Olympe de Gouges (1748 - 1793)

La cause des femmes

Personnage secondaire de la Révolution française, Olympe de Gouges a été redécouverte à la fin du XXe siècle par les mouvements féministes qui se l'ont appropriée, à juste titre d'ailleurs. Nul doute qu'elle aurait soutenu leurs combats pour l'égalité des droits entre les sexes.

Libre de moeurs, libre de pensée

Portrait de Madame Aubry, future Olympe de Gouges, (1784, aquarelle, musée Carnavalet) (7 mai 1748, Montauban - 3 novembre 1793, Paris)Née en mai 1748 dans un ménage modeste de Montauban sous le nom de Marie Gouzes, elle se marie à seize ans. Veuve et mère deux ans plus tard, elle se remet sans attendre en ménage avec un entrepreneur  qu'elle suit à Paris.

À vingt ans, tandis que le règne de Louis XV arrive sur sa fin, la jeune provinciale entame une nouvelle vie, libre de toute contrainte... mais avec tout de même le soutien financier de son compagnon. 

Reniant ses origines quercynoises, elle prend le nom de scène Olympe de Gouges et fréquente assidûment les écrivains et intellectuels qui gravitent autour du duc d'Orléans.

Quant arrive la trentaine, elle s'offre divers amants dont l'écrivain François Sébastien Mercier, auteur du Tableau de Paris, et écrit des pièces de théâtre et des romans qui fleurent bon les sentiments compassionnels à la mode. Mais son ton et ses idées ne tardent pas à mûrir...

En 1785, elle publie pour le Théâtre-Français une violente dénonciation de l'esclavage. En 1788, elle récidive avec ses Réflexions sur les hommes nègres, qui lui valent d'être accueillie par les abolitionnistes dans la Société des Amis des Noirs

En 1786, elle écrit aussi une suite au Mariage de Figaro de Beaumarchais dans laquelle elle dénonce le mariage forcé des filles et plaide pour l'émancipation féminine.

Femme et révolutionnaire

Quand survient la Révolution française, en 1789, Olympe de Gouges, déjà quadragénaire, redouble d'activité et multiplie brochures et libelles dans lesquels elle réclame avant toute chose l'égalité des droits entre tous les citoyens sans distinction de sexe, de couleur ou de revenu. Elle plaide aussi pour le droit au divorce (elle sera exaucée dès le 20 septembre 1792).

Olympe de Gouges brave la bienséance révolutionnaire en publiant une parodie de l'auguste Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen sous l'intitulé : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, avec une dédicace à la reine Marie-Antoinette, où l'on peut lire : « La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » (article 10).

En matière institutionnelle, Olympe s'en tient toutefois au souhait d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise et restera jusqu'à la mort attachée à la royauté.

Sous la Convention, après la chute de celle-ci, elle milite au club des Jacobins. Elle y dénonce la peine de mort et revendique le droit de vote sans distinction de sexe... Hostile à la Terreur et proche des Girondins, elle est arrêtée sur ordre de Robespierre et guillotinée le 3 novembre 1793. « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort ! » lance-t-elle avant de mourir.

Publié ou mis à jour le : 2020-06-16 22:58:23
Bernard Farion (10-10-2013 00:15:36)

très bel article qui met en lumière une femme trop méconnue du grand public. Merci.

ALEXANDRE (01-10-2013 10:48:45)

ai bien apprécié votre article(comme d'habitude) ainsi que les différentes appréciations des personnes suscitées.Pour faire bref;nul n'est prophète en son pays,et comme dans bien des situations,il faut être mort pour être reconnu,pour exemple,Jeanne,bonne lorraine(comme moi,sans fausse modestie et comme très souvent et de tous temps,"trahie ou délaissée par les siens...à bientôt,lors de la croisière....(j'ai prénommé une de mes filles "Olympe...Alerxandre...prémonitoire ou pythique!!!!

Hervé Camier (01-10-2013 06:43:24)

Attention!L'histoire va de la civilisation (matriarcale) à notre barbarie (patriarcale). Les soi-disant avancées sont purement mécaniques, nullement mentales.La révolution patriarcale date de Gilgamesh, il y a 5000 ans, et a été reprise il y a 2000 ans par Paul de Tarse, persécuteur de Marie Madeleine (Romains 16, 6.17-18) réfugiée alors près d'Éphèse, plus tard à la Sainte Baume, en Provence

comboire (29-09-2013 14:56:20)

Une grande Dame dont la place est au Panthéon

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