Oliver Cromwell (1599 - 1658)

« Lord protecteur » et dictateur de fait

Petit seigneur aux moeurs rigides, Oliver Cromwell, devenu chef de guerre à la faveur du conflit religieux entre le roi et ses sujets, est à l'origine de la première (et l'unique) expérience républicaine en Angleterre. Il a aussi, par sa politique maritime, assuré la domination de l'Angleterre sur les mers.

Oliver Cromwell (Huntingdon, 25 avril 1599 ? Londres, 3 septembre 1658), par Robert Walker

Un puritain rigide

Né dans une famille de gentilshommes campagnards, Oliver Cromwell fait ses études au Sidney Sussex College, à Cambridge, haut lieu du puritanisme.

Lui-même se rallie de tout son être à cette branche de l'anglicanisme, religion officielle de l'Angleterre depuis Henri VIII. Les puritains, qui se recrutent principalement dans la noblesse rurale et la petite bourgeoisie, croient à la prédestination, prônent un retour à la sobriété évangélique et dénient au clergé le droit d'interpréter la foi pour le compte des fidèles. 

Cromwell épouse en 1620, à vingt ans, Elizabeth Bourchier, fille d'un riche marchand, et s'établit à Ely, dans le comté de Cambridge, pour y exercer le métier de juge. 

Il s'attire la réputation d'un homme juste, attentif au sort des plus pauvres, autant dans sa charge de magistrat que dans la fonction de collecteur des impôts de la cathédrale d'Ely, qu'il tient d'un héritage.

La maison de Cromwell à Ely, aujourd'huiPénétré d'une religiosité triste et tourmentée, prompt à verser des larmes, soucieux de faire valoir ses convictions morales et mystiques et convaincu d'être guidé par Dieu, il se fait élire à la chambre des Communes, à Westminster, en 1628.

Celle-ci impose au roi une Pétition des droits qui subordonne à son consentement toute levée d'impôt. Mais dès l'année suivante, elle est congédiée par Charles Ier Stuart, qui entend gouverner à sa guise et prépare une guerre contre la France.

Dix ans plus tard, en 1640, le roi est obligé de convoquer à nouveau le Parlement pour voter des impôts et faire face à la révolte des presbytériens écossais.

Cromwell y revient en 1640 comme député de Cambridge. Il va s'affirmer très vite comme l'un des adversaires les plus radicaux des courtisans et du roi lui-même, qui s'opposent aux puritains et penchent pour l'épiscopalisme, une approche selon laquelle l'assemblée des évêques prime sur les individus dans l'interprétation de la foi.

De façon quelque peu inattendue, à la faveur des événements, ce juge de village va se révéler aussi un exceptionnel chef de guerre, à la tête de son régiment des Ironsides (« Côtes de Fer ») fanatiques puis de la New model Army, l'armée levée par les parlementaires pour combattre les Cavaliers, les troupes royalistes.

Également homme d'État, il se voit octroyer le 16 décembre 1653 par le Parlement le titre de « lord protecteur des Trois Royaumes » (Angleterre, Écosse, Irlande) qui fait de lui très officiellement un dictateur républicain. Jusqu'à sa mort, le 3 septembre 1658, et même au-delà, il fera régner sur l'Angleterre un ordre puritain absolument rigide.

Publié ou mis à jour le : 2020-10-14 17:20:51

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