Une éruption de nouvelles civilisations

La Perse des Achéménides

Au VIe siècle avant J.-C., l’empire perse a complètement rebattu les cartes de l’Histoire du monde sous l’impulsion de son fondateur Cyrus II...

Vincent Boqueho

Le premier empire à vocation universelle

D’abord soumis à l’empire mède, Cyrus le Grand s’en est emparé en 553 av. J.-C. Fort d’une remarquable supériorité militaire, il a ensuite conquis l’empire lydien, l’empire babylonien, et une grande partie de l’Asie Centrale jusqu’aux frontières de l’Inde.

En 525 av. J.-C., son successeur Cambyse II a parachevé son œuvre en s’emparant de l’Egypte, tournant la page de la Haute Antiquité. L’usage d’une cavalerie héritée des steppes, alliée à l’organisation élamite, est pour beaucoup dans ces succès militaires. Cambyse ne règne que 7 ans.

Son frère Bardiya entend lui succéder, mais il est assassiné par un général, Darius, qui s’empare du trône. Cette usurpation provoque des révoltes dans presque toutes les provinces de l’empire, qu’il réprime une à une.

Pour asseoir sa légitimité, il revendique un ancêtre commun avec Cyrus, Achéménès, qui donnera son nom à la dynastie des Achéménides. Par la suite, Darius engage une réorganisation de l’empire qui lui permettra de traverser deux siècles en dépit de sa taille gigantesque. Les satrapies créées par Cyrus sont mieux contrôlées par le pouvoir central, ce qui est permis par la construction de routes qui sillonnent l’empire. Pour prévenir les révoltes, les coutumes et les lois locales sont préservées. En particulier, dès le règne de Cyrus, les juifs déportés à Babylone sont autorisés à repartir en Judée et à reconstruire le Temple de Jérusalem.

Par ailleurs, c’est la langue majoritaire du Proche-Orient, l’araméen, qui est utilisé pour les communications aux dépens du vieux-perse. Quant aux religions locales, elles sont préservées elles aussi. En Iran, le mazdéisme reste majoritaire : proche du védisme introduit en Inde, il met l’accent sur la dualité entre le Bien et le Mal, tandis que le dieu Ahura Mazda est placé au sommet du panthéon. Sous l’influence de Zarathoustra qui a vécu dans le nord-est de l’Iran, il tend peu à peu à se transformer en une forme de monothéisme, devenant le zoroastrisme.

Darius est aussi un grand bâtisseur : en complément de l’ancienne capitale Pasargades, il embellit Suse dont il fait une deuxième capitale, puis en fonde une troisième à Persépolis. En Egypte, il remet en état le canal des pharaons qui relie le Nil à la mer Rouge.

Enfin, Darius poursuit l’agrandissement de l’empire : après avoir réprimé une violente révolte en Ionie, il s’avance en Thrace et obtient la soumission de la Macédoine. En revanche, il échoue au nord face aux Scythes, et au sud face aux Grecs lors de la 1ère guerre médique. Il mène aussi des campagnes victorieuses vers le Caucase et l’Asie Centrale. A la mort de Darius en 486 av. J.-C., l’empire perse est à son apogée.

Son fils Xerxès lui succède. Il doit réprimer des révoltes en Babylonie et en Egypte, mais son règne est surtout marqué par sa tentative d’invasion de la Grèce : en dépit de son armée et de sa flotte immenses, il est défait par la coalition de Sparte et Athènes lors de la 2nde guerre médique. Puis la ligue de Délos menée par Athènes le contraint à abandonner les cités grecques d’Ionie. L’empire perse doit peu à peu se replier d’Europe.

Son fils Artaxerxès lui succède en 465. Il doit faire face lui aussi à une révolte en Égypte menée par un Libyen et soutenue par Athènes. Il finit par la mater, mais Athènes en profite pour s’emparer de Chypre.

Après une succession d’assassinats, c’est Darius II qui monte sur le trône en 424 av. J.-C. Il connaît des révoltes en Médie, en Lydie, et surtout en Egypte. A sa mort en 404, celle-ci reprend son indépendance. C’est la dernière fois que les anciens Egyptiens récupèrent le contrôle sur leur propre pays. Quant à l’empire perse, son affaiblissement profitera bientôt à un nouveau conquérant : Alexandre le Grand.

Publié ou mis à jour le : 2019-11-07 12:18:23
Francis FELTRIN (23-10-2017 12:09:15)

L'islam Chi'ite iranien a intégré les penseurs de l'antique perse et au-delà: Sohrawardi 1155 1191 exécuté par saladin sous la pression des dogmatiques musulmans, s'est donné pour tâche d'unifier et de synthétiser l'héritage zoroastrien, la philosophie néoplatonicienne, la révélation islamique (cette dernière incluant la révélation juive et chrétienne)dans une "haute connaissance, expérience intime de Platon et déjà bien avant lui depuis Hermes trismegiste, le père des sages, jusqu'à d'autres éminent piliers de la sagesse, tels Empedocle,, Pythagore, et d'autres encore et c'était précisément la doctrine orientale de base, celle concernant la Lumière et les Ténèbres qui constitue l'enseignement propre aux sages de l'ancienne Perse". ( cité par Henry Corbin "en Islam Iranien" t.2 p.51. Cette théosophie intégrative de traditions et spiritualités antiques transcende toute dualité de tiers exclu propres au dogmatiques des monothéismes, notamment celles des réductions drastiques qui constituent les stances wahabbites de plus en plus associées à l'islam en occident, actualité terroriste oblige.
L'approche de la civilisation iranienne en particulier comme creuset intégratif des spiritualités antérieurs perses mais aussi grecques, hellenistiques, juives et chrétiennes a constitué l'oeuvre magistrale d'Henry Corbin,qui a influencé Gilbert Durand en passant par Jung (dans sa Réponse à Job). Une piste pour des prochains travaux d'Herodote???

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