Le loup a jusqu'à l'époque contemporaine côtoyé les hommes, du moins dans l'hémisphère nord.
Jamais domestiqué, à la différence de son compère l'ours, il a nourri plus de mythes et de légendes qu'aucun autre animal, y compris le cheval, le chat et le chien, son cousin domestique.
Le loup, animal qui chasse en meute, réputé cruel et sans pitié, a été très tôt honoré par les peuples nomades ou guerriers comme l'attestent encore beaucoup de noms propres. Mais quantité d'expressions populaires rappellent aussi combien il était redouté par les paysans sédentaires et les gardiens de troupeaux.
Le loup, animal fétiche
Les Spartiates côtoyaient le loup gris (loup commun d'Europe) dans les montagnes du Péloponnèse et l'avaient en grande estime. Le nom de leur plus célèbre roi, le mythique Lycurge, y fait référence. Il signifie en grec « Celui qui tient les loups à l'écart ». L'entraînement des guerriers de Sparte est calqué sur son mode de vie si l'on en croit le sémiologue René Caillois : « Le jeune homme [éphèbe] vit en loup et attaque comme un loup : solitaire, à l'improviste, par un bond de bête sauvage. Il vole et tue impunément, tant que ses victimes ne parviennent pas à le saisir » (Les Jeux et les Hommes, 1958).
Dans le Péloponnèse aussi, le souvenir d'un roi qui s'appelait Lycaon (« loup » en grec) inspira une légende selon laquelle ce roi aurait été transformé en loup en raison de son impiété et pour avoir fait manger de la chair humaine à Zeus en personne. Le mythe du roi Lycaon, qui régnait en Arcadie, est sans doute à rapprocher des sacrifices humains et du cannibalisme qui étaient pratiqués dans la région et dont le souvenir a pu remonter jusqu'aux Grecs de l'époque classique.
Les loups peuvent surgir là où on les attend le moins, par exemple au lycée ! Aristote choisit d'enseigner dans un gymnase installé dans un quartier d'Athènes du nom de Lyceon. Ce nom venait de ce que le lieu avait été précédemment fréquenté par des loups. Il s'ensuit que les Français donnèrent le nom de lycée à leurs établissements d'enseignement secondaire, les Allemands préférant celui de Gymnasium !
Les Romains, peuple sédentaire mais guerrier, respectaient aussi le loup (lupus en latin). Cet animal était dédié à Mars, dieu de la guerre, et quand il pointait son nez avant une bataille, les Romains y voyaient la promesse de la victoire !
C'est à une louve que Rémus et Romulus, héros fondateurs de Rome, ont dû leur survie après avoir été abandonnés, encore bébés, dans la forêt. En référence à cette légende, les Romains instituèrent une fête purificatrice le 15 février au Lupercal, la grotte qu'aurait occupée la louve au pied du mont Palatin : les Lupercales. En 494, le pape Gélase lui substitua la Fête de la Purification de la Vierge. Exit la Louve.
Férus de littérature latine, nos humanistes de la Renaissance se souvinrent que les prostituées étaient désignées à Rome par le mot lupa, qui désigne aussi la femelle du loup. Ils inventèrent en conséquence le mot lupanar pour désigner les maisons de prostitution. L'homonymie latine entre la prostituée et la louve n'est sans doute qu'accidentelle mais elle a poussé des auteurs imaginatifs à chercher un lien entre les deux en attribuant à la louve (femelle du loup) une lubricité exceptionnelle (note).
En Amérique du nord, le loup était un animal totem pour de nombreuses tribus d'Indiens. À la fois craint et respecté, il bénéficiait d'attributs quasi-divins.
En Europe, la mythologie nordique a cultivé le souvenir d'un loup gigantesque, Fenrir, fils du dieu Loki, qu'il fallut enchaîner pour l'empêcher de nuire. Les guerriers germains appréciaient aussi la force du loup comme l'attestent encore les nombreux prénoms et patronymes qui, tel Wolfgang, Adolphe, Rodolphe, font référence au loup (wulf ou wolf en vieil allemand).
Encore aujourd'hui, le loup est honoré par les Turcs, dont les ancêtres nomades et guerriers se reconnaissaient dans cet animal habitué à chasser en meute. Moustafa Kémal, fondateur de la Turquie moderne, fut lui-même surnommé le « Loup Gris », peut-être en raison de son regard gris perçant.
C'est aussi le nom que se donnèrent des extrémistes nationalistes dans les années 1960 et c'est l'un d'eux, le « Loup Gris » Mehmet Ali A?ca, qui tira sur le pape Jean-Paul II le 13 mai 1981...
Le loup, animal redouté
Il y a deux mille ans, en Gaule et dans l'empire romain, les défrichements et la culture intensive avaient quelque peu réduit la place des loups et de la faune sauvage.
Tout change à l'époque barbare, sous le haut Moyen Âge. En Europe occidentale, l'extension des friches et de la forêt s'accompagne du retour en force des loups. Dans un monde sous la menace permanente de la famine, le loup est omniprésent autour des villages. On le redoute pour les dégâts sur les troupeaux et le danger qu'il fait courir aux enfants.
Un vitrail de la cathédrale de Chartres (à gauche) raconte comment saint Eustache, général romain converti au christianisme, vit l'un de ses deux fils enlevé par un loup (avant que des paysans ne le délivrent)...
Le nom Loup ou Leu (loup en vieux français) semble malgré tout prisé à l'époque mérovingienne, peut-être dans la continuation de la tradition germanique.
Ce nom est porté par plusieurs évêques comme Loup de Troyes, au Ve siècle, ou Loup de Sens au siècle suivant (ce dernier devint saint patron des bergers et des moutons). Il s'ensuit que plusieurs dizaines de villages et villes français portent leur nom : Saint-Loup ou Saint-Leu.
Le loup apparaît aussi en filigrane dans beaucoup de noms de lieux : Louvières, Loupiac, Loubaresse... et de familles : Leloup, Leleu, Loubet, sans compter Louvois, secrétaire d'État de la guerre de Louis XIV, qui adopta le loup pour « armes parlantes » : « Loup-voit » (note).
Dans la péninsule ibérique, le loup transparaît également dans les prénoms et noms comme Lope, López ou encore Lopes...
Pour pallier les dommages causés par les loups, le capitulaire De Villis de l'empereur Charlemagne fonde en 813 une institution destinée à les chasser. C'est la Louveterie. Les monarques capétiens la placeront sous l'autorité d'un Grand louvetier. Il aura l'obligation d'entretenir une meute de chiens entraînés à traquer le loup. Il sera plus tard renommé Grand veneur de France, la vénerie désignant toutes les formes de chasse à courre.
Nouveau basculement après l'An Mil : sous le « beau Moyen Âge », avec le redoux climatique, les défrichements, l'expansion démographique, l'épanouissement de la civilisation urbaine. Le loup apparaît comme une menace maîtrisable.
Dans le Roman de Renart, un ensemble de courts récits très drôles, le loup, « sire Ysengrin, homme de sang et de violence, patron de tous ceux qui vivent de meurtre et de rapine », se fait régulièrement gruger par son neveu Renart le Goupil (goupil, du latin vulpes, est le nom donné aux renards au Moyen Âge).
Dans un autre registre, à la même époque, saint François d'Assise s'attire un surcroît de célébrité grâce au loup de Gubbio, du nom du village d'Italie centrale près duquel le saint avait établi son ermitage. Ce loup terrorisait le voisinage et attaquait femmes et enfants. Un jour, François alla à sa rencontre et lui parla avec douceur : « Viens ici, Frère loup, je t’ordonne au nom de Jésus-Christ de ne faire aucun mal, ni à moi ni à personne », de sorte que la bête féroce mit sa patte droite dans sa main et devint dès lors la plus aimable bête qui soit.
Retour en arrière au XIVe siècle : Petit Âge glaciaire, Grande Peste, guerre de Cent Ans et autres guerres profitent à la faune sauvage...
L'historien médiéviste Michel Pastoureau, excellent connaisseur des animaux et de leur symbolique, note que « la peur du loup revient alors et durera jusqu’au XIXe siècle dans les campagnes européennes. Le loup tue non seulement le bétail mais s’attaque aussi aux êtres humains ».
Le Journal d'un bourgeois de Paris relate ainsi en 1439 des attaques de loup qui auraient eu lieu autour de la capitale : « Les loups furent si enragés de manger de la chair humaine que, dans la dernière semaine de septembre, ils étranglèrent et mangèrent quatorze personnes, tant grandes que petites, entre Montmartre et la porte Saint-Antoine, dans les vignes et les marais. Le 16 décembre, les loups vinrent par surprise enlever et dévorer quatre ménagères, et le vendredi suivant, ils en blessèrent dix-sept autour de Paris, dont onze moururent des suites de leurs morsures »... Toutefois, on ne saurait prendre pour argent comptant ces récits de seconde main.
La crainte des loups va perdurer en France même jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. De cette époque datent de nombreuses locutions populaires et proverbes qui témoignent de son importance : hurler avec les loups, entre chien et loup, quand on parle du loup..., avoir vu le loup (avoir perdu sa virginité), avoir une faim de loup, être connu comme le loup blanc, à la queue leu leu etc. Beaucoup de lieux dits portent aussi des références à l'animal : Le saut du loup, La font [fontaine] au loup...
Mais l'expression la plus célèbre est sans nul doute celle de l'Anglais Thomas Hobbes, empruntée à Plaute (Homo homini lupus) : « L'homme est un loup pour l'homme » (Léviathan, 1651).
Le loup est perçu comme une bête cruelle et sans pitié qui s'en prend de préférence aux innocentes créatures : l'agneau de la fable de La Fontaine (1668) et les jeunes gardiens de troupeaux, comme la malheureuse Jeanne Boulet, 14 ans, première victime de la « bête du Gévaudan » (1764).
Publié à l'époque de la guerre de la Succession d'Espagne, qui conjugue grands froids et famines, Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault (1697) n'est pas seulement un conte initiatique. C'est aussi le reflet d'une réalité tragique dans un royaume qui compte encore une vingtaine de milliers de loups. On a toute chance d'en croiser quand on randonne en hiver dans les forêts.
C'est ce que nous rappelle une comptine de cette époque :
« Promenons-nous dans les bois
Pendant que le loup n'y est pas
Si le loup y était
Il nous mangerait
Mais comme il n'y est pas
Il nous mangera pas
Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?... »
Notons toutefois que dans Le Petit Chaperon rouge comme dans Les Trois Petits Cochons, un conte d'origine anglaise, le loup, si cruel qu'il soit, finit par être sévèrement puni. Depuis Ysengrin, la bête n'est pas devenue plus finaude.
La terreur du loup a engendré à la fin de la Renaissance le loup-garou, lointaine réminiscence du mythe grec de Lycaon. Il perdure encore dans les histoires enfantines. Son nom est un doublon de loup dans sa version française et dans sa version germanique, garou étant dérivé du francique werwolf, de wer (« homme ») et wolf (« loup »).
Le loup-garou est un homme qui se serait transformé en loup après avoir consommé de la chair humaine. On le représente comme une chimère avec un corps d'homme et une tête et des pieds de loup ou bien comme un loup géant qui marcherait sur ses pattes postérieures. On le soupçonne de violer les femmes et dévorer les enfants.
La croyance au loup-garou est concomitante de la « grande chasse aux sorcières » qui sévit dans le Saint-Empire romain germanique de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Elle donne lieu à des procès extravagants contre des hommes soupçonnés de se transformer en loups la nuit venue, une maladie qui reçoit même un nom savant dans l'air du temps : la lycanthropie.
La « Bête » est de retour en France
Au XIXe siècle, la forte croissance de la population européenne et l'efficacité de la chasse rejettent le loup au plus profond des forêts. L'animal ne terrorise plus grand-monde. En 1857, Alphonse Daudet publie une nouvelle vouée à un grand succès : La Chèvre de monsieur Seguin. Il ne s'agit en rien d'un reflet de la réalité, simplement d'une allégorie sur l'inconvénient de ne vouloir en faire qu'à sa tête.
Renversement de valeur avec Croc-Blanc (1906), un roman dans lequel l'Américain Jack London montre le loup comme un animal avant tout épris de liberté. Quelques mois plus tard, quand le général Baden-Powell fonde le scoutisme, il organise son mouvement sur le principe de la meute. Comme les loups, ses membres se doivent d'être solidaires pour affronter tous les défis, y compris survivre en pleine nature. Rien d'étonnant à ce que les plus jeunes scouts portent fièrement le nom de « louveteaux ».
Aujourd'hui, le loup ne figure pas parmi les espèces menacées. Rien qu'en Europe, on en compte près de vingt mille, dont deux mille en Roumanie, presque autant en Espagne, près de 800 en Italie...
ll n'empêche qu'il a disparu de France au début du XXe siècle, le dernier ayant été abattu en 1939. En 1992, les Français ont soudain appris son retour dans le parc national du Mercantour, sur la frontière italienne. Les études ADN ont montré que ces loups viennent d'une région montagneuse au nord de Gênes, couverte de forêts, giboyeuse, avec une activité humaine limitée à l'élevage de bovins en étable.
Dans les milieux agricoles et chez les élus locaux, d'aucuns pensent que les loups n'ont pas franchi spontanément la frontière mais qu'il y ont été aidés par les agents du parc du Mercantour, désireux de restaurer sur leur territoire le « paradis perdu » d'antan. Les scientifiques penchent plutôt pour une expansion naturelle de la population italienne, le loup étant capable de franchir une centaine de kilomètres en quelques jours et de traverser des routes et des zones habitées avant de s'établir en un nouveau lieu.
Après avoir réduit drastiquement la population locale de mouflons, les loups du Mercantour sont partis à la conquête des pâturages avoisinants. Ils auraient atteint le Massif Central et les Pyrénées et occuperaient un total de 24 départements sous la haute protection des associations de défense de la Nature et des instances européennes, plus attentives à leur sort qu'à celui des abeilles décimées par le Round-Up de Monsanto ou des fillettes sujettes à une puberté précoce pour cause de perturbateurs endocriniens.
Ces migrants d'une espèce particulière seraient en France au nombre d'environ 300, répartis en une cinquantaine de meutes, chaque meute ayant besoin d'environ 500 km2 pour sa subsistance. On leur attribue dix mille attaques de brebis en 2015. C'est peu au regard du nombre de brebis victimes de maladies, de chutes, d'attaques de chiens errants etc. Mais c'est pour les bergers une contrariété supplémentaire et une source de stress dont ils se passeraient volontiers, surtout dans un contexte économique précaire.
Aux bergers et aux agriculteurs qui s'en plaignent, les scientifiques et les protecteurs de la Nature répondent que le loup, en s'attaquant aux bêtes malades, contribue à réguler la faune sauvage... Il est vrai que cette fonction le rendra tout à fait indispensable si les territoires dits naturels finissent par se vider complètement de toute présence humaine (à l'exception de quelques résidences secondaires de citadins en quête de ressourcement).
« Reprocher au loup de manger des brebis, c’est absurde. Les loups l’ont toujours fait. Mais remettre ces animaux artificiellement dans des régions où ils ont disparu, c’est un peu absurde aussi », juge Michel Pastoureau. La réintroduction du loup paraît en effet absurde quand elle se fait au détriment du pastoralisme, une tentative sympathique de combattre la désertification des montagnes et l'agro-industrie capitaliste... Après tout, qu'a-t-on besoin de réintroduire de banals loups gris dans les pâturages quand les tours de la Défense et de nos quartiers d'affaires regorgent de « jeunes loups » aux dents plus acérées ?
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Paul Gusanna (06-10-2024 11:37:27)
Attention ! Le loup n'a pas été réintroduit en France au contraire de l'ours dans les Pyrénées (d'origine...slovène) étude vautour fauve en Lozère ( là d'origine espagnole).
Le loup est venu naturellement d'Italie du nord.
J. Boulard (17-05-2018 22:22:25)
Il ne faut pas négliger la part de responsabilité dans la diabolisation du loup par la religion qui, à travers ses symboles, fera du loup l'ennemi naturel de "l'agneau" de Dieu (Agnus dei qui tollis peccata mundi), accréditant ainsi des formes de "possession" comme celles des loups-garous.
Maurice (09-03-2018 23:31:16)
C'est bien la première fois que je suis déçu par un article de Herodote. Il est regrettable de voir rapporter toute les charges dont les hommes dans leurs turpitudes ont chargé le loup sans réserves à part une légère relative aux "témoignages de seconds couteaux". Il y a belle lurette que les historiens ont dédouané le loup de toute responsabilité dans l'affaire du Gévaudan. Facile à certaines époques d'étriper les gens et de faire passer ça sur le compte du loup. Ça aurait été bien quand même de ne pas se contenter de colporter. Il aurait été honnête de dire que les bergers étaient indemnisés à juste titre des attaques du loup. De rappeler que dans certains pays le "pastoralisme" comme dit l'auteur s'accommode de la présence du loup. Quant au loup attaquant l'homme ... Des exemples dont les "témoignages" ont été validés ? Et on en tire quoi de cette "étude" conclue sur une plaisanterie à deux balles ? Enfin, me voilà donc classé dans les fanatiques défenseurs du loup indirectement responsable de la disparition d'espèces botaniques rarissimes (j'ai appris quelque chose là au moins). Un peu apocalyptique le témoignage non ? Cela me rappelle le travail de Viollet-Leduc qui dans son étude du massif du Mont-Blanc et de l'établissement de la première carte, réclamait " l'éradication des chèvres, ces bêtes du diable, qui arrachent l'herbe et favorisent la dégradation des alpages, au profit des moutons qui eux coupent l'herbe" - ce qui est vrai. En conclusion, je pense que le loup a sa place tout comme l'ours et le lynx dans notre faune. Que cela doit évidemment être controlé. Je ne suis membre d'aucune association "verte" mais je déteste qu'on essaie de me faire croire encore à l'histoire du petit chaperon rouge.
taylesat (28-02-2018 08:42:21)
Le pastoralisme protège des espèces botaniques rares, car il empêche la forêt de repousser et de les priver de lumière. Il est complètement idiot de réintroduire une espèce qui est envahissante dans toute l'Eurasie, ce qui détruit le pastoralisme, donc détruit des plantes rarissime. Quand ces espèces botaniques rarissimes auront disparu, détruites par les fanatiques des loups, il ne faudra pas qu'ils viennent nous bassiner avec des c... réchauffistes. Ces plantes auront disparu à cause des fanatiques des loups, fanatiques qui sont souvent les mêmes que ceux qui pleurnichent sur la disparition des espèces végétales.