Issu d'une famille protestante de soyeux d'origine suisse, Benjamin Delessert s'est formé en Grande-Bretagne, le pays le plus en avance de son époque, aux techniques industrielles (la machine à vapeur de Watt). Il a également suivi les cours du fondateur de l'économie politique, Adam Smith en personne.
En 1795, tandis que la France se remet avec peine des désordres de la Terreur, il crée un bureau de bienfaisance à Paris puis, en 1800, le premier « fourneau économique Rumford ». C'est l'ancêtre des soupes populaires.
Mais cet infatigable entrepreneur, plutôt que de faire la charité aux travailleurs nécessiteux, préfère leur apporter un soutien actif et les aider à se prendre en charge, selon le principe que développera bien plus tard l'abbé Pierre ! En 1801, il crée la Société d'encouragement pour l'enseignement industriel et, l'année suivante, la Société philanthropique, dont le but est de promouvoir toutes inventions ou innovations sociales susceptibles d'aider les pauvres : création de dispensaires, patronage de sociétés de secours mutuels etc.
Dans les heures sombres de l'Empire, il met sa fortune et son génie au service du pays en industrialisant le procédé d'extraction du sucre de betterave. Cela lui vaut les félicitations de l'Empereur, la Légion d'Honneur et le titre de baron.
Sous la Restauration, il consacrera sa fortune à la constitution de grandes collections de botanique, en relation avec les naturalistes de l'époque comme Alexander von Humbolt. En 1818, il couronnera son oeuvre philanthropique avec la création de la Caisse d'Épargne de Paris, la première d'une nombreuse progéniture.
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