D'Isabelle de Castille à Philippe VI

Une longue succession de mariages heureux

Isabelle de Castille et Ferdinand d'AragonL'Espagne actuelle tire son identité d'une succession de mariages heureux - du point de vue patrimonial s'entend -.

Cela commence avec l'union à Valladolid, le 14 octobre 1469, d'Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon. Dix ans plus tard, les deux jeunes gens reçoivent la couronne de Castille pour l'une, d'Aragon pour l'autre.

Après la chute du dernier royaume musulman de la péninsule, le 2 janvier 1492, et à l'exception du Portugal, l'unité de la péninsule ibérique ne sera plus remise en cause pendant cinq siècles, jusqu'à la poussée indépendantiste de la Catalogne, anciennement dépendance du royaume d'Aragon.

Des « Rois Catholiques » aux Habsbourg

Grâce à Christophe Colomb et Magellan, la couronne d'Espagne étend son autorité jusqu'en Amérique d'un côté, aux Philippines de l'autre. Celles-ci doivent d'ailleurs leur nom au roi Philippe II d'Espagne, arrière-petit-fils des « Rois Catholiques » Isabelle et Ferdinand. Ainsi note-t-on que l'Espagne a enrayé l'avance musulmane à ses deux extrémités, en Andalousie et aux Philippines.

Par le biais d'un nouveau mariage, ce royaume sur lequel « le soleil ne se couche jamais » tombe dans l'escarcelle des Habsbourg, une famille de l'Europe danubienne et alpine. Jeanne de Castille, héritière d'Isabelle et Ferdinand, épouse en effet Philippe le Beau, fils de l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg.

Philippe le Beau étant mort prématurément en 1516, c'est son fils Charles qui lui succède sur le trône d'Espagne puis, en 1519, à la mort de Maximilien Ier, sur les possessions des Habsbourg et à la tête du Saint Empire romain germanique. Il est dès lors connu sous le nom de Charles Quint.

Philippe II d'Espagne (Sofonisba Anguissola, 1565, musée du Prado, Madrid)En 1555, usé par les épreuves, le prestigieux empereur abdique : il cède ses domaines germaniques et le titre impérial à son frère Ferdinand et ses domaines espagnols, flamands et italiens à son fils Philippe II.

Ce dernier se fait le défenseur de la foi catholique face au sultan, aux calvinistes hollandais, aux huguenots français, aux païens du Nouveau Monde et d'Asie et aux « faux convertis » de la péninsule (juifs et musulmans. Il tente aussi de s'emparer du Portugal mais celui-ci saura retrouver son indépendance.

À sa mort, le 13 septembre 1598, l'Espagne est la plus grande puissance européenne. Elle bénéficie des métaux précieux (or et surtout argent) du Nouveau Monde. Elle montre déjà des signes d'épuisement mais, forte de sa puissance et des richesses accumulées, elle va connaître son Siècle d'Or avec des artistes et des écrivains comme Velasquez et Cervantès.

Le nouveau roi, Philippe III, se laisse dominer par ses favoris (validos) dont le duc de Lerma qui le convainc d'expulser les Morisques (faux convertis musulmans).

À Bordeaux, le 25 novembre 1615, Philippe III marie son fils, le prince des Asturies, à la fille d'Henri IV et Marie de Médicis, Élisabeth de France. Il donne par ailleurs sa fille Anne d'Autriche en mariage au Dauphin Louis, futur Louis XIII.

Une génération plus tard, le 9 juin 1660, les enfants respectifs des deux couples convolent en justes noces à Saint-Jean-de-Luz. Ils ont nom Louis XIV et Marie-Thérèse d'Espagne et sont deux fois cousins germains !

Philippe IV, le père de la mariée, a succédé à son père le 31 mars 1621 et, comme lui, il a confié le gouvernement à un favori, le comte-duc d'Olivares. Il se laisse entraîner dans la guerre de Trente Ans, qui signera le déclin irrémédiable de l'Espagne. Elle ne sera plus après cela qu'une puissance secondaire sur le théâtre européen en dépit de son immense empire colonial.

Charles II, fils et successeur de Philippe IV, monte sur le trône le 17 septembre 1665 à l'âge de quatre ans. Victime de la consanguinité familiale, c'est un personnage maladif qui se révèlera aussi stérile.

À l'approche de sa mort, chacun en Europe se demande à qui il cèdera la couronne, parmi les prétendants en lice... C'est en définitive vers Philippe, duc d'Anjou et petit-fils de Louis XIV et Marie-Thérèse, qu'il se tourne, de préférence au candidat des Habsbourg d'Autriche.

Proclamation du duc d'Anjou roi d'Espagne, 16 novembre 1700 (François Gérard, château de Chambord)

Les Bourbons pour le meilleur et le pire

Quand Charles II meurt le 1er novembre 1700, le vieux Roi-Soleil accepte son héritage pour le compte de son petit-fils, qui devient dès lors Philippe V et inaugure la branche dynastique des Bourbons d'Espagne, toujours sur le trône au XXIe siècle avec Juan Carlos Ier et son fils Philippe VI (...). 

Publié ou mis à jour le : 2021-09-24 18:56:48
BOF (08-06-2023 12:39:12)

C'est une guerre civile avec son cortege de malheurs, d'atrocités des 2 camps. Des familles déchirées par des meurtres et autres horreurs. Pour etre complet, il faut aussi mentionner l'aide de l'URSS sous formes de materiels militaires, d'avions de troupes, les massacres de religieux, religieuses, les destructions d'églises et autres monuments dont l'atelier de GAUDI.
Ref : le frere de Juan Carlos : accident, meurtre ? Ni l'histoire, ni la justice n'ont tranché.
Quant à l'inquisition, il est toujours facile de juger à posteriori sans tenir compte du contexte de l'époque : conquete musulmane, reconquete, illetrisme inculture, etc . Pour mémoire se référer au livre "l'INQUISITION" pour les nuls" qui site QUOTE "Nombre de procès de l’inquisition espagnole : environ 125 000. Taux de condamnation : entre 1.5% et 2%, soit entre 1875 et 2500 personnes.
Nombre de procès à Venise : 3 600. Taux de condamnation : 0.72%, soit 26 personnes.
Sorcières brulées dans le contexte de l’inquisition :
Espagne : 59.
Italie : 36.
Portugal : 4.
Nombre de sorcières tuées dans les pays protestants :
Allemagne : 25 000.
Liechtenstein : 300, sur une population de 3 000 habitants, soit 10% de la population.
Suisse : 4.000 sorcières brûlées (sur 1.000.000 hab.)
Danemark et Norvège : 1.350 sorcières brûlées.
Pologne et Lituanie : 10.000 sorcières brûlées

Observateur (22-10-2017 07:40:15)

@ Hérodote:
Le commentaire de LABORDE mériterait d'être précisé et développé dans dans une série d'articles: L'influence en sous-main de l'Angleterre et des États-Unis fut et est si massive, qu'un article n'y suffira pas.
Le rôle des puissances anglophones est perceptible ici et là, mais on a de la peine à en percevoir l'origine, du moins quand "on" est francophone.
Une vision synoptique, supportée par une collection d'articles originaux qui traitent d'un aspect à la fois, ne serait pas un luxe.
Pour étudier et documenter, il y en aura probablement pour des décennies. Rien ne presse: Les régimes passent, l'Histoire demeure.

Anne-Marie (03-07-2014 00:10:00)

Juste deux détails. Charles III est un fils de Philippe V et non son petit-fils. Et le roi calamiteux peint avec csa famille par Goya est Charles IV et non Charles VI.

LABORDE (03-06-2014 22:15:44)

Et voila comme on réecrit l'histoire! 1°)Guerre civile ? Quand le 12 mai 45 Churchill,après avoir aidé les rebelles de Franco(500 000 morts républicains!),contre la République, contre la gauche puis contre les communistes, par tous ses services dont le M16,le banquier truand Juan March ou Alexis Léger (l'anglophile de la non-intervention!) écrit à Truman: "Perturber aujourd'hui l'Union des espagnols relève de la trahison! Par ailleurs, comme le Caudillo n'est pas éternel et qu'un jour Dieu disposera de sa vie, il convient de penser à nous acheminer vers l'instauration de la monarchie traditionnelle! C'est "ça" qu"on" appelle la guerre CIVILE(!?)Tristes historiens!" 2°)Quand à 18 ans,le 29 mars 1956 ,à la villa Giralda,au Portugal de Salazar,il tue son petit frère,Alfonso 15 ans, d'un coup "de révolver! Mais de cela,"On" n'en parle pas!Ce fait préparerait" un roi à gouverner.. plus que le titre de "cabalero cadete qu'on lui attribue à l'académie militire Saragosse..mais chutt!3°) Quand, avec des "représentants anglais dans ses conseils", on monte le coupde Tejero de toutes pièces pour reprendre l'armée en main et détruire la Presse d'Egin qui dénonce la machination, se serait la démocratie qui s'installerait?! Ce triste individu qui s'appropria publiquement, en jurant aux Cortés, en 1969, l'action du dictateur Franco en juillet 36 puis ,ensuitele bombardement de civils à Gernika pour faire payer les basques de leur volonté d'indépendance et de République serait à occulter?! et tous les meurtres qui ont suivis?

Françoise Michaelis (03-06-2014 06:45:13)

Vous passez sous silence l'expulsion de tous les juifs d'Espagne en 1492 et l'effroyable inquisition, merci les rois catholiques!

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