Éoliennes

La face noire de la transition écologique

7 décembre 2019. En quelques années, les éoliennes sont devenues le porte-étendard international de la transition écologique. Symboles de la prétendue électricité « verte », elles se sont immiscées partout : sur les sites internet institutionnels, dans les livres scolaires, dans les publicités, dans les films, dans les médias.

Éoliennes. La face noire de la transition écologique, Fabien Bouglé, Éditions du Rocher, oct.2019. À l’échelle mondiale, elles ont envahi les paysages, ont investi avec brutalité les campagnes ou la mer, et sont devenues, par une propagande systématique et sans nuance, le symbole de l’écologie et de la lutte pour le climat.

Illusion, soutient Fabien Bouglé dans Éoliennes, la face noire de la transition écologique (Éditions du Rocher, 2019). Professionnel du patrimoine et conseiller municipal de Versailles, il suit le développement des éoliennes depuis dix ans et en est devenu un expert reconnu.

Dans cet essai adossé à son expérience du terrain et des commissions parlementaires, il s'applique à montrer que les éoliennes sont plus nocives qu’autre chose, tant pour le climat que pour l’économie nationale, les finances publiques et la moralité politique. Et de leur fabrication à leur démantèlement, elles émettent une quantité appréciable de carbone, pour un rendement électrique médiocre.

Voici ci-après des extraits de l'introduction qui nous ont paru de nature à nourrir la réflexion...

Les éoliennes : un scandale mondial programmé

Le développement des éoliennes – sur terre ou en mer – est en réalité au cœur de la politique mondiale de la transition écologique, et de la transition énergétique, qui constitue aujourd’hui la boussole de nos dirigeants. Elle est largement inspirée, sinon dictée, par l’Energiewende (« Révolution énergétique » en français) concept importé d’Allemagne, l’un des principaux pays fournisseurs d’éoliennes dans le monde.

Couverture de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel n°19, Murks in Germany (Dégâts en Allemagne), 4 mai 2019. Énergie verte : comment une grande idée se brise sur l'esprit allemand étriqué.En outre, c’est sous le prétexte de la transition écologique que les États occidentaux se sont mis à dépenser des centaines de milliards d’euros, accentuant d’autant les déficits publics des pays concernés au détriment de citoyens rackettés via leurs factures d’électricité ou d’essence, factures dont l’augmentation a engendré en France la crise des gilets jaunes.

Dans les faits, cette transition écologique imposée accentue encore le fossé entre une population rurale et littorale d’une part – population à laquelle on impose un changement de cadre de vie et des nuisances dus aux changements énergétiques par l’implantation des aérogénérateurs –, et une population urbaine d’autre part – laquelle profite des nouvelles technologies, voyage en avion, circule en transports en commun, roule en voiture électrique à faible autonomie et ne connaît pas les nuisances liées aux éoliennes.

Cette rupture sociologique rejoint l’analyse menée par Christophe Guilluy dans son ouvrage La France périphérique, livre qui met en lumière cette fracture. Elle se calque parfaitement sur la rupture écologique à l’échelle internationale.

Au nom de l’« écologiquement correct », on détruit la nature. Certains ardents promoteurs de ces installations industrielles estiment que les éoliennes pourraient, par leur gigantisme, se substituer dans nos paysages aux clochers (note), devenant ainsi le symbole d’une nouvelle religion structurant les campagnes (note).

Implacables, les éléments de langage communs aux industriels du vent et aux ONG qui défendent l’éolien sont parfaitement huilés : le vent est gratuit, le vent est inépuisable, le vent est une ressource naturelle, le vent est bon pour la planète. Ce discours est notamment relayé par des campagnes publicitaires d’envergure.

La perspective du réchauffement climatique est savamment exploitée par l’instrumentalisation d’enfants militants écologistes comme Greta Thunberg (note). La population est conditionnée à l’idée que la solution urgente face au risque écologique, c’est la transition par l’installation de milliers d’éoliennes.

Dans ces conditions, il est devenu très difficile de porter un discours alternatif ou même rationnel sur le sujet, tant le risque est grand d’être caricaturé. Avec son clergé, ses enfants de chœur, ses censeurs et ses croyances dogmatiques, l’éolien oblige à une conversion sans réserve et le récuser relève de l’hérésie.

Depuis l’installation des premières éoliennes au début des années 2000 (note), les promoteurs et leurs alliés se sont fortement radicalisés. Par un lobbying intensif auprès des politiques et jusque dans les Assemblées, ils ont progressivement poussé à la modification des lois et contribué à éliminer tous les freins empêchant le développement anarchique des implantations d’éoliennes. Certains n’hésitent devant rien, allant jusqu’à éliminer physiquement les opposants pour parvenir à leurs fins (note).

Face à cette stratégie systématique de colonisation de nos pays, une résistance s’est progressivement organisée, structurée et développée à l’échelle mondiale. Artisanale, elle repose sur des personnalités de milieux et d’origines très contrastés.

En France, le quotidien Le Figaro remarquait d’ailleurs en août 2018 que « du bourgeois au militant mélenchoniste en passant par l’anarchiste, le pêcheur et le châtelain, l’opposition à l’éolien était de plus en plus composite ».

Avec ses mille cinq cents associations, ses deux fédérations, la FED (Fédération environnement durable) et Vent de colère, ses réseaux comme le réseau Ulysse, la lutte anti-éolienne regroupe en France des citoyens de toutes classes sociales, de tous niveaux culturels, et de toutes tendances politiques confondues.

Ces écologistes ont en commun d’avoir découvert la face obscure de l’éolien par des voies d’entrée diverses, mais qui mènent aux mêmes conclusions. Concernés souvent par un projet de centrale éolienne à proximité de leur maison, ils ont pour la plupart largement dépassé la mentalité du « not in my backyard » (note) pour appréhender l’escroquerie intellectuelle et le véritable non-sens écologique que constitue cette politique.

La vérité est que l’industrie éolienne n’est pas du tout écologiste mais répond à une logique de profit exclusif en faveur des promoteurs éoliens par des montages financiers couverts par la politique écologique des États. En aucun cas l’éolien n’est au service d’une écologie durable et pérenne. Cette industrie constitue même une arme de destruction massive de l’environnement.

C’est, comme nous l’observerons, une industrie polluante, qui détruit la nature et l’environnement de nos concitoyens. À terme, les éoliennes pourraient être considérées comme le scandale mondial du siècle, lorsque la vérité sera connue du grand public.

En y regardant de plus près, et en décryptant les études mondiales sérieuses et institutionnelles sur le sujet, on découvre que l’utopie de l’électricité d’origine éolienne dissimule une véritable machine de guerre contre la ruralité et l’environnement.

Pollution, matières premières non recyclables, déchets radioactifs, développement des lignes à haute tension, émissions de CO2, atteintes graves à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l’électricité, déni de démocratie, destruction d’emplois, fiscalité à tous crins, ONG en conflit d’intérêts, corruption, mafia…

Des matières polluantes et non recyclables

Invariablement, la communication grand public des promoteurs éoliens insiste sur la dimension propre et immaculée des éoliennes (leur couleur est le blanc…), dont le design épuré conforte. Certains vont jusqu’à les présenter en les associant aux éléments naturels, vent ou vert, dans des publicités ou à les comparer à des végétaux – des fleurs le plus souvent –, pour mieux souligner leur aspect parfaitement naturel, pur et écologique (note).

Ils se gardent bien de s’appesantir sur les matières premières nécessaires à leur implantation et masquent sciemment les processus de fabrication des turbines, très éloignés de l’image idyllique répandue par leur communication. Or, la question de la fabrication, de l’acheminement et de l’installation des éoliennes constitue dès le départ un sujet de réflexion à part entière, soulevant un véritable paradoxe écologique.

L’étude détaillée des éléments de composition nécessaires à leur fabrication montre à quel point leur construction et leur installation sont lourdes de conséquences sur l’environnement. À ce stade, il convient pour éclairer les esprits de revenir en détail sur les constituants nécessaires à la fabrication d’une éolienne.

Une éolienne est toujours composée de quatre éléments principaux :
• La nacelle qui constitue la véritable salle des machines des aérogénérateurs. Pour les aimants et les rouages qui la constituent, elle nécessite l’utilisation d’importantes quantités de terres rares,
• Les immenses pales de cinquante à cent mètres de longueur sont réalisées en fibre de carbone,
• Le mât de cent à cent cinquante mètres de hauteur est en acier ou en béton,
• Le socle en béton armé nécessaire pour soutenir le mât d’éolienne.

Hormis le mât qui peut être facilement recyclé, les trois autres éléments les plus importants ont tous un impact écologique très lourd.

Les mines de terres rares sont des mines à ciel ouvert situées principalement en Chine, en particulier en Mongolie Intérieure. Bien qu’on trouve à un niveau marginal des terres rares en Afrique et en Amérique, les conditions de rentabilité de l’extraction de ces métaux font que c’est la Chine qui détient aujourd’hui le quasi-monopole de l’exploitation des métaux rares avec une production de cent cinq mille tonnes de terres rares pour une production mondiale de cent trente mille tonnes en 2017 (note).

Les pales constituent un élément très important des éoliennes. Elles doivent combiner solidité et légèreté. C’est la raison pour laquelle elles sont fabriquées à partir de matériaux composites, mélanges de fibre de verre, de fibre de carbone, de résines polyester ou de résines d’époxy (note).

La grande difficulté des matériaux composites tient au fait qu’ils sont très difficilement recyclables. C’est ainsi que l’Allemagne, ayant supprimé les subventions à destination des promoteurs éoliens, se retrouve avec un immense stock d’éoliennes à recycler, avec une quantité de déchets évaluée à seize mille tonnes par an (note).

De même, un certain nombre d’éoliennes ayant atteint leur limite d’âge d’environ vingt à vingt-cinq ans sont soit supprimées définitivement, soit remplacées par d’autres éoliennes aux performances et aux tailles plus importantes, conduisant de facto à une nouvelle aggravation de la quantité de déchets à recycler.

Élément essentiel pour maintenir le mât éolien, le socle en béton armé coulé dans les sols constitue lui aussi une atteinte grave à l’environnement des lieux d’implantation.

Pour réaliser un seul socle d’éolienne, il faut une imposante quantité de ferraille et de béton : pour une éolienne moyenne de deux mégawatts, le diamètre du socle sera d’environ quinze à vingt mètres, pour une hauteur de trois à quatre mètres de haut. Il sera nécessaire de couler entre quatre cents et six cents mètres cubes de béton sur une ossature en fer d’environ cinquante tonnes.

Dans certains pays, les éoliennes sont tout simplement laissées sur place. Aux États-Unis, ce sont déjà plus de quatorze mille éoliennes rouillées qui parsèment le sol californien, dans des paysages de désolation et d’abandon (note).

Publié ou mis à jour le : 2023-11-09 14:32:57
tio pepe (15-06-2022 10:17:54)

J'avoue que je suis resté estomaqué à la lecture de cet article. Je ne comprends pas cette "haine" envers les éoliennes qui étaient encensées il y a 40 ans et qui aujourd'hui sont devenus des "monstres" pollueurs et responsables de tous les maux. Bien sûr que cela coûte de les installer mais pourquoi parler déjà de les remplacer , on doit pouvoir en changer une partie, celle qui s'use. On n'est pas obligé de tout casser au bout de 30 ans. Le vent est une source propre, sans doute inépuisable : pourquoi s'en priver ? Esthétiquement, je les trouve belles, cela me rappelle les moulins à vent d'autrefois. J'aime mieux cela que les lignes à haute tension avec leurs poteaux. Parler de "face obscure de l'éolien" , de "conditionnement des populations" , de "destruction de la nature "me paraît plus qu'exagéré et m'inquiète fortement : ce discours "populiste" risque de faire beaucoup plus de dégâts que la multiplication des éoliennes. Et pendant ce temps, le réchauffement climatique continue et s'accélère.

Herodote.net répond :
L'auteur de ce livre dont nous faisons la recension met l'accent sur le fait que les éoliennes ne répondent en aucune façon au défi climatique... mais sont instrumentalisées par des groupes financiers qui en tirent de profitables subventions au détriment des contribuables.

Patrick (10-12-2019 13:52:56)

Intéressant mais pas constructif. Si le gigantisme des éoliennes actuelles est dicté par le cadre de l'économie marchande extractiviste (épuisant les ressources terrestres), ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Les autres formes d'énergie sont bien plus nocives. Par exemple, pour l'énergie atomique, la production du combustible nucléaire d'un réacteur d'un gigawatt nécessite chaque année l'extraction d'un million de tonnes de roches. L'éolien reste, malgré ses errements, la solution la moins pire. On peut faire mieux en construisant des éoliennes de moindre taille, mais plus nombreuses, à partir de production locales. Le bois de frêne, un arbre très utile écologiquement, conviendrait très bien à la construction du mât et de l'hélice ; des aimants traditionnels plutôt que néodyme (terres rares) pourraient faire l'affaire. Le bois est toujours recyclable en pâte à papier, combustible, laine isolante, et le fer d'un aimant est indéfiniment recyclable. Des éoliennes plus petites, mais plus nombreuses impliqueraient moins de lignes à haute tension. Mais ça, ça demande un autre système économique que le capital...

Jacques (09-12-2019 14:28:19)

Les éoliennes pour alimenter les grands réseaux électriques sont une aberration. Merci de nous signaler ce livre salutaire pour dénoncer cette escroquerie destructrice.

PhF (09-12-2019 10:36:59)

Les arguments exposés sont bien pauvres pour justifier ce haro sur l’éolienne. Notre temps aime critiquer plus que proposer des solutions alternatives. Le solaire est bien pire comme consommateur de minéraux rares. Pour autant la critique principale qui peut être faite à l’éolien est l’emprise au sol nécessaire. Il faut compter 200 à 400 éoliennes pour remplacer un seul réacteur nucléaire, et elles occuperont une surface équivalente à plus de 40 stades de football... Quand on parle de préservations des espaces agricoles et des paysages, cela mérite considération.
Au fond, à défaut d’une source d’énergie universelle et parfaite, il faut bien se contenter d’un mix de différentes sources chacun avec ses qualités et ses imperfections.

oldpuzzle (08-12-2019 23:57:41)

Cet article est un modèle d'arguments partisans, sans le moindre argument scientifique et avec ce scandale intellectuel que c'est l'auteur du livre qui fait l'apologie du livre ! Il est vrai que l'on n'est jamais si bien servi que par soi-même.
Absolument scandaleux. Qui le paye pour rédiger de telles contre vérités (pour ne pas être plus directement accusateur!) ?

Herodote.net répond :
Nous ne faisons ici que reproduire les "bonnes feuilles" de l'essai de Fabien Bouglé pour nourrir le débat autour de l'industrie éolienne.
Votre réaction, si courroucée soit-elle, participe du débat et nous vous en remercions.

edzodu (08-12-2019 21:27:04)

Dénoncée depuis plusieurs mois et même des années, l'invasion des éoliennes, tant en France que dans la plupart des pays européens peut être comparée à la campagne publicitaire sur "la voiture électrique", et le silence sur celle qui pointe son nez, la voiture à hydrogène, encore trop chère, mais qui devrait être une réelle concurrence pour l'électrique, sachant que l'élimination de ces batteries est aussi polluant que l'énergie diesel. Mais silence, il ne faut pas contrarier les aberrantes projections de nos intellectuels politiques.

erenol (08-12-2019 20:09:10)

Ayant lus l’article je n’ai pas compris au juste les dangers des éoliennes, rien vraiment de concret, il faudrait élaborer.

Vaubourg (08-12-2019 18:34:29)

Toute création d'énergie apporte sont lot d'atteintes à l'environnement. Fuel, nucléaire charbon, solaire , et autres : dans tout le cas il faut créer l'outil (béton ,acier, terre ,matières premières, transport...), il faut prévoir son démantèlement , il faut de plus tenir compte de son acceptabilité par le public.
Dans ces conditions une étude sérieuse ne peut se faire qu'en terme de comparaison entre plusieurs solutions et en fonction du site. Rien de cela n"apparait dans cet article qui affirme bien plus qu'il ne démontre.

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