Berlin

Capitale de l'Europe future

Métropole spacieuse et vivante, turbulente et prospère, c'est la jeune capitale d'un pays jeune. Son architecture est disparate et sans grâce particulière. Ses principaux atouts sont dans ses musées, témoins d'un passé dynastique illustre.

La chancellerie, résidence officielle de la chancelière Angela Merkel à Berlin (photo : Fabienne Vignolle)Cette définition aurait pu être celle de... Madrid. Mais c'est de Berlin que nous vous entretenons ici.

Bien que trois fois moins peuplée que Paris et Londres, Berlin s'affirme en ce début du XXIe siècle comme la véritable capitale de l'Europe, où se fixent les orientations politiques et économiques du Vieux continent, où se décide le sort de ses populations.

Idéalement installée au coeur de l'Europe, elle attire en grand nombre des travailleurs tant de l'Europe méridionale que de l'Europe orientale ou de la Turquie. Elle n'en reste pas moins fidèle à sa culture et respectueuse de son Histoire.

Tranquilles bourgeois de la Hanse

Le nom de Berlin, ou plutôt celui de Cölln, sa soeur jumelle, apparaît pour la première fois dans un document en 1237. Berlin-Cölln n'est alors qu'une bourgade dans une marche orientale de l'Allemagne, le Brandebourg (en allemand : Brandenburg), un territoire anciennement slave et en voie de germanisation. 

L'église Saint Nicolas (Berlin), photo : Fabienne Vignolle, 2013La ville est sise au confluent de la Spree et de la Havel, des rivières de plaine au cours sinueux dont les eaux se jettent dans l'Elbe.

Une île facilite la traversée de la rivière et sert de refuge aux habitants (de même que Paris autour de l'île de la Cité). Un seul monument demeure de cette époque : l'église Saint-Nicolas (Nikolaikirche), aujourd'hui transformée en musée et salle de concert...

Bien que placée sous l'autorité du margrave de Brandebourg, la bourgeoisie locale bénéficie d'une grande autonomie et s'associe à la ligue hanséatique, une coalition de villes marchandes autour de la mer Baltique.

En 1356, par la Bulle d'Or de Nuremberg, l'empereur promeut le margrave de Brandebourg au rang de Prince Électeur (en allemand : Kurfürsten). En 1411, l'empereur Sigismond offre le margraviat héréditaire de Brandebourg à un énergique seigneur, le burgrave de Nuremberg Frédéric de Hohenzollern. Le concile de Constance y ajoute un peu plus tard le titre d'Électeur. L'heureux impétrant se voit conférer solennellement ce titre le 18 avril 1417, sous le nom de Frédéric 1er. C'est le début d'une prodigieuse ascension familiale qui va s'achever cinq siècles plus tard. 

Les Hohenzollern décident de fixer leur résidence à Berlin et, pour cela, mettent fin aux libertés municipales.

Le château de Berlin, un fantôme envahissant

En 1443 a été posée la première pierre du château seigneurial sur l'île de Cölln. Le Stadtschloss fut en définitive détruit par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Le gouvernement de la RDA construisit à la place un palais de la République dans un style architectural qui ferait passer le style stalinien pour un modèle de légèreté... L'immeuble fut sans regret détruit après la réunification de la ville, dans les années 1990. Il a laissé la place en 20 à un centre culturel contemporain, le Humboldt Forum. Trois de ses façades seront la réplique de l'ancien château, pastiche néo-baroque du XIXe siècle, la quatrième, en style contemporain, ouvre sur un musée ethnologique. Ains a été achevée la reconstitution de l'ancien centre historique de Berlin, avec les musées, la cathédrale luthérienne et la mairie ; une « Athènes-sur-Spree » à la mesure du leadership allemand sur l'Europe.

Le château de Berlin en 1900

Une incroyable ascension

En 1511, le margrave Albert de Brandebourg (Albrecht von Brandenburg) est élu grand maître de l'ordreTeutonique, un ordre de moines-chevaliers sur le déclin mais doté de vastes possessions à l'Est de la Baltique. Quelques années plus tard, il adhère à la Réforme de Luther et, sur son conseil, en 1525, transforme l'État de Prusse administré par l'ordre Teutonique (Ordensstaat Preußen) en un duché héréditaire (Herzogtum Preußen). Joli coup (...).

Publié ou mis à jour le : 2020-12-17 21:59:08
kanako san (19-10-2013 19:40:04)

après une première visite de Berlin en 2012, cette deuxième
a été aussi passionnante... et tellement parlante !

Pierre (24-06-2013 17:53:16)

Un tout petit point d' histoire récente: Il y a deux ans, ma femme (qui fut secrétaire du Ministre Plénipotentiaire Français à Berlin de 1963 à 1966) sommes retournés dans l' ancien Secteur Fra... Lire la suite

Jean-Jacques Werling (19-06-2013 11:20:09)

Qui peut m'expliquer pourquoi Frédéric-Guillaume 1er, le roi-soldat, Soldatenkönig en allemand, devient tout d'un coup roi-sergent en français ? Les français l'ont-ils tellement apprécié qu'ils... Lire la suite

Jean-Jacques Werling (19-06-2013 11:19:28)

Quand le Grand Électeur fit venir des huguenots à Berlin, ceux-ci apportèrent des capitaux et un savoir-faire, sources d'un important développement de la capitale. Nombreux, parmi eux, étaient d'excellents artisans et se rendirent très rapidement utiles au développement. Cela entraina le fait que les Berlinois furent obligés de se mettre au français. Notre langue devint rapidement la langue officielle, surtout à la Cour où les talents des huguenots furent très appréciés.

Quand Frédéric-Guillaume &er devint roi, en 1714, il s'empressa, dans une de ses premières mesures, d'imposer l'allemand comme langue officielle. On peut s'imaginer que, sans cette mesure, aujourd'hui, toute l'Allemagne parlerait français.

Werling (17-06-2013 19:43:52)

J'ai toujours plaisir à lire votre résumé de l'histoire de Berlin. (voir mon commentaire précédent sur le Grand Électeur. 2 réflexions à présent : 1. Pourquoi le roi-soldat (Soldatenkönig) e... Lire la suite

Werling (17-06-2013 19:32:52)

Votre résumé de l'histoire de Berlin est excellent. Lors d'une autre publication je vous ai indiqué quand l’Électeur Frédéric Guillaume est devenu grand. Cette fois-ci je voudrais vous signal... Lire la suite

alain Dollinger (31-05-2013 18:33:07)

merci pour cette visite qui me rappelle tant de souvenirs du temps du mur puis après sa destruction

JJ (28-05-2013 17:57:11)

C'est un très bon résumé de l'histoire de Berlin. Je relève une petite inexactitude. Si l’Hôpital de "La Charité" a bien été créé pour les pestiférés par le roi Frédéric I, ... Lire la suite

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