Une éruption de nouvelles civilisations

L'apogée de Carthage

En 700 av. J.-C., la Méditerranée est partagée entre les influences grecque et phénicienne.

Dès 814 av. J.-C. selon la légende, les Phéniciens ont fondé Carthage dans l’actuelle Tunisie. Elle reste pendant longtemps une simple colonie parmi de nombreuses autres implantées principalement en Méditerranée Occidentale.

Mais à partir de 650, les villes de Phénicie voient leur rayonnement s’affaiblir sous les coups de l’empire assyrien tandis que le prestige de Carthage s’accroît.

Vincent Boqueho
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Carthage et Rome : mercenaires contre soldats-citoyens

Lorsque Tyr, la cité-mère, est prise par Nabuchodonosor en 572, la culture de Carthage s’est déjà démarquée des Phéniciens jusqu’à former une civilisation nouvelle : la civilisation punique. La langue phénicienne elle-même évolue au contact des populations berbères qui habitent tout le nord de l’Afrique, jusqu’à devenir le punique. L’alphabet phénicien est conservé.

Les autres colonies phéniciennes tombent peu à peu sous l’hégémonie de Carthage tout en demeurant indépendantes, et adoptent sa culture. Carthage commence aussi à fonder ses propres colonies. Sa puissance maritime est illustrée par les périples mythiques d’Himilcon et d’Hannon dans l’Atlantique, respectivement le long de l’Europe et de l’Afrique.

La civilisation punique rayonne alors sur la Méditerranée Occidentale : Afrique du nord, Espagne, Baléares, sud-ouest de la Sardaigne, ouest de la Sicile, Malte. Elle est caractérisée par un commerce maritime intense dynamisé par les exportations d’argent, de cuivre et d’étain extraits du sud de l’Espagne.

Ce rayonnement maritime provoque des rivalités avec les Grecs, d’autant que les navires se livrent volontiers à des actes de piraterie. En 540 av. J.-C., ils s’allient aux Etrusques et chassent les Grecs de Corse. En 509, Carthage signe un traité avec Rome où la république vient d’être proclamée, et avec qui elle entretient des relations cordiales. Le régime politique de Carthage, méconnu, est aussi une république mais avec un contrôle fort du « Conseil des Anciens ».

La Sicile, tiraillée entre les Grecs et les Carthaginois, devient le cœur des enjeux : en 480, les ambitions du tyran grec de Syracuse provoquent l’entrée en guerre de Carthage aux côtés de l’empire perse. Elle s’achève par un échec cuisant en Sicile qui met en avant la fragilité de Carthage, dont l’empire maritime manque d’unité : elle se décide à mettre en valeur l’intérieur des terres en Tunisie.

En 409, Carthage engage une nouvelle série de guerres en Sicile qui dureront plus d’un siècle. Les cités changent régulièrement de main, mais Syracuse ne sera jamais prise. Le caractère très cosmopolite de Carthage ne favorise pas sa puissance militaire : ainsi son armée comporte-t-elle de nombreux mercenaires. Cela forme un contraste avec Rome, dont la puissance ne cesse de s’accroître.

En 275 av. J.-C., le roi de Macédoine Pyrrhus Ier échoue à reprendre la Sicile pour le compte des Grecs. Par ailleurs, les Grecs sont affaiblis par l’expansion de la république romaine en Italie du sud : à partir de cette date, Rome remplace la Grèce en tant que principal adversaire des Carthaginois. Une nouvelle période s’ouvre : celle des guerres puniques. Elle va voir l’affaiblissement progressif de Carthage jusqu’à sa destruction en 149 av. J.-C.

Publié ou mis à jour le : 2019-11-07 12:25:16
DILLARD (12-11-2017 11:36:33)

Excellent article. On peut seulement regretter que les guerres puniques n'y soient pas plus traitées.
A titre anecdotal, je rappelle le leitmotiv de l’émission de Jean Herold Paquis, sinistre éditorialiste à Radio Paris en 40 :
"l’Angleterre comme Carthage sera détruite"

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