Le climat est devenu en ce XXIe siècle le principal enjeu politique et le seul qui mobilise tous les pays du monde. Les hommes ont pris conscience en effet que leur activité pouvait influer sur l’environnement et le climat, avec des conséquences de grande ampleur sur leurs conditions de vie.
C’est inédit dans l’Histoire de l’humanité. D’Aristote à Montesquieu, philosophes et scientifiques ont longtemps pensé que le climat pouvait influer sur la nature humaine et la dynamique des sociétés. Les chroniqueurs ont même cru observer que l’action des hommes, par exemple la déforestation, pouvait agir sur le climat.
Mais c’est seulement au XIXe siècle que l’on a pris conscience que le climat de la Terre a évolué au cours des millénaires et c’est seulement à la fin du XXe siècle que l’on s’est inquiété des conséquences de nos activités et en particulier de la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).
Dans le même temps, depuis le milieu du XXe siècle, les historiens s’intéressent aux effets du climat sur le déroulement de l’Histoire.
Ciel, le climat achangé !
Neuchâtel, 24 juillet 1837 : Louis Agassiz (30 ans), président de la société suisse des sciences naturelles, fait une communication historique au congrès de sa société. Il montre que les rochers striés que l’on rencontre dans le Jura et sur le plateau suisse sont les vestiges d’un « âge glaciaire »antérieur ! À une époque où l’on prend encore à la lettre la description biblique de la création du monde, l’affaire fait grand bruit dans le Landerneau scientifique.
Cinq ans plus tard, le mathématicien français Joseph Adhémar établit avec brio l’origine de cet « âge glaciaire ». Il montre qu’il est dû à la « précession des équinoxes ». Simple ! Tout en tournant autour du Soleil, la Terre oscille elle-même très légèrement autour de son axe sur un cycle de 22 000 ans environ.
Il s’ensuit qu’une fois par cycle, chaque hémisphère est tour à tour plus incliné à rebours du Soleil et donc plus froid. C’est aujourd’hui le cas de l’hémisphère Sud qui subit un « âge glaciaire ». De fait, dans l’Antarctique, les glaces remontent jusqu'au cercle polaire, ce qui est loin d’être le casau Nord. La situation devrait s’inverser dans 11 000 ans...
Un demi-siècle après Agassiz et Adhémar, le géographe allemand Albrecht Penck identifia non pas un mais quatre âges glaciaires au cours de l’ère quaternaire. Il leur donna le nom de quatre vallées alpines : Würm, de 80 000 à 18 000 ans avant nous, Riess, entre 300 000 et 100 000 ans, Mindel, de 600 000 à 400 000 ans, et Guntz, entre 1,2 million d’années et 700 000.
Tandis que l’Europe du nord était sous les glaces, le continent africain était, il y a 300 000 ans, couvert de végétation et propice à l’expansion de l’Homo sapiens. Les choses allaient ensuite beaucoup évoluer. Des dernières glaciations à nos jours, les fluctuations du climat, les éruptions volcaniques et quelques autres phénomènes n'ont pas cessé d'agir sur la vie et le bien-être des êtres humains...
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Lambrechts (30-11-2023 09:32:03)
Je lis toujours avec plaisir les articles de Mr Larané. Cette fois pourtant je trouve dans cet article (avec lequel je suis d’accord sur le fond) quelques petits détails qui m’ont fait sursauter. Que la glaciation de Riss s’écrive sans « e » n’est qu’une faute de frappe.
A l’inverse dans le paragraphe « le bonheur est dans le pré » on ne peut pas dire qu’un homme il y a 15000 ans pouvait récolter en deux semaines les céréales pouvant nourrir sa famille pendant un an. L’agriculture ne démarre au proche orient, au sud du mont Taurus qu’après 10 000 ans. La domestication du blé ne se fait que vers 8300 ans, début du véritable Néolithique.
L’homme était pourtant déjà sédentarisé depuis quelques millénaires comme le prouvent des sites tels que Gobleki Tepe, mais il vivait encore de chasse et de cueillette (tous les végétaux comestibles qu’il pouvait trouver…) . C’était encore la période du Mésolithique…
Gigi 85 (08-10-2023 08:38:28)
Curieux phénomène local , sans doute du à la Loire : à St Brévin l'Océan ( 44 ) , où je vais régulièrement depuis 60 ans , j'ai constaté que la mer recule . Enfant je voyais la mer, par grande marée haute , arriver au mur du remblai , aujourd'hui il y a 100 mètres de dunes et le petit port est abandonné car complètement ensablé .
Autre curiosité : un physicien a expliqué que si le pôle nord fond , le niveau de la mer ne monte pas , car 90% de la glace est déjà dans l'eau , et quand la glace fond , le volume d'eau, sous forme liquide , diminue ( inversement le volume de glace est supérieur au volume d'eau liquide - expl. le tuyau d'eau qui éclate quand il gèle ) . Ce qui compense l'apport des 10% émergés .
Expérience : mettez des glaçons dans un verre ( d'eau ) rempli à ras bord , quand la glace à fondue , le niveau n'est pas monté .
JL (10-08-2023 18:22:35)
Merci pour cet article qui remet bien en perspective les mouvements climatiques au travers des siècles au regard de ce qui me semble être devenu un emballement idéologique sur le sujet. Sauriez-vous nous dire de la précession des équinoxes et de l’activité humaine, leurs contributions respectives dans le réchauffement climatique actuel ?
Un géologue (05-12-2018 11:32:11)
A propos du climat acteur de l'histoire, je cite " le niveau des océans, qui avait baissé jusqu’à 140 mètres par rapport au niveau actuel, est progressivement remonté mais ce phénomène a pu être ressenti par les hommes, en particulier au Moyen-Orient, où de vastes plaines ont été très rapidement libérées par les flots. C’est le cas du delta du Nil qui était encore immergé en 2850 av. J.-C. mais a été dégagé en six siècles??"
ceci est contradictoire et incompréhensible: comment la remontée des eaux à l'Holocène dégage le delta du Nil, à moins qu'il s'agisse d'un phénomène tectonique ou d'apports sédimentaires importants...