Léon Gambetta naît le 2 avril 1838 à Cahors au foyer d'un père génois et d'une mère gasconne qui tiennent une épicerie : Le Bazar génois !
À 17 ans, il quitte sa ville natale pour étudier le droit à Paris où il devient avocat et s'attire la célébrité en 1868 par un réquisitoire contre le régime impérial lors du procès Delescluze.
Élu député de Belleville au Corps Législatif l'année suivante, il fait proclamer la République à l'Hôtel de Ville de Paris le 4 septembre 1870, après la défaite de Sedan.
Devenu ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Défense nationale, il se voit confier la mission de quitter Paris en ballon en vue d'organiser la reprise des combats.
S'octroyant à Bordeaux le portefeuille de la Guerre, Léon Gambetta tente de regrouper une armée en vue de relancer la lutte contre l'envahisseur. Il rassemble en un temps record 600 000 hommes et les équipe de 1 400 canons. Mais cette armée improvisée et mal encadrée ne réussira pas à reprendre l'initiative face aux envahisseurs et la reddition honteuse de Bazaine à Metz va ruiner ses efforts.
Républicain de choc
Révolté par le traité de Francfort, résigné et silencieux pendant la Commune, Gambetta revient à l'avant-scène à la faveur des élections de juillet 1871 mais comprend que la revanche n'est pas pour tout de suite : « Pensons-y toujours, n'en parlons jamais ! »
Le 18 avril 1872, au Havre, à l'issue du banquet, il règle le compte de la Commune : « Il n'y a pas de question sociale. La réforme politique contient en germe les réformes sociales. Je dis les, car cette unité que l'on appelle la question sociale n'existe pas. Il n'existe que des besoins multiples et variés correspondant à des remèdes variés et multiples. »
Le 26 septembre 1872, à Grenoble, il précise sa pensée et en appelle à la petite bourgeoisie montante des commerçants, fonctionnaires et employés pour soutenir la République.
Il annonce « la venue et la présence dans la politique d'une couche sociale nouvelle, qui est loin à coup sûr d'être inférieure à ses devancières. »
Dans les années suivantes, bien que d'un tempérament fougueux, il témoigne d'une certaine tempérance dans la pratique politique au point d'être qualifié d'« opportuniste » par le polémiste Rochefort. Ce mot désignera, sans consonance péjorative, le courant républicain réformiste des années 1870, par opposition aux « radicaux » représentés par Jules Ferry.
Orateur hors pair, Léon Gambetta a des formules qui font mouche et dépassent de loin ses intentions. « Qu'un catholique soit patriote, c'est chose rare, lance-t-il le 6 mai 1877. L'anticléricalisme, voilà l'ennemi ! » Et le 15 août 1877, à Lille, il assène à l'adresse du président de la République Mac-Mahon, en conflit avec la Chambre des députés : « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre ».
À l'automne 1881, il accède enfin à la Présidence du Conseil mais n'y reste que trois mois. Il meurt prématurément le 31 décembre 1882. Après des obsèques nationales et civiles, sa dépouille est transférée en train au cimetière de Nice. Elle repose depuis 1920 au Panthéon de Paris.
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