1885-1947

La renaissance hindoue

À la fin du XIXe siècle, après huit siècles d'effacement face aux conquérants musulmans d'origine turco-mongole, les hindous reprennent leur destin en main... Paradoxalement, c'est aux colonisateurs britanniques qu'ils doivent cette opportunité.

L'hindouisme, troisième religion du monde

L'hindouisme, né dans la vallée du Gange il y a plus de 2000 ans, est aujourd'hui la religion de 80% des habitants de l'Union indienne. Il est présent dans les diasporas indiennes ainsi que dans quelques terres qui furent autrefois sous l'influence culturelle de l'Inde comme par exemple l'île de Bali, en Indonésie, dont le million d'habitants est très majoritairement hindouiste.

Avec plus d'un milliard de fidèles, c'est la troisième religion de la planète après le christianisme et l'islam mais elle est étroitement identifiée à l'Inde, celle-ci étant d'ailleurs souvent qualifiée d'Hindoustan (pays de l'hindouisme)...

L'autonomie revendiquée

L'unification de l'Inde par les Anglais et l'éviction des musulmans des postes de commandement ont pour effet de réveiller le sentiment national hindou.

La révolte des cipayes entraîne la liquidation de la Compagnie des Indes et la mainmise complète du gouvernement britannique sur les Indes avec un secrétaire d'État à Londres et un vice-roi à Delhi. Le 1er janvier 1877, la reine Victoria reçoit très officiellement le titre d'impératrice des Indes, à l'initiative du Premier ministre Benjamin Disraëli. Avec des vice-rois et des hauts fonctionnaires généralement compétents et probes, c'en est fini de la gabegie antérieure.

Les Britanniques introduisent des codes de lois communs à l'ensemble des habitants, non sans réprimer au passage des pratiques contestables comme le sati (l'obligation pour les veuves de se sacrifier sur le bûcher de leur époux).

Ils intègrent assez largement les Indiens à l'administration, la justice et l'armée. Les enfants des élites, comme Gandhi et Nehru, accèdent aux universités anglaises. Ils découvrent les vertus de la démocratie parlementaire et de l'État de droit... et sauront plus tard user de ces principes dans leur lutte contre les Britanniques.

Grâce aux érudits anglais, les Indiens découvrent aussi les textes, l'art et l'histoire de l'Inde ancienne. Cela commence dès 1834 avec le déchiffrage des chroniques d'Açoka, un grand roi du IIIe siècle. On assiste dès le début du XIXe siècle à un «aggiornamento» de l'hindouisme, libéré de ses complexes après que l'islam eut perdu sa prééminence.

Le mouvement débouche en 1885 sur la constitution à Bombay du Congrès national indien, à l'initiative du vice-roi britannique qui souhaitait pouvoir dialoguer avec un organe représentatif de l'ensemble des Indiens. Le Congrès se présente à ses débuts moins comme un parti politique que comme un rassemblement des élites (intellectuels, avocats, propriétaires...) essentiellement hindoues. Il prône des réformes dans le respect de la légalité britannique.

En 1906, à Calcutta, pour la première fois, le Congrès revendique l'autonomie interne de l'Inde. La même année, l'Aga Khan, chef de l'importante communauté musulmane des Ismaëliens, fonde la Ligue musulmane en vue de représenter les musulmans (environ un quart des 350 millions d'Indiens).

L'Histoire amorce un tournant... Un an plus tôt, en Extrême-Orient, la flotte japonaise a envoyé par le fond la flotte russe. Cette première défaite d'une puissance européenne (encouragée en sous-main par les Britanniques !) a eu un immense retentissement dans toute l'Asie et particulièrement en Inde.

Pendant la Grande Guerre, les Indiens demeurent loyaux à l'égard des Anglais. 1.300.000 d'entre eux prennent part aux combats et 100.000 y trouvent la mort. En 1917, le secrétaire d'État pour l'Inde, lord Montagu, leur promet une autonomie interne analogue à celle des dominions, le Canada et l'Australie. Las, à peine le conflit est-il terminé que les promesses sont oubliées. Il s'ensuit divers mouvements d'humeur et un très grave dérapage à Amritsar, dans la ville sainte des Sikhs, avec le massacre délibéré de plusieurs centaines de manifestants pacifiques.

Pour Mohandas Gandhi, un avocat de 50 ans devenu le chef le plus écouté du Congrès, l'heure de l'indépendance a sonné. Reste à s'assurer que celle-ci se fasse dans de bonnes conditions, sans violence et sans rupture de l'unité !...

Publié ou mis à jour le : 2019-05-14 14:43:18

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