Le mazdéisme (de Mazda, Dieu, dans la langue perse) est la religion traditionnelle de l'ancienne Perse.
Cette religion est l'un des premiers monothéismes et, pour la première fois dans l'Histoire humaine, promet à tous les hommes l'immortalité de l'âme sous réserve du jugement dernier. À ce titre, elle va inspirer la religion hébraïque, le christianisme et, par leur intermédiaire, l'islam.
Un monothéisme avant l'heure
Les anciens Perses ont reçu leur religion d'un prophète du nom de Zoroastre ou Zarathoustra. Il naquit vers 660 avant JC en Bactriane (l'actuel Afghanistan) et fut à peu de chose près le contemporain de Périclès, Bouddha et Confucius.
Zarathoustra eut une révélation du dieu Ahura-Mazda, ou Ormuzd, d'où sortit le livre saint de l'Avesta. Dans ce livre, le prophète décrit la lutte entre le royaume de la Lumière et celui des Ténèbres (Ahriman). Il promet à tous les hommes l'immortalité de l'âme sous réserve du jugement dernier.
Ahura-Mazda engendre Mithra, dieu du soleil, de la lune et des étoiles. Le feu est le fils d'Ahura-Mazda. Pour cette raison, les anciens Perses, massivement ralliés à la religion de Zarathoustra, le mazdéisme, aussi appelé zoroastrisme, n'éteindront jamais les feux sacrés.
Le mazdéisme donne une place prépondérante aux mages, ou prêtres, chargés d'interpréter les révélations de Zarathoustra. Il introduit dans la société perse des prescriptions morales rigoureuses : vérité, honnêteté.... Mais il tolère une grande liberté sexuelle, la polygamie et les mariages consanguins.
Les chrétiens célèbrent à l'occasion de l'Épiphanie, le 6 janvier, l'adoration de l'enfant Jésus par des mages venus d'Orient.
L'évangéliste Matthieu, qui raconte cette péripétie, ne voyait pas ces mages comme des «rois», selon une enjolivure médiévale, mais plus vraisemblablement comme des prêtres zoroastriens. Leur venue signifiait l'allégeance du vieux monothéisme iranien au nouveau.
Le mazdéisme s'est épanoui en Perse sous les souverains sassanides, de 224 (victoire des Sassanides sur les Parthes) à 651 (défaite des Sassanides face aux Arabes).
Sous le long règne de Chapour II (309-379), il devient la religion d'État de l'empire sassanide.
Ainsi les Sassanides tentent-ils d'effacer les souvenirs de la période hellénistique et renouer avec la glorieuse dynastie perse des Achéménides (Cyrus, Darius, Xerxès et les autres...).
Le mazdéisme survit de nos jours chez les Guèbres d'Iran et les Parsis de Bombay (Inde), qui restent des minorités actives et influentes.
Né le 14 avril 216 non loin de Ctésiphon, capitale des souverains séleucides, le prédicateur Mani (ou Manès) a inspiré une religion originale qui se réfère au christianisme mais s'inspire aussi du mazdéisme, l'ancienne religion des Perses. Cette religion, qui porte son nom, est le manichéisme. On en a fait un adjectif, manichéen, pour qualifier un jugement sans nuance.
Le manichéisme est influencé par la gnose, une doctrine ésotérique en marge du christianisme officiel. Il suppose l'existence de deux principes à l'origine du monde : un Dieu bon, qui a créé toutes les réalités spirituelles (les anges et les âmes) et un démiurge mauvais, qui a forgé toutes les réalités matérielles (les corps). Tout en se référant à la Bible, sa doctrine religieuse, le manichéisme, se présente comme une variante du mazdéisme (la religion traditionnelle des Perses) qui, elle aussi, à sa manière, exalte la lutte du Bien contre le Mal.
Suite à une entrevue avec le prédicateur, le roi de Perse Sapor 1er (ou Chapur) a bien voulu protéger la nouvelle religion tout en faisant du mazdéisme la religion officielle de son empire. Le manichéisme a connu ainsi un bref succès et s'est diffusé jusque dans le bassin méditerranéen où il a été vivement combattu par saint Augustin. Il a inspiré le courant gnostique et le mazdakisme. Beaucoup plus tard, le catharisme a été également accusé de penchants manichéens.
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Fred de Haas (24-05-2017 21:02:47)
J'aurais aimé lire une bonne explication de la religion zoroastrienne. Malheureusement ce ne fut pas le cas.
Solange (05-01-2009 17:53:13)
Monothéisme avant l'heure? Non. Si l'on doit parler de l'heure exacte de l'arrivée au monde du monothéisme, ne devrions-nous pas remonter aux environs 2600 ans avant J-C et évoquer IMHOTEP, prêtre, médecin et architecte qui à sa mort fût sanctifié comme nous le dirions aujourd'hui? Et travailler plus profondément les origines du monothéisme? Eugène Grébaut affirmait en 1870 : " dans l'antique religion égyptienne - Le monothéisme est incontestable." il a raison.