Halloween

Une fête païenne très rentable

La fête d’Halloween découle d’une fête celte très antérieure au christianisme, la fête de Samain. Son origine remonte à plus de 2 500 ans. Hydromel à flot, festin abondant, prédictions druidiques sur l’hiver à venir et sacrifices rituels célébraient, durant sept jours, tant la nouvelle année que l’esprit des défunts.

Charlotte Chaulin
Snap Apple Night (1833) par Daniel Maclise. De jeunes garçons jouent au « Snap Apple » en premier plan de cette scène d'une soirée d'Halloween en Irlande à Blarney, comté de Cork en 1832.

Le nom Halloween serait une contraction de l’expression « All Hallows Eve » qui signifie « La veille de tous les saints ». Située à la jonction entre l'année qui se terminait et celle qui débutait, cette fête était vue comme un portail magique entre le monde des esprits et celui des vivants. Les esprits rendaient alors visite aux vivants.

Une jack-o'-lantern traditionnelle (navet) irlandaise du début du xxe siècle exposée au Museum of Country Life.L’arrivée du christianisme ne mit pas un terme à cette tradition celtique d'essence païenne. La fête continua d'être célébrée tout au long du Moyen Âge et jusqu'au XIXe siècle en Irlande ainsi qu'en Bretagne.

Au IXème siècle, la Toussaint fut fixée au Ier novembre par le pape Grégoire IV... et Halloween fut en conséquence fêtée la veille par les Gaéliques, soit le 31 octobre.

De nouvelles pratiques virent alors le jour comme la tradition du porte-à-porte. Sous un déguisement aussi drôle et terrifiant que possible, les enfants allaient frapper aux portes pour proposer des chansons ou plaisanteries en échange de friandises.

La fête d’Halloween se glissa par la suite dans les bagages des deux millions d'Irlandais qui émigrèrent massivement aux États-Unis pour fuir la misère et la famine.

Illustration du roman pour enfants, Halloween à Merryvale par Alice Hale Burnett., 1916. Légende : Gardez ceci jusqu'à ce que je sois parti, puis tenez-le au-dessus de la lumière des bougies.Les Américains adoptèrent tout de suite cette fête tout comme ils le firent de la légende du Père Noël.

Dans cette même logique d'appropriation culturelle, ils en détournèrent certains usages comme par exemple celui de creuser un navet en forme de visage menaçant et d’y placer une bougie pour en faire une lanterne comme dans la légende de Jack’O Lantern. Ils remplacèrent le navet par une citrouille. Tout simplement parce que le navet était peu cultivé outre-Atlantique et que la citrouille est aussi plus large et donc plus facile à sculpter !

En Europe continentale, la fête d'Halloween se diffusa brusquement dans les années 1990 sous l'influence du softpower américain. C'est ainsi qu'en France, en 1997, la sortie d’un nouveau téléphone de France Télécom  baptisé Olaween s’accompagna d’une campagne hors normes : 8 000 citrouilles au Trocadéro, à Paris.

L'Église catholique a riposté à cette offensive par des festivités mieux accordées à la spiritualité chrétienne, qui mêlent le rock et la prière sous le nom de... Holywins (la Sainteté gagne). Pendant ce temps, aux États-Unis, Halloween nourrit les films d'horreur et engendre environ 8 milliards de dollars de recettes annuelles. Une affaire qui roule !

8 000 citrouilles ont été installées au Trocadéro à Paris en 1997 pour la sortie du téléphone Olaween chez France Télécom

La légende de Jack’O Lantern

Illustration de Jack Stingy piégeant le diableEn Irlande vivait un maréchal ferrand avare et ivrogne, du nom de Jack. Un soir, alors qu’il se soûlait comme à son habitude à la taverne, le diable lui apparut pour lui demander son âme. Jack accepta de le suivre à une condition : que le diable lui paye un dernier coup à boire.
Ce dernier accepta et se transforma en une pièce de six pence pour payer sa tournée. Jack se saisit de la pièce et la glissa dans une bourse en cuir contenant une croix d’argent. Le diable se trouvant ainsi pris au piège fut contraint d’accepter la demande de Jack : lui donner un délai de dix années supplémentaires.
Dix ans plus tard, le malin se présenta à lui pour réclamer son dû. Jack lui demanda une ultime faveur : que le diable cueille pour lui une pomme avant de l’emmener.
Le diable accepta et grimpa à l’arbre. Jack sortit alors son couteau et grava une croix sur le tronc, piégeant ainsi le cornu, une fois de plus. Jack proposa alors de le libérer seulement contre la promesse du diable de ne jamais revenir. Le diable n'eut d'autre choix que d'accepter et Jack effaça la croix.
Mais lorsqu’il mourut, ses nombreux péchés lui interdirent les portes du paradis. Néanmoins, le diable ne put pas récupérer son âme ! L’âme de Jack se retrouva donc à errer seule dans le noir.
Le diable moqueur lui offrit un morceau de charbon infernal comme seule source de lumière. L’âme sculpta un navet pour y placer ce morceau et éclairer ses pas.
Depuis, cette âme errante porte le nom de Jack’O Lantern et réapparaît à chaque anniversaire de sa mort, la veille de la Toussaint...

Publié ou mis à jour le : 2021-10-29 18:31:56
Jihème (30-10-2024 22:26:36)

Quelle qu'en soit l'origine celtique et médiévale et en l'état actuel de son importation commerciale et culturelle en Europe et plus particulièrement chez nous en France où elle est aussi relayée par l'école et les milieux associatifs, çà n'est pas autre chose qu'un instrument du "soft power" américain.

Bonne-maman (30-10-2024 21:20:04)

Bien d'accord avec vous !...
Et la juxtaposition actuellement, dans les magasins, des horreurs, toiles d'araignées, et autres diableries à côté des cadeaux de Noël ... à éviter en cette période avec vos petits-enfants !!

licorne (30-10-2024 12:09:06)

ras le bol de cette"fête" surtout commerciale !

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