Espagnes

La Catalogne nostalgique de sa gloire passée

Le comté de Barcelone, nom sous lequel fut connue la Catalogne au Moyen Âge, domina longtemps la Méditerranée occidentale. Ses comtes-rois gouvernèrent aussi bien la Provence que Naples.

Ses commerçants, ses marins et ses soldats étendirent l'usage du catalan sur toutes les rives du bassin méditerranéen, jusqu'à Athènes. Ses artistes portèrent à son summum le style roman et ses troubadours firent de la cour de Barcelone un haut lieu de la culture occidentale.

Cette gloire aux multiples facettes déclina très vite après l'union personnelle entre le comte-roi de Barcelone et la reine de Castille et surtout la conquête du Nouveau Monde qui marginalisa la Méditerranée.

La Catalogne, une Espagne à part

drapeau catalan Grande comme la Bretagne (30 000 km2) mais presque deux fois plus peuplée (7,5 millions d'habitants), l'actuelle Généralité de Catalogne recoupe assez précisément l'ancien comté de Barcelone.
C'est un triangle rectangle dont un côté est constitué par la côte, des Pyrénées au delta de l'Èbre, et l'autre par les Pyrénées elles-mêmes, de la côte au val d'Aran, où la Garonne prend sa source.
La région compte quatre provinces, Barcelone, Gérone, Lerida (Lleida en catalan) et Tarragone, avec trois langues officielles, le catalan, le castillan et l'aranais, variante du gascon, une langue d'oc. Le catalan est parlé, lu et écrit par les trois quarts environ de la population. Il est aussi présent aux Baléares, à Valence, dans les Pyrénées orientales (France) et même en Sardaigne.

Carte de la Catalogne (Paul Coulbois pour Herodote.net)

La Catalogne romane

En 878, au concile de Troyes, les souverains carolingiens confient au comte de Barcelone Guifred le Velu la région sise entre les Pyrénées orientales et l'Ebre. Les historiens y voient l'acte de naissance de la Catalogne.

Les apôtres Jude et Jacques (art roman de Catalogne, fin XIe siècle)Pour asseoir son autorité et assurer son salut, Guifred fonde le monastère Notre-Dame de Ripoll, dans les moyennes Pyrénées. Il va devenir un haut lieu de la culture érudite où l'on traduit notamment des livres arabes et grecs.

C'est là que Gerbert d'Aurillac, futur pape Sylvestre II, s'initiera à la science des chiffres.

En 985, le comte de Barcelone appelle à l'aide le lointain successeur de Charlemagne suite à la mise à sac de sa ville par le vizir al-Mansour.

Mais l'empereur, qui a d'autres soucis en tête, fait la sourde oreille et le comte comprend qu'il n'a plus rien à espérer des carolingiens.

Dès lors, il va apprendre à se débrouiller tout seul quitte à nouer des alliances de circonstance avec les roitelets musulmans pour protéger son indépendance.

sarcophage de l'évêque et abbé Oliba La future Catalogne renforce aussi ses liens avec les pays de langue d'oc et la Provence, qui appartiennent à la même communauté linguistique. Ces liens prennent forme aussi dans le domaine religieux à l'initiative de l'abbé Oliba.

Ce noble né vers 971 a renoncé à la vie profane pour entrer comme moine à Notre-Dame de Ripoll. Il en devient l'abbé en 1008.

Il va dès lors accompagner le renouveau de l'Église en embellissant Saint-Michel de Cuxa et en fondant Saint-Martin du Canigou (Pyrénées-Orientales), en fondant aussi le monastère de Sainte-Marie de Montserrat, devenu aujourd'hui un haut lieu du nationalisme catalan (...).

Publié ou mis à jour le : 2021-09-10 12:38:42
Marcel Quevrin (21-11-2017 01:29:44)

Tout à fait du même avis que GVS car ces régions ne font pas partie de notre l'Europe politique.Alors tout est bon pour des autonomies ou indépendances.Faux-cul européen comme de coutume...

Sylvain Manyach (18-10-2017 14:59:19)

J'avais omis de commenter la phrase suivante : "Ces créateurs de génie ont nom Antoni Gaudí, Joan Miró ou encore Salvador Dalí. Auraient-ils pu s'épanouir dans une Catalogne indépendante, séparée par la langue tant de l'Espagne que de la France ?...". Pour un peuple très ouvert sur le large au regard de l'histoire beaucoup plus que ses voisins, qui possède sa propre langue, ce qui ne l'empêche pas justement son ouverture et un sentiment pro-européen qui feraient rougir d'envie n'importe quel "européiste", c'est quand même faire preuve d'une grande méconnaissance. Quand les jugements de valeur viennent amoindrir la qualité d'un article

Henri Frebault (15-10-2017 15:51:02)

Très bon article bien documenté, correspond à la réalité pour au moins 90%. Je suis étonné de ne voir que des commentaires irresponsables, loings de la réalité historique et encore plus loings de la réalité actuelle. Avant de commenter il faut lire et relire les documents historiques, la presse catalane, la presse espagnole. Pour cela il faut biensûr bien dominer les trois langues. Biensûr que la Catalogne puis la couronne d'Aragon furent indépendantes pendant longtemps, biensûr que les Catalans ne sont pas tant égoistes de ne rien vouloir partager avec les régions pauvres de l'Espagne, ils l'ont accepté pendant des décennies mais quand la part augmente sans cesser et le retour en investitions diminue sans arrêt, au lieu de trouver un concensus du partage entre régions comme en Allemagne, les conflits sont programmés et ainsi de suite, je ne peux pas reprendre ici tous les arguments non fondés repris ici...Pour information j'habite depuis 27 ans en Catalogne et suis féru d'histoire

LABORDE (10-10-2017 19:44:27)

Cité par Marc FUMAROLI dans l'essai préfaçant le "Héros" de Baltasar Gracian:"Quand éclata,en 1640 la révolte de la Catalogne contre l'absolutisme du Comte d'Olivarés 1er Ministre du Roi PhilippeIV, le prince Carafa y Gonzaga,duc de Nocera et Capitaine Général d'Aragon et de Navarre,ami intime de GRACIAN écrivit au roi, que les Catalans en se confiant aux français pour se défendre du Roi d'Espagne commettaient l'erreur du cheval de la fable d'Esope,qui pour échapper à une menace,s'étaient jeté dans l'esclavage! Ce mot d'esprit que Gracian citera avecadmiration dans son AGUDEZA,en 1648 mais qui blessa cruellement le 1er Ministre,avait valu,au duc de Nocera la disgrâce, l'embastillement et la MORT!" La volonté des catalans est très ancienne donc et correspond,en vérité et n'en déplaise à certains, à une autre culture, autre langue,une autre volonté et revendiquées, toutes, DEMOCRATIQUEMENT!
Le dictateur FRANCO, pour lutter contre ce besoin de Liberté exprimé par les Basques(Gernika) et Catalans avait inventé une formule: "Una Espagna ,Grande,Forte y Indivisible !".." Viva Franco= Arriba Espagna!"Ses successeurs et affidés, anti-démocrates évidents, ont "levé" plusieurs centaines de cars (payés par qui ?),venant de toute l'Espagne du sud pour vociférer contre l'INDEPENDANCE Catalane-inéluctable,
tout en étant protégés par la police Catalane! C.Q.F.D.
Merci à Hérodote d'avoir ouvert le débat! J'ai dit !

Charles Huygens (10-10-2017 08:35:55)

Ce référendum est un coup d'Etat politique auquel l'Etat espagnol a répondu par des coups de matraque , c'est inacceptable dans les deux cas et cela fait basculer quantité de gens de bonne volonté dans le camp autonomiste. Les autonomes font mine d'oublier que leur riche province s'est endettée jusqu'au cou par des investissements grandioses et qu'en rupture de trésorerie c'est l'état espagnol qui a épongé la dette. Processus très similaire en Belgique où la riche Flandre , aiguillonnée par un parti populiste de droite extreme veut prendre son autonomie pour se replier sur sa bourse repue....

GVS (10-10-2017 07:03:00)

Comment rester cohérent en refusant l'indépendance pour les Catalans alors qu'on la soutient et la réclame pour les Kurdes?
Comment rester cohérent en refusant à l'avance de reconnaître une (éventuelle) Catalogne indépendante alors qu'on s'est empressé de reconnaître un Kossovo indépendant (Kossovo que l'on a aidé à naître à coups de canon au sens littéral du terme) ?.

Sylvain Manyach (08-10-2017 15:20:55)

Globalement un bon article. Sauf que pour ce qui concerne sa fin, ceux qui veulent se détacher de l'Espagne, quelques fois par dépit suite à l'impossibilité de voir le statut évoluer vers plus d'autonomie encore, ne le voient pas comme un "repli". Et laisser entendre qu'il s'agirait essentiellement d'une motivation égoïste voire xénophobe est extrêmement réducteur. On peut être d'origine andalouse et...independantiste !

Momon (05-10-2017 19:32:06)

Bonjour Amis de Hérodote.net et ses lecteurs fidèles.

Comme le dit GONDRY (02-10-201719:21:18)

Soyons sérieux: Comment une province d'Espagne peut-elle envisager de créer "sa nation" hors de sa mère patrie et sans nul doute rejetée de l'Union Européenne.
À moins que cette démarche ressemblant étrangement à celle des révolutionnaires français de 1789, elle ne vise, de fait qu'à l'instauration d'un gouvernement démocratique espagnol et donc la suppression de la monarchie.
Mais, gare à ces rêves dont on ne peut estimer correctement les risques.

GONDRY (02-10-2017 19:21:18)

Soyons sérieux: si la Catalogne n'avait pas une côte et une frontière avec la France, elle serait aussi pauvre que l'Aragon de nos jours. C'est pas joli-joli de réclamer l'indépendance ou la sécession quand on a plus de fric que ses petits frères et qu'on ne veut pas partager...

matthieu (08-11-2015 16:13:09)

Alors selon Hérodote,l'indépendance du Québec et de la Catalogne sont déraisonnables!
Et puis quoi encore!
Quel mépris pour des peuples qui combattent pour leurs libertés et leurs langues!

Ola2 (15-10-2015 11:32:00)

Désolé mais cet article magnifique de synthèse sur l'histoire compliquée de la catalogne n'est absolument pas mensonger.
A part la coquille du traite de corbeil(1258) qui a malheureusement mis fin au rêve provencal, et permis l'extension vers le sud du royaume de France,il n'est pas dit que le 11 septembre 1714 constituait une revendication indépendantiste mais une réelle perte d'autonomie.
Peut être q'une relecture de cet article très bien documente apaisera messieurs chichikb et de mon plaisir qui peinent a reconnaitre la grandeur de l'histoire catalane!

Chichikb (09-10-2015 18:28:54)

Je suis aussi choqué que Daniel de Montplaisir, que de demi verité dans un seul article. Par analogie on pourrait chercher une legitimité au bourbonnais a revivre sa gloire passé puisqu'il est le berceau de la maison des bourbon. Pour un bourbonnais independant!!! Il faudrait etre un peu plus serieux.

Daniel de Montplaisir (04-10-2015 16:17:25)

Un article mensonger par militantisme catalan ?

Beaucoup de contre-vérités dans cet article visiblement partisan. Je ne retiens que les trois plus grossières :
1.Non,jamais la Catalogne ne fut indépendante, même si le texte ci-dessus tente de jouer subtilement des ambiguïtés de la couronne d'Aragon ; sa prétendue "indépendance" ne fut, ni plus ni moins que la même de la plupart des régions de France et d'Espagne à l'époque féodale.
2. Non la couronne d'Aragon, qui d'ailleurs n'existait plus, fondue dans le royaume unitaire d'Espagne,n'était pas membre de la Grande Alliance conclue à La Haye en 1701 pour s'opposer au royaume de Philippe V ;
3. Non, le 11 septembre 1714 ne constituait pas une revendication indépendantiste : ce fut seulement la reddition de Barcelone dans le camp des partisans de l'archiduc Charles de Habsbourg, compétiteur de Philippe V pour la couronne d'Espagne.

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