George Washington, héros de la Guerre d'Indépendance et premier Président des États-Unis, est devenu dès avant sa mort, le 14 décembre 1799, une figure mythique de la jeune République, en quelque sorte le « Père de la Nation ».
Consécration suprême, son nom a été donné à la nouvelle capitale fédérale, dans l'année qui a suivi sa mort.
George Washington est né à Pope's Creek, en Virginie, le 22 février 1732, au foyer d'un riche propriétaire terrien.
La mort précoce de son père et de son demi-frère le met, encore adolescent, à la tête du domaine aujourd'hui fameux de Mount Vernon.
En 1753, George Washington, adjudant dans l'armée de Sa Majesté, est envoyé par le gouverneur britannique de Virginie sur l'Ohio, en vue de contenir les Français de la rive d'en face.
Il publie un récit de mission qui lui acquiert une popularité immédiate. Mais son attitude ambigüe lors de l'assassinat d'un plénipotentiaire, le sieur de Jumonville, ne laisse pas de scandaliser les Français. Devenu officier, il prend ensuite une part active aux opérations liées à la Guerre de Sept ans entre Français et Anglais (1756-1763).
Après une désastreuse expédition contre le fort Duquesne (aujourd'hui Pittsburgh), il réussit à ramener ses hommes à leur base.
Quelques mois plus tard, il prend sa revanche en participant à la prise du fort. Il y gagne le grade de colonel tout en développant son amertume vis-à-vis de la morgue des officiers britanniques.
À la fin de la guerre, il se marie avec une riche veuve et devient un prospère planteur de tabac... entouré comme il se doit de nombreux esclaves. Mais il ne tarde pas à être happé par la politique et se fait élire député de Virginie au Congrès de Philadelphie quand éclate l'insurrection des colons américains contre le gouvernement de Londres.
Il reprend du service pendant la guerre d'Indépendance et, le 15 juin 1775, est nommé commandant en chef des troupes insurgées sur une suggestion de John Adams.
Dépourvu de qualités de stratège et ne disposant que de troupes indisciplinées et mal équipées, il résiste néanmoins avec honneur et courage aux forces anglaises, jusqu'à la victoire décisive de Yorktown, obtenue en bonne partie grâce aux Français.
Après le traité de Versailles, qui consacre son triomphe, George Washington se retire sur son domaine de Mount Vernon (Virginie).
Mais il en est rappelé une nouvelle fois en 1787 pour présider la Convention chargée de donner une Constitution à la Fédération.
Il est élu par acclamations président des États-Unis le 4 février 1789 à l'unanimité des 69 membres du collège électoral, son adversaire étant John Adams, l'un des leaders de la guerre d'Indépendance.
Il se résigne dès lors à quitter sa retraite de Mount Vernon et, le 30 avril suivant, s'établit à New York, capitale provisoire de la fédération.
Sous sa présidence, son Secrétaire du Trésor (ministre des finances) Alexander Hamilton mène une politique hardie en vue de renforcer l'économie étasunienne et la puissance de l'État central.
Il instaure de nouvelles taxes en vue de renforcer le pouvoir fédéral mais doit faire face à l’opposition de son collègue le Secrétaire d’État Thomas Jefferson, en charge des affaires étrangères. Celui-ci plaide pour les droits des États. Son ami James Madison forme le groupe des « républicains-démocrates » pour faire valoir son point de vue contre Hamilton et les « fédéralistes ». C’est l’amorce du bipartisme.
Réélu sans difficulté en 1793 pour un deuxième mandat de quatre ans, George Washington accrédite l’ambassadeur de France et proclame la neutralité du pays dans le conflit entre la France et l’Angleterre sans en référer au Sénat ni à la Chambre des représentants qui, à ce moment-là, ne siègent pas.
Ainsi, l’air de rien, il étend les prérogatives présidentielles au détriment du pouvoir législatif.
Mais, devenu impopulaire et soumis à de vives critiques de la part des républicains-démocrates, il choisit de ne pas se représenter une deuxième fois et adresse le 19 septembre 1796 un très solennel discours d’adieu dans lequel il met en garde la Nation contre la tentation d'une alliance privilégiée avec quiconque.
Quelques mois plus tard, l'imminence d'hostilités avec la France du Directoire l'amène à assumer à nouveau le commandement suprême des armées.
Le danger passé, il laisse la présidence à son ancien rival devenu son vice-président John Adams et retourne à Mount Vernon.
Dès après sa mort, le 14 décembre 1799, les critiques à son égard seront oubliées. L'année suivante, une hagiographie de Mason Locke Weems l'érigera en mythe national et un peu plus tard, la nouvelle capitale fédérale prendra son nom.
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