Le tsar Nicolas II appelle Piotr Stolypine à la tête du gouvernement russe, le 21 juillet 1906. Réformateur à poigne, le Premier ministre va dès lors déployer toute son énergie et son intelligence pour consolider le régime tout en développant la Russie.
L'horizon se découvre
Sans perdre de temps, dès son accession aux commandes, il dissout la première assemblée législative élue au suffrage universel, la Douma, et en convoque une deuxième.
En attendant, il engage de façon autoritaire une vaste réforme de l'agriculture en liquidant les vestiges de la féodalité et du servage.
Les paysans qui le souhaitent peuvent recevoir en pleine propriété le lot de terre qu'ils ont la charge d'exploiter. Plus de deux millions usent de cette opportunité mais beaucoup se découragent très vite, faute d'expérience et d'outils en quantité suffisante. Les deux tiers choisissent de revendre leur lot à des paysans mieux outillés.
Ainsi la réforme va-t-elle aboutir à la formation d'une élite paysanne aisée, les koulaks.
Le gouvernement lotit et revend aussi à plusieurs millions de paysans des terres vierges au-delà de l'Oural.
Sous l'impulsion du gouvernement, la Russie connaît une expansion économique très rapide qui fait d'elle, avec ses 175 millions d'habitants (1914) et ses territoires immenses, la grande puissance émergente du continent européen.
Terreur d'État
Mais Stolypine est avant tout un homme d'ordre. Il institue des « tribunaux militaires de campagne » qui exercent une justice expéditive contre les révolutionnaires et les suspects. Au total, environ trois mille personnes sont exécutées en trois ans et quelques autres milliers envoyées en Sibérie.
Le 18 septembre 1911, lors d'une représentation à l'opéra de Kiev en présence du tsar, un avocat anarchiste, Dimitri Bogrov, tire à bout portant sur le Premier ministre. Blessé à mort, Stolypine (49 ans) n'a que le temps d'adresser un signe de croix à Nicolas II...
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