhurst est arrêtée : inculpée pour complicité de crime, elle est condamnée à trois ans de prison.

Interpellation musclée d'Emmeline Pankhurst le 21 mai 1914 à Hyde Park.Anticipant qu’elle commencerait une grève de la fin et serait donc rapidement relâchée, le gouvernement adopte en avril 1913 une loi qui deviendra célèbre sous le nom de « Loi du chat et de la souris » (« Cat and Mouse Act ») : dirigé spécifiquement contre les suffragettes, le texte permettait au gouvernement de relâcher un prisonnier faisant une grève de la faim, et de le réemprisonner dès qu’il aurait récupéré ses forces.

Emmeline Pankhurst est incarcérée le 3 avril 1913, refuse toute nourriture, tombe malade, est relâchée le 12 avril. Fin mai, alors qu’elle est remise sur pieds, elle est à nouveau envoyée en prison, refuse à nouveau de manger et est libérée cinq jours plus tard.

Le 14 juin 1913, jour des obsèques d’Emily Davison – la suffragette qui s’est jetée sous les sabots du cheval du roi George V lors du Derby d’Epsom –, Emmeline Pankhurst cherche à se joindre au cortège funèbre, mais elle est arrêtée par la police et retourne directement à la prison de Holloway.

En vertu du « Cat and Mouse Act », la dirigeante de la WSPU alterne ainsi pendant plusieurs mois les périodes d’incarcération et de libération. Au mois d’avril 1914, elle en est à douze grèves de la faim et, du fait la loi de 1913, elle n’a effectué que trente jours de sa peine.

Quelques mois plus tard éclate la Première Guerre mondiale, qui met un brutal coup d’arrêt à la revendication suffragiste : Emmeline et Christabel Pankhurst, considérant que le plus urgent est désormais de soutenir l’effort de guerre du pays, persuadent les adhérentes de la WSPU de mettre l’action militante entre parenthèses jusqu’à la fin du conflit. Une nouvelle trêve est conclue avec le gouvernement, qui accepte de libérer toutes les militantes de la WSPU qui étaient incarcérées.

Un suffrage partiel (1918) puis total (1928)

La question du vote des femmes semble donc au point mort, mais elle va pourtant se trouver réactivée en 1917, avant même la fin de la guerre. Cette année-là, le gouvernement britannique organise des élections législatives, qui vont être l’occasion d’une nouvelle révision de la loi électorale.

Depuis la réforme de 1884 en effet, seuls sont admis à voter les hommes qui peuvent justifier de douze mois de résidence en un même lieu avant le 15 juillet de l’année précédant celle de l’élection. Or, des millions d’hommes britanniques, qui servent sous les drapeaux depuis le début de la guerre, ne peuvent pas satisfaire à cette condition. Le Parlement décide donc de réviser la loi électorale.

Cette fois, ce n’est pas la WSPU, toujours en sommeil, mais la NUWSS plus modérée de Millicent Fawcett, qui saisit l’occasion pour introduire dans le débat la question du vote féminin. Paradoxalement, la période de la guerre semble propice à l’aboutissement de la revendication suffragiste : même les opposants les plus féroces au vote des femmes ne peuvent pas ignorer la contribution décisive des femmes britanniques à l’effort de guerre, et sont enclins à les récompenser pour leurs services. Asquith lui-même fonde sur cette base sa conversion au suffrage féminin, après tant d’années passées à s’y opposer.

Pendant plusieurs mois, Millicent Fawcett négocie avec des membres du gouvernement et des parlementaires, et un accord est finalement atteint. La loi de 1918 sur la « Représentation du Peuple » instaure en Grande-Bretagne le suffrage universel masculin, et accorde en même temps le droit de vote aux femmes propriétaires (ou épouses de propriétaires) âgées de 30 ans et plus : six millions de femmes (sur onze millions de femmes adultes) deviennent ainsi électrices.

L’âge plus élevé pour les femmes que pour les hommes était la garantie que les femmes ne seraient pas plus nombreuses que les hommes dans le corps électoral ; le fait que la NUWSS ait accepté cette disposition constituait un abandon du principe de l’égalité entre les sexes défendu par les suffragettes.

Devenu en 1919 la NUSEC (National Union of Societies for Equal Citizenship), la NUWSS continue cependant à poursuivre son but initial : un vote des femmes équivalent à celui des hommes. Le 2 juillet 1928, après plus de soixante ans de combat, les femmes britanniques obtiennent enfin le droit de vote dans les mêmes conditions que les hommes. Emmeline Pankhurst est décédée quelques jours plus tôt, le 14 juin 1928, sans avoir vu l’aboutissement final du combat de sa vie.

Catherine Valenti
Publié ou mis à jour le : 2021-11-12 21:42:23

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