Henry Ford

Industriel génial et antisémite viscéral

Henry Ford est à l'origine de la deuxième révolution industrielle, qui a vu le triomphe du travail à la chaîne et des productions standardisées en grande série.

Il est né dans une ferme de Dearborn, dans le Michigan, d'un père irlandais et d'une mère belge. Aîné de six endants, il ne manifeste aucun goût pour les études mais se passionne pour la mécanique (« Je n'aime pas lire, les livres me brouillent la tête. L'histoire, c'est surtout un tissu d'âneries », explique-t-il). 

Il construit en 1892 sa première automobile et monte une première entreprise en 1899. C'est un échec. La seconde tentative sera plus fructueuse avec la constitution, à Detroit (Michigan), le 16 juin 1903, de la Ford Motor Company. Il n'en détient que le quart du capital (il en rachètera la totalité en 1919). Sous sa direction énergique, elle fera rapidement de Detroit la capitale de l'industrie américaine...

Henry Ford âgé (30 juillet 1863, Dearborn, Michigan ; 7 avril 1947, Dearborn)

Industriel visionnaire

Henry Ford, fils de fermier et mécanicien dans l'âme, a très tôt compris les besoins de mobilité des ruraux de son immense pays de cent millions d'habitants. C'est pour eux qu'il conçoit un modèle très rustique de couleur noire et à petit prix, le modèle T.  

Cette voiture va aussi permettre aux classes moyennes des villes de  s'établir dans des banlieues lointaines mais plus verdoyantes et avenantes, selon un mouvement déjà amorcé au milieu du XIXe siècle par les classes aisées.

En 1908, à l'occasion du lancement de son modèle T, Henry Ford se fixe un double objectif audacieux :
• Abaisser les coûts de production par la standardisation ou « taylorisation » des taches et la fabrication à la chaîne, de façon à développer le marché de l'automobile,
• Octroyer aux ouvriers de salaires assez élevés pour leur faire accepter un travail répétitif et contraignant !
En 20 ans, il va ainsi produire plus de 15 millions d'automobiles de ce modèle surnommé par le public « Tin Lizzie » et initialement vendu à 850 dollars (deux fois moins que les modèles concurrents les moins chers).

Antisémite décomplexé

Henry Ford ne cache rien de ses opinions antisémites. Au début de la Première Guerre mondiale, lors d'une réunion avec ses cadres, il annonce : « Je sais qui est cause de la guerre. Ce sont les banquiers judéo-allemands. J'en ai la preuve, je vous parle de faits. Ce sont les banquiers judéo-allemands qui ont causé la guerre »

Henry Ford, le faiseur de miracles, en couverture de The Independent le 1er mai 1920.Devenu immensément riche et très populaire,  il va s'illustrer après la Première Guerre mondiale par des écrits antisémites d'une extrême violence dans le Dearborn Independent qu'il a acheté. En mai 1920, le journal entame la publication de 91 articles qui dénoncent The international Jew, The world's problem (« Le Juif International, problème mondial »). Il publie aussi en feuilleton Le Protocole des Sages de Sion, un faux grossier de la police tsariste destiné à salir les juifs. Henry Ford apporte son soutien financier au parti nazi et à Hitler, dans leur conquête du pouvoir.

À l'automne 1922, malgré ou à cause de cela, Henry Ford est pressenti pour se présenter aux élections présidentielles dans le camp républicain. C'est alors qu'il publie ses mémoires sous le titre : My Life and Work, dans lesquelles il raconte avoir découvert dans son enfance les abattoirs de Chicago et en avoir lui-même tiré plus tard l'idée d'appliquer le travail à la chaîne au montage automobile (le mérite, si mérite il y a, en revient plus sûrement à ses ingénieurs).

En 1923, Hitler déclare dans un entretien : « Nous considérons Heinrich Ford comme le chef de file du parti fasciste qui se développe en Amérique » (Philip Roth, Le Complot contre l'Amérique). Il est vrai qu'à cette date, le nazisme est encore balbutiant et n'effraie personne. C'est seulement en 1927, soucieux de son image publique, que l'industriel mettra un terme à ses foucades antisémites.

Il n'en aura pas moins plaisir à rencontrer le tout aussi populaire et antisémite Charles Lindbergh et, en 1938 à Detroit, pour son 75e anniversaire, il recevra comme lui la Grand-Croix de l'ordre de l'Aigle allemand pour services rendus au Reich. Ickes, ministre de l'Intérieur du président Roosevelt, aura beau jeu d'ironiser : « Henry Ford et Charles A. Lindbergh sont les deux seuls citoyens libres d'un pays libre à avoir obséquieusement accepté ce gage de distinction méprisante à une époque où celui qui le leur décerne tient pour perdue toute journée qui ne lui a pas permis de commettre un nouveau crime contre l'humanité ».

Quand la Seconde Guerre mondiale éclatera, Henry Ford militera encore aux côtés de Lindbergh dans l'organisation America First pour maintenir coûte que coûte l'Amérique en-dehors de la guerre !

Affecté par la Grande Dépression de 1929 et la concurrence de Chevrolet et Plymouth, Henry Ford s'est opposé au New Deal du président Franklin Roosevelt. Atteint par le grand âge, il laisse la direction de son entreprise à son petit-fils Henry Ford II et lègue l'essentiel de sa fortune à la Fondation Ford, dont sa famille sera assurée de conserver la maîtrise. Un moyen habile de préserver le patrimoine au sein de la famille. L'industriel meurt dans sa ville de Dearborn le 7 avril 1947. 

Fabienne Manière
Publié ou mis à jour le : 2023-07-19 16:33:23
Klakmuf (31-07-2023 20:09:43)

La Fondation Ford est devenue le bras armé financier de la CIA, et s'est distinguée par son rôle dans la chute de Salvador Allende. C'est actuellement, par l'intermédiaire du New Israel Funds, le principal bailleur de fonds des ONG activistes des "droits de l'homme" qui ont étalé lors de la conférence de Durban leur programme antisémite et propalestinien, et ont alimenté le rapport Goldstone en légendes urbaines prises pour argent comptant.

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