Les débuts de l'Histoire

Égypte : l'Ancien Empire

Vers 2670 av. J.-C., l’Égypte est à nouveau unifiée et en paix grâce au règne de Khasekhemoui : ce pharaon a posé les bases de l’Ancien Empire que ses successeurs vont faire fructifier.

Le temps des pyramides

Le changement de dynastie à la mort de Khasekhemoui reste enveloppé d’ombre. Quoiqu’il en soit, la 3e dynastie est surtout marquée par le règne de Djéser, 1er grand pharaon de l’Ancien Empire. Épaulé par son ministre Imhotep, il inaugure une période de prospérité économique et culturelle sans précédent.

Il affermit la stabilité du royaume et déplace la capitale de Thinis à Memphis, culturellement plus centrale : Ptah, dieu de Memphis, prend de l’importance aux côtés de Rê d’Heliopolis. Il renforce aussi le caractère divin du pharaon. Il sécurise la route du Sinaï pour l’approvisionnement en cuivre et en turquoise. Mais Djéser est surtout connu pour avoir fait bâtir la 1ère pyramide, située à Saqqarah : il renonce à l’argile traditionnelle au profit de la pierre, ce qui lui permet de rehausser par degrés le mastaba initial afin que son tombeau puisse être vu par-delà l’enceinte funéraire.

Les successeurs de Djéser sont peu connus, jusqu’au règne de Snefrou vers 2600 av. J.-C.. C’est le début de la 4e dynastie, mais ce découpage est artificiel car Snefrou se contente de succéder à son père. Sous son règne, les expéditions militaires et commerciales se renforcent. Il abandonne le concept de pyramides à degrés aux profits de faces lisses, tout en essayant de gagner en hauteur.

Après une 1ère pyramide pour son père, il tente une très grande pyramide pour lui-même. Il doit cependant rectifier sa pente à mi-hauteur pour éviter l’effondrement. Il amorce finalement une 3e pyramide plus régulière, qui dépasse elle aussi les 100 mètres.

Le règne de son successeur Khéops est peu connu, mais c’est lui qui porte le concept de pyramide à son apogée. Avec ses 146 mètres de haut initiaux, sa pyramide située à Gizeh est restée le plus haut monument du monde jusqu’en 1300 après JC, donc pendant plus de 3800 ans.

Les pharaons après lui poursuivent la tradition des hautes pyramides. Khephren se distingue en bâtissant juste à côté une pyramide qui rivalise avec celle de Kheops, vers 2500 av. J.-C.. Le célèbre sphinx, taillé dans le roc, garde l’entrée de la nécropole et reste encore aujourd’hui la plus grande statue du monde.

Le passage à la 5e dynastie vers -2470 semble s’être fait sans heurts. Si les pyramides deviennent moins pharaoniques, l’Égypte connaît en revanche une grande prospérité économique et un nouveau rayonnement vers l’extérieur. Outre les expéditions traditionnelles, l’Égypte inaugure des contacts avec une nouvelle civilisation qui sort de l’ombre, le pays de Pount. Des liens linguistiques et culturels étroits existaient sans doute dès cette époque entre les deux rives de la mer Rouge au niveau des actuels Éthiopie et Yémen. L’Égypte en ramène notamment de la myrrhe et des métaux précieux.

Une autre civilisation émerge également le long du Nil dans l’actuel Soudan. La ville de Kerma va en devenir peu à peu le cœur culturel. Entre les 2, la Nubie toujours belliqueuse nécessite des expéditions militaires régulières comme dans le Sinaï : la forteresse égyptienne de Bouhen permet à l’Égypte d’y contrôler les mines d’or.

À l’intérieur, l’érection de temples à la gloire des dieux se multiplie, et l’art atteint des sommets de raffinement. Les charges du clergé deviennent héréditaires, et de véritables pouvoirs locaux émergent aux côtés du pouvoir central. De fait, des intrigues commencent à voir le jour : ainsi Téti Ier fonde une nouvelle dynastie mais il finit assassiné et sa succession est obscure. Pépi Ier assure une nouvelle stabilité avec ses 40 à 50 ans de règne, qui s’achève vers -2250. Ce règne est dépassé peu après par celui de Pépi II, qui dure 60 à 70 ans.

Cette époque est marquée par un accroissement de l’emprise sur la Nubie, jusqu’aux portes du royaume de Kerma. Les oasis du désert occidental tombent également dans le giron égyptien, et constituent une route vers le sud parallèle au Nil. Elle permet de contourner l’hostile royaume de Kerma dans son commerce avec l’Afrique subsaharienne.

En 2200 av. J.-C., le rayonnement de l’Égypte est toujours radieux, et rien ne semble pouvoir l’ébranler après des siècles de paix et de prospérité. Pourtant, le pays va bientôt devoir affronter l’une des plus graves crises de son existence…

Publié ou mis à jour le : 2020-05-09 11:38:32

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