Marie-Antoinette (1755 - 1793)

L'étourdie superstar

Dernière reine de l'Ancien Régime, Marie-Antoinette est le quinzième et avant-dernier enfant de Marie-Thérèse de Habsbourg, impératrice d'Allemagne, et de son mari François III de Lorraine, empereur sous le nom de François Ier.

Son mariage en 1770 avec le futur Louis XVI, est applaudi à Versailles comme à Vienne. Qui pourrait alors se douter de la tragédie à laquelle allait conduire cette union?

Marie-Antoinette en majesté (1785, d'après un portrait par Élisabeth Vigée-Lebrun)

Une union prometteuse

Dans les premiers temps, la beauté de la nouvelle dauphine comble d'aise le peuple français mais cet état de grâce ne dure pas... Marie-Antoinette souffre de l'indifférence de son mari à son égard. Louis est un garçon doux et maladivement timide.

Les choses rentrent dans l'ordre et quatre naissances se succèdent, de 1778 à 1786 : une fille qui survivra au reste de la famille, Marie-Thérèse, future Madame Royale ; le Dauphin espéré mais qui, d'une santé chancelante, mourra au tout début de la Révolution ; un deuxième garçon qui périra dans la prison du Temple après être formellement devenu Louis XVII ; enfin, une fille qui meurt au bout de quelques mois.

En attendant de régner et devenir épouse et mère, Marie-Antoinette se console en goûtant dans l'insouciance à tous les plaisirs de la cour. Habituée à l'aimable simplicité de la cour de Vienne, elle viole sans y prendre garde la sévère étiquette  de Versailles dans l'intimité du petit Trianon.

Reine en 1774, Marie-Antoinette ne dissimule plus son goût des frivolités et des diamants. Ses toilettes lui valent le surnom de « ministre des Modes ». Elles coûtent très cher au roi et lui valent les remontrances du ministre Turgot. Rancunière, la reine participe à la cabale qui va l'abattre.

Calomnies

Marie-Antoinette, par A-U Wertmüller (1788, château de Versailles)Victime imprudente des ragots, Marie-Antoinette est fustigée sous l'appellation d'Autrichienne, qui lui portera le plus grand tort sous la Révolution, après l'entrée en guerre de la France contre l'empereur François II, son neveu. Ses dépenses somptuaires, révélées en pleine crise financière, lui valent aussi le surnom de Madame Déficit.

À Paris comme dans les villes de province, on se délecte de ragots odieux sur ses infidélités supposées et plus sérieusement de ses maladresses.

Ainsi la reine se laisse-t-elle aller à qualifier son mari de « pauvre homme ». C'est une atteinte gravissime à la dignité royale.

La calomnie et l'impopularité atteignent des sommets avec l'Affaire du collier, en 1785, dans laquelle, paradoxalement, Marie-Antoinette n'a aucune responsabilité.

Le temps des malheurs

Le 4 juin 1789, pendant la réunion des états généraux à Versailles, le couple royal a la douleur de perdre son fils aîné. Cette épreuve rapproche le couple... et éloigne le roi de ses obligations publiques à un moment crucial de l'Histoire. 

Après son départ forcé de Versailles, le 5 octobre 1789, Marie-Antoinette prend conscience, enfin, de la tragédie en cours. Elle montre dès lors une énergie inattendue mais l'applique bien à tort à une cause perdue, la restauration de l'Ancien Régime.

Le Dauphin Louis-Joseph de France (Versailles, 22 octobre 1781 - Meudon, 4 juin 1789)Après le piteux échec de la fuite à Varennes, la reine cache à peine son souhait d'une intervention militaire contre la France. Autant dire que ses tractations plus ou moins secrètes avec l'ennemi, assimilables à un crime de haute trahison, pèseront lourd dans son procès. 

Sous la Législative, son refus de tout compromis vaut à Marie-Antoinette un nouveau surnom, celui de Madame Veto.

Survient la journée fatale du 10 août 1792, qui voit la prise des Tuileries et la chute de la monarchie. La famille royale est enfermée dans la prison du Temple. Dans cette ultime épreuve, Marie-Antoinette retrouve pour  son mari estime et sympathie.

Après l'exécution de Louis XVI, la reine est séparée de son fils puis incarcérée à la Conciergerie, antichambre de la guillotine. L'ex-reine fait front avec dignité. Pas plus que son époux, elle n'échappe à l'échafaud.

Publié ou mis à jour le : 2019-10-21 14:27:34
Lizzie (24-02-2021 17:29:01)

Cet article est objectif et équilibré; il éclaire la personnalité et le caractère de Marie Antoinette avec ses défauts, sa naïveté, sa légèreté mais aussi sa malchance, l’absence de conse... Lire la suite

lb.dutignet@orange.fr (24-02-2021 11:03:19)

S'agissant de la Reine Maire-Antoinette et du Roi Louis XVI je suis surpris de vos références à Stefan Zweig , complètement dépassées . Sur la Reine , l'ouvrage de Simone Bertière : "Maire-An... Lire la suite

DELESTRE (12-12-2013 18:41:30)

De beaux articles sur HERODOTE , à lire avec plaisir
et qui nous rafraîchissent la mémoire.
Merci à tous ceux qui contribuent à la rédaction de ces textes pour ces moments de détente
si appréciés.

Lilian (20-11-2013 22:35:36)

J'ai lu l'article sur le Petit Trianon lié à cette page consacrée à Marie Antoinette. Deux informations que j'y ai trouvées ne sont pas d'accord avec tout ce que j'ai toujours lu sur ce palais. D... Lire la suite

Chétif (19-11-2013 17:48:27)

On entend parler de Marie-Antoinette comme la dernière reine de France; mais alors les épouses de LOUIS XVIII, Charles X et Louis-Philippe ne sont pas considérées comme reine ?

Paul (19-11-2013 14:20:07)

Soyons justes envers cette reine de France:ne l'enfermons pas,ni dans l'image d'une femme légère,ni dans l'image d'une martyre.Elle est les deux à la fois. Femme légère:elle l'était assurément... Lire la suite

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