Jean Monnet (1888 - 1979)

Un négociant dévoué à la construction européenne

Né le 9 novembre 1888 à Cognac, dans la famille d'un négociant en vins, Jean Monnet est un pur produit de la bourgeoisie de province. Son itinéraire exceptionnel n'en est que plus remarquable.

Oeuvrant dans l'ombre, mettant à profit ses bonnes manières, son affabilité et son don de persuasion pour manoeuvrer les hommes de pouvoir, Jean Monnet peut être considéré, au vu de son bilan, comme l'instigateur principal de l'Union européenne, sous sa forme libérale et atlantiste.

Le goût du contact

Jean Monnet, Père de l'Europe (Cognac, 9 novembre 1888 - Bazoches-sur-Guyonne, 16 mars 1979)

Il a seize ans quand son père l'envoie chez son agent de Londres pour apprendre le négoce.

Arrive 1914 et la déclaration de guerre. Réformé pour raison de santé, il s'inquiète des problèmes d'approvisionnement et de transport qui vont se poser aux Alliés.

Usant de relations familiales, le jeune homme (26 ans) obtient un rendez-vous avec le président du Conseil, René Viviani, réfugié à Bordeaux avec le gouvernement français.

Séduit par son intelligence, René Viviani l'affecte à Londres, dans un service chargé de coordonner les ressources des Alliés, où il fera d'utiles connaissances.

Jean Monnet ne cessera plus dès lors de s'occuper des affaires du monde.

Un artisan de la guerre...

En novembre 1916, au plus fort de la Grande Guerre, il met sur pied une commission interalliée pour les approvisionnements en blé, le Wheat executive.

Après la guerre, il participe à San Francisco à la création d'une banque d'investissements américaine mais s'en éloigne après un échec dû à la crise boursière de 1929.

À défaut de mieux, il se met à Shanghai au service du gouvernement chinois de Tchang Kaï-chek. Arrivent bientôt le nazisme et la guerre... Jean Monnet va à Washington négocier avec les Américains la construction en urgence d'avions de combat pour l'armée française.

Il se rapproche à cette occasion du président Franklin Roosevelt et de son conseiller Harry Hopkins et se met à leur service pour lancer le programme de la Victoire (« Victory program »). Ce programme a pour objet de soutenir l'effort de guerre britannique et de préparer la puissante industrie américaine à un gigantesque effort de réarmement.

De retour à Londres, Jean Monnet préside un comité de coordination franco-britannique.

Lorsque Hitler lance son offensive du 10 mai 1940, l'ancien négociant en vins de Cognac suggère au Premier ministre Winston Churchill un coup d'éclat pour rendre de l'espoir aux Français et aux Britanniques. Sa note intitulée « Anglo-French Unity » propose rien moins qu'une fusion immédiate des deux pays, avec un seul Parlement et une seule armée !

Le dimanche 16 juin, le général de Gaulle, en mission à Londres, dicte lui-même au téléphone le texte de la note à Paul Reynaud, le chef du gouvernement français mais le projet n'aura pas de suite. À Londres puis à Alger, malgré son peu d'affinités pour le chef de la France libre, Jean Monnet va contribuer à ses côtés à l'effort de reconstruction du pays.

... et de la paix

À la Libération, il met sur pied un plan de modernisation et d'équipement qui porte son nom et permet à la France de relancer en un temps record les productions de base, avec le soutien financier des Américains et de leur plan Marshall.

Il crée le Commissariat au Plan et en devient le premier président avant de rassembler enfin ses amis de partout autour du projet de CECA. Il convainc le ministre Robert Schuman de porter le nouvel organisme sur les fonts baptismaux et en sera lui-même le premier président.

L'homme a bien mérité son titre honorifique de « Père de l'Europe ». Ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1988.

Publié ou mis à jour le : 2019-03-16 23:10:09
Doc7538 (16-03-2024 22:28:58)

Aujourd'hui les archives et les historiens ou journalistes (E.Branca avec "l'ami américain" par exemple) démontrent le rôle néfaste pour la France de ce Mr J. MONNET, "sous marin" des diverses ad... Lire la suite

Lionel (16-03-2024 21:02:22)

Philippe de Villiers étant sauf erreur un souverainiste cela aurait été étonnant qu'il brosse un portrait flatteur de Jean Monnet dans son ouvrage.

Audoux (16-03-2020 09:42:05)

J'ai lu l'ouvrage de Philippe de Villiers "J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu" ... il semble que l'image des 3 pères de l'Europe: Schuman, Monnet et Hallstein soient à nuancer, quand... Lire la suite

ZACCHARIAS ANDRE (10-12-2019 16:32:20)

Monnet n'est pas père de l'Europe. Il est père de l'UNION EUROPENNE. Il n'est pas humaniste, il est libéraliste atlantiste, comme vous l'indiquez d'ailleurs fort bien. (le libéralisme n'est certai... Lire la suite

jver (16-03-2019 18:12:07)

Abasourdi par l'article hagiographique sur Monnet. Au moment même ou Philippe de Villiers explique, preuves à l'appui, qui était ce monsieur. Vous nous aviez habitué à mieux!

Constant Jacob (09-01-2016 08:00:46)

Il faut donc croire qu'ils est plus aisé de mériter les éloges publics -tartinés dessus, dessous- en étant un ultra-libéral douteux qu'en prêchant l'humanisme internationaliste (faut croire que... Lire la suite

Ferdi (09-11-2014 02:17:38)

On pourrait aussi préciser que Jean Monnet était un agent à la solde de la CIA dans le processus de construction européenne, comme le révèlent les documents déclassifiés du Departement d'Etat Américain (cf:Daily Telegraph 19 septembre 2000 ou encore, Marie-France Garaud sur Tarata).

Jean-Marie Du Plessis (16-03-2009 10:39:55)

Ce n'est vraiment pas la peine de présenter Jean Monnet comme un grand homme. Son rôle dès le début de la Seconde guerre mondiale en dit long sur son sens moral : Il a préféré abandonner le gé... Lire la suite

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