Charles Ier Stuart (1600 - 1649)

Sa mort a racheté les erreurs de son règne

Après le règne prestigieux de la reine Elizabeth Ière, le roi Jacques Ier Stuart atteint des sommets d'impopularité du fait de son intolérance à l'égard des minorités religieuses.

Aussi est-ce dans un grand élan populaire que son fils lui succède le 27 mars 1625 sur les trônes d'Angleterre et d'Écosse. Charles Ier a 25 ans.

Il est apprécié pour sa réserve et ses bonnes manières, comme le montre son portrait réalisé vers 1636 par le peintre de la Cour Antoon Van Dick (ce portrait sous trois angles était destiné au sculpteur romain Le Bernin et devait lui servir de modèle pour un buste).

Charles 1er (19 novembre 1600 - 30 janvier 1649), portrait par Anton Van Dick, 1636

Mariage heureux, règne malheureux

Le duc de Buckingham, ancien favori de son père, devenu l'ami et le confident de Charles Ier, convainc ce dernier d'épouser Marie-Henriette de France (15 ans), soeur de Louis XIII et plus jeune fille d'Henri IV.

Le mariage, le 1er mai 1625, laisse augurer un règne heureux, malgré les préventions que peuvent nourrir les protestants anglais à l'égard d'une princesse qui a le double tort d'être catholique et française. Le ménage vivra d'ailleurs le parfait amour et donnera le jour à sept enfants, dont Henriette d'Angleterre, immortalisée par Bossuet (« Madame se meurt, Madame est morte... »)

Mais le goût du roi pour le pouvoir personnel ne tarde pas à le rendre à son tour impopulaire auprès des parlementaires, de la majorité anglicane et de la bourgeoisie. Dès l'année de son avènement, il entre en conflit avec les parlementaires, issus de la bourgeoisie et de la petite noblesse des campagnes.

Soucieux de leurs deniers et attentifs à la morale puritaine, ces derniers n'apprécient pas les dépenses du roi et de la cour, qu'il s'agisse de faire la guerre aux Espagnols ou aux Français ou de satisfaire les fantaisies du favori.

À plusieurs reprises, ils refusent au roi le droit de lever de nouveaux impôts et Charles Ier réplique en dissolvant la Chambre avant de la convoquer plus tard quand les besoins financiers redeviennent pressants. 

Après l'assassinat de son favori, en 1628, il gouverne avec l'appui efficace de Lord Strafford et de l'archevêque William Laud en tâchant de se passer du Parlement pendant onze ans. Mais l'irrédentisme écossais l'oblige à le convoquer à nouveau afin de financer une campagne militaire.

C'est le début de la guerre civile. Lord Strafford est injustement condamné pour haute trahison par les parlementaires et exécuté au désespoir du roi.

Chassé de Londres, Charles Ier lève alors une armée de fidèles et tente de rétablir son autorité mais il se heurte à l'armée parlementariste commandée par Oliver Cromwell. Celui-ci s'assure de sa personne et le fait condamner, puis décapiter devant le palais de Whitehall le 9 février 1649  (30 janvier selon le calendrier julien en vigueur en Angleterre à cette époque).

Publié ou mis à jour le : 2022-02-28 15:48:39
JPL (04-03-2015 12:54:02)

« [Exécution de Charles 1er] le 9 février 1649 (30 janvier selon le calendrier grégorien). »
À mon avis cette mention est erronée : il faut écrire le contraire : « Exécution de Charles 1er, 30 janvier 1649 selon le calendrier julien en usage en Angleterre à l’époque, 9 février 1649, selon le calendrier grégorien en usage généralisé actuellement. »
Le calendrier julien, instauré par Jules César (d’où son nom), retarde approximativement d’un jour par siècle par rapport au soleil : date de l’équinoxe astronomique. Au XVIème siècle le retard cumulé était de 10 jours, déterminé par les astronomes « italiens ». En 1582, le pape Grégoire XIII imposa, dans les États Pontificaux que le jeudi 4 octobre fût suivi du vendredi 15 octobre 1582. (Réforme grégorienne).
Cette réforme fut rapidement adoptée par les états catholiques :
Espagne : le 4 octobre 1582 fut suivi du 15 octobre 1582. A noter qu'ainsi Sainte Thérèse d'Avila est décédée dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582 !
France : Le 9 décembre 1582 fut suivi du 20 décembre 1582. Mais l’application se fit progressivement selon les régions. À noter aussi que des régions comme l’Alsace, la Lorraine… ne faisaient pas partie de la France et ont donc adopté la réforme grégorienne selon leur souverain du moment.
Pays Bas Espagnols (« Belgique ») : le 14 décembre 1582, suivi du 25 décembre 1582. Dans les Pays Bas « Réformés » (Hollande) le passage se fait plus tard, variable selon les régions.
En fait, l’Angleterre, « antipapiste » conserva le calendrier julien près de 2 siècles après la réforme grégorienne, et encore, selon les régions (Écosse !) : Angleterre, pays de Galles, colonies : le 2 septembre 1752, suivi du 14 septembre 1752. Le décalage avait augmenté d'un jour depuis la réforme grégorienne !
Comme on le voit, le passage du calendrier julien au grégorien est une véritable saga. Les derniers pays chrétiens à l’avoir adopté sont la Russie (URSS ?) en 1918, la Roumanie et la Yougoslavie en 1919. Quant à la Turquie elle passera du calendrier musulman au grégorien en 1927. Mentionnons la Suède qui est passée PROGRESSIVEMENT du julien au grégorien entre 1700 et 1715. Sans parler des calendriers des fêtes religieuses des différentes églises orthodoxes (russe, grecque, orient…).
La date de l’exécution de Charles 1er en 1649, est évidemment donnée selon le calendrier julien en vigueur en Angleterre à ce moment. Il s’agit donc bien 30 janvier 1649 « OLD STYLE » correspondant au 9 février 1649 « NEW STYLE », comme disent les britanniques.

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