Cuba

L'île rebelle

La République de Cuba, c'est une île principale de 110.000 km2 et quelques îlots, à l'extrémité occidentale des grandes Antilles et à 180 km de la Floride et du continent nord-américain.

L'île reçoit la visite de Christophe Colomb lors de son premier voyage, le 27 octobre 1492 mais l'Espagne n'entame sa colonisation que vingt ans plus tard.

Anéantie par les épidémies, les guerres et le travail forcé, la population amérindienne (taïno) est remplacée dans les plantations de tabac puis de sucre et de café par une main-d'oeuvre servile venue d'Afrique. 

José Julián Martí y Pérez (28 janvier 1853, La Havane - 19 mai 1895, Dos Ríos)L'île échappe à la vague d'indépendances qui frappe l'Amérique hispanique au début du XIXe siècle. Hélas, elle en est récompensée par un surcroît d'impôts et d'arbitraire ! D'où une première guerre d'indépendance en 1868, qui débouche sur un début d'autonomie. L'esclavage est aboli en 1886.

Trois décennies plus tard, l'île est enfin libérée avec l'aide des États-Unis au terme d'une guerre rapide et brutale qui fait 200.000 morts sur 1,6 million d'habitants.

Les États-Unis obtiennent pour eux-mêmes une base navale à perpétuité à Guantanamo, à l'extrémité méridionale de l'île.

En 1901, ils se donnent le droit d'intervenir dans l'île en cas de troubles par le vote de l'amendement Platt. Il sera aboli par le président Franklin Roosevelt en 1934 en vertu de sa « politique de bon voisinage » avec les États latino-américains. 

La perle des Antilles

La nouvelle république cubaine, à l'image des autres États latino-américains, passe rapidement sous la coupe de dictateurs ou caudillos (« chef de guerre » en espagnol) : Gerardo Machado et surtout Fulgencio Batista.

Ce dernier se maintiendra difficilement au pouvoir jusqu'au triomphe de Fidel Castro, le 1er janvier 1959.

Dans cette première moitié du XXe siècle, les grandes entreprises américaines font de Cuba leur chasse gardée. Elles possèdent 40% des plantations de canne à sucre. Les États-Unis reçoivent d'autre part 90% des exportations cubaines !  

À la veille de la prise de pouvoir par Fidel Castro, Cuba compte 6 millions d'habitants dont un tiers de Noirs et métis. Grâce au sucre, au rhum Bacardi, au tabac (les célèbres cigares Havane) et au tourisme de luxe, le pays figure parmi les plus prospères d'Amérique latine derrière l'Argentine, l'Uruguay et le Chili, avec toutefois de très grandes disparités sociales.

La population est déjà alphabétisée à 80%.

De la lune de miel au divorce avec fracas

Fidel Cstro (13 août 1926, Biran)Le jeune et romantique Fidel Castro (32 ans) est dans un premier temps applaudi par toutes les démocraties, y compris les États-Unis.

Mais celui qui se fait surnommer Líder Máximo (« Chef suprême » en espagnol) liquide brutalement les partisans de l'ancien régime puis décrète une réforme agraire qui interdit les exploitations de plus de 40,5 hectares.

À l'instigation de son frère Raúl et de son ami argentin Che Guevara, tous deux marxistes convaincus, Castro annonce le 7 août 1960 la nationalisation des grandes plantations sucrières, sur lesquelles repose l'économie de l'île.

La moitié sont liées à des capitaux nord-américains. Le président Dwight Eisenhower réagit en ouvrant les bras aux premiers réfugiés cubains et en décrétant un embargo : les entreprises américaines et alliées sont sommées de ne plus commercer avec Cuba.

Tout se corse en 1961 : le 3 janvier, Washington rompt ses relations diplomatiques avec La Havane. Quelques mois plus tard, le 16 avril 1961, tandis que John Kennedy a succédé à Dwight Eisenhower à la Maison Blanche, un groupe d'opposants tente de renouveler l'exploit de Castro en débarquant sur une plage, la baie des Cochons, avec l'appui de la CIA (services secrets américains) et l'accord du président américain. C'est un échec sanglant.

Le 2 décembre 1961 enfin, Fidel Castro franchit le Rubicon et se déclare ouvertement marxiste-léniniste. En pleine guerre froide, Cuba se rallie donc à Moscou et devient le premier pays communiste de l'hémisphère occidental.

L'année suivante, l'Union soviétique de Nikita Khrouchtchev, pousse son avantage et projette d'installer chez sa nouvelle alliée des missiles à tête nucléaire dirigés contre les États-Unis. Il s'ensuit un bras de fer avec le président Kennedy. Cette « affaire des fusées » se résout au détriment de Khrouchtchev en octobre 1962.   

L'impasse

Tandis que s'estompe la crainte d'une guerre nucléaire entre les deux Grands, Cuba sombre dans un douloureux isolement. Raúl Cstro et Che Guevara organisent une féroce répression contre les opposants réels ou supposés. Les exécutions sommaires et la torture font des dizaines de milliers de victimes.

Victime du boycott américain, de l'exode à Miami d'une grande partie de ses élites et du fiasco de son économie socialisée, l'île entre dans une complète dépendance de Moscou pour ses approvisionnements et lui vend à un prix de faveur sa seule production encore exportable : le sucre de canne.

Il faut attendre le 17 décembre 2014 pour que Raul Castro, qui a succédé à son frère à la présidence, et le président américain Obama annoncent simultanément la fin des hostilités et la reprise des relations diplomatique. C'est une nouvelle page d'Histoire.

Publié ou mis à jour le : 2021-01-19 15:02:55
Roland Berger (13-05-2015 21:44:18)

Cuba tarde à se rénover. Bien sûr, les États-Unis étant parfaits.

Marcel Lerusse (13-05-2015 19:56:24)

Je n'ai pas été à l'université, mais je pense que votre colère n'est pas justifiée. C'est notoire que les E-U sont agressifs pour la défense de leurs intérêts commerciaux. Et qu'ils ne font pas la guerre pour rien.
Et le mot "libéré" est entre guillemets; il aurait peut-être fallu ajouter !!!
Je crois me souvenir d'un article de Hérodote où cette histoire du "Maine " est rapportée.

Jacques (13-05-2015 19:26:50)

La guerre entre l'Espagne et les Etats-Unis est effectivement présentée de façon bien allusive, le fameux incident du "Maine" étant passé sous silence. L'article se termine quand même en soulign... Lire la suite

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