Nouveau départ en Méditerranée

Grèce : l'âge archaïque

À partir de 1200 av JC, l’invasion des Doriens a entraîné un âge sombre en Grèce. Les migrations d’ouest en est ont contribué à la colonisation de la côte anatolienne par les Grecs.

 
Nouveau départ en Méditerranée, Grèce : l'âge archaïque, une carte animée de Vincent Boqueho pour Herodote.net, 2015

Les colons grecs à l'assaut de la Méditerranée

D’autres peuples indo-européens ont remplacé les anciens peuples jusqu’au cœur de l’Anatolie, notamment les Hittites qui disparaissent. A la place, de petits royaumes émergent, notamment la Lydie avec pour capitale Sardes, et la Phrygie avec pour capitale Gordion. La Phrygie connaît un essor remarquable à partir de -800, jusqu’à dominer une grande partie de l’Anatolie. Le panthéon phrygien est dominé par la déesse Cybèle, qui deviendra l’une des principales divinités du Proche-Orient. Son fils et amant Attis est aussi à l’origine du fameux bonnet phrygien.

Linguistiquement proches des Grecs, les Phrygiens et Lydiens les influencent profondément. La Grèce reste morcelée politiquement mais commence à se restructurer culturellement. Les premiers jeux olympiques ont lieu en 776 av JC. C’est le début de la Grèce archaïque.

À cette époque, l’expansion démographique est forte et de nouvelles cités apparaissent, principalement situées sur les rives du sud de la mer Égée. Les grands propriétaires terriens y assurent la réalité du pouvoir, qui est donc de type aristocratique. La pression démographique entraîne l’existence de conflits réguliers entre cités, et pousse à l’émigration.

À cette époque, le commerce méditerranéen est aux mains des Phéniciens. Ceux-ci influencent fortement les Grecs, qui s’approprient notamment leur alphabet en le transformant. Dès 750 av JC, les Grecs emboîtent le pas aux Phéniciens en fondant leurs propres colonies sur les côtes délaissées par leurs prédécesseurs : sud de l’Anatolie, rives de la mer Noire, est de la Sicile, Italie, côte sud de la France actuelle, et cyrénaïque. Les colonies grecques conservent une grande autonomie par rapport aux métropoles.

Cette phase d’expansion va durer 2 siècles, jusqu’en -550. Les Grecs fonderont même leur propre ville en Egypte, Naucratis, qui leur permettra de conserver des relations étroites avec ce pays. Vers -700, de nouveaux peuples indo-européens font irruption en Thrace et en Anatolie : les Cimmériens. L’empire phrygien, sous l’autorité du roi Midas III, est alors à son apogée, mais la double pression cimérienne et assyrienne lui porte un coup fatal. Les Cimmériens pillent Gordion en -676 et Midas se suicide.

L’abondance des gisements d’or dans la région laissa la légende d’un roi changeant tout ce qu’il touche en or. Cet or est particulièrement présent en Lydie, où la rivière Pactole était réputée charrier des paillettes d’or. Le vide créé par les Cimmériens profite ainsi à Gygès, roi de Lydie. Il agrandit fortement son royaume et repousse l’expansion des Cimmériens comme des Assyriens. Les cités grecques de la côte passent sous protectorat lydien, et des relations commerciales étroites sont mises en place. C’est sous le règne de Gygès que les premières pièces de monnaie sont créées pour faciliter les échanges : cette invention lydienne est aussitôt adoptée par les Grecs et s’avèrera déterminante.

En Grèce, les crises sociales provoquées par l’expansion démographique entraînent des mesures drastiques : à Sparte, un régime militaire très strict est adopté dès -650 sous l’impulsion de Lycurgue. À Athènes, c’est Dracon qui instaure un code de lois très dur en -620, qui donnera le mot draconien. Vers -590, cette cité tente aussi d’introduire une forme de démocratie sous l’impulsion de Solon.

Ces mesures n’empêchent pas des hommes populaires, appelés tyrans sans connotation négative, de s’emparer du pouvoir. Ainsi Pisistrate devient tyran à Athènes en 561 av JC. Il renforce considérablement la puissance économique et militaire de la cité. A cette époque, Thèbes, Corinthe, Sparte et Athènes sont devenues les principales puissances de la Grèce continentale, tandis que Milet continue de dominer l’Ionie. Le bouillonnement de l’esprit grec, manifeste en politique et dans le rayonnement maritime, concerne aussi les sciences, notamment avec Thalès de Milet ou Pythagore de Samos. Forts de toutes ces innovations, les Grecs sont en train d’entrer peu à peu dans l’ère classique.

Publié ou mis à jour le : 2020-12-18 21:32:27

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net