Andrew Jackson (1767 - 1845)

Un self made man à la Maison Blanche

Andrew Jackson est le premier président des États-Unis d’extraction modeste. Homme de l'Ouest, avocat autodidacte d'une honnêteté scrupuleuse, c'est aussi un self made man énergique et fonceur, impétueux et même brutal.

Il a 61 ans quand il est élu une première fois à la Maison Blanche en 1828. Il clôt pour de bon l'ère « des bons sentiments » et des patriciens de la côte Est et du Sud. Avec lui, les États-Unis accèdent à la maturité.

Andrew Jackson prêtant serment lors de son investiture le 4 mars 1829

Mauvais garçon au grand cœur

Enfant posthume d’un immigrant irlandais, né dans une petite ferme de Caroline du Sud, rebelle aux études et joueur, Andrew Jackson prend part à la guerre d’indépendance dès l’âge de treize ans.

Rendu à la vie civile après la guerre, il apprend assez de droit pour entrer comme avocat au barreau de Caroline du Nord. Il s'enrichit dans la spéculation foncière et prend des cours de bonnes manières pour se faire admettre dans la bourgeoisie locale.

Il se lance dans la bataille politique, participe à la Convention qui rédige la Constitution du Tennessee et se fait élire représentant (« député ») de ce nouvel État quand il entre dans l'Union en 1796. 

Il en devient sénateur l'année suivante  puis est élu en 1802 général de la milice du même État.

Alors s'affirment ses qualités de chef de guerre. À la tête d’une armée débraillée, il triomphe des Indiens Creeks et s’empare de leur territoire. Il adopte en passant un bébé orphelin pour lequel il s’est pris de pitié.

C’est toutefois la guerre avec l’Angleterre, en 1812, aussi qualifiée de « Seconde guerre d’indépendance », qui lui vaudra la célébrité. Avec l’aide du pirate français Jean Laffitte, il reconquiert La Nouvelle Orléans.

Naissance au forceps du Parti démocrate

Le président Monroe ayant annoncé son intention de ne pas se représenter au terme de son deuxième mandat, il s'ensuit une débauche de candidatures. Andrew Jackson arrive en tête du vote populaire et également du vote des grands électeurs. Mais avec 99 grands électeurs, il est encore loin des 131 voix de la majorité absolue. Du coup, il revient à la Chambre des représentants de désigner le futur président ! Elle fixe son choix sur le notable John Quincy Adams.

Indigné, Jackson démissionne du Sénat et se retire dans sa propriété de L'Hermitage, près de Nashville. Mais ses amis ne renoncent pas. Ils refondent le Parti républicain-démocrate et le rebaptisent Parti démocrate (Democratic party). C'est sous ce nom qu'il est aujourd'hui connu.

Président à poigne

Andrew Jackson, président des Etats-Unis (1767-1845)Élu enfin en 1828, Andrew Jackson s'en prend d'emblée à la corruption qui gangrène l'administration fédérale et destitue près de la moitié des fonctionnaires installés à des postes de responsabilité.

Il inaugure ce faisant le spoils system ou « partage des dépouilles », qui consiste à changer tout ou partie partie du personnel politique après chaque élection. Lui-même s'entoure d'un petit groupe de conseillers sans titre officiel : le kitchen cabinet ou « gouvernement de la cuisine ».

Fort de son assise électorale, le président engage un bras de fer avec le Congrès. Il oppose son veto à douze lois votées par le Congrès, soit plus que tous ses prédécesseurs.

Ses opposants dénoncent son emploi abusif du veto tout comme son clientélisme et le surnomment « roi Andrew ».

Lutte des classes

Pour la première fois, l'économie et la finance entrent dans les prérogatives présidentielles. Fidèle à l'idéal rousseauiste de Jefferson, Jackson défend les droits des États et engage la lutte contre la finance de New York : il s'oppose en particulier à la reconduction de la Banque fédérale des États-Unis fondée par Hamilton en 1791.

Mais dans le même temps, en 1832, Andrew Jackson sévit avec vigueur contre la prétention de la Caroline du Sud à « nullifier » les droits de douane de la fédération qu'elle juge trop élevés.

Il oblige la Caroline du Sud à s'incliner et n'hésite pas à agiter la menace d'une intervention militaire. La Caroline du Sud et les autres États sudistes repartiront à l'aventure 28 ans plus tard en faisant sécession mais c'est une autre histoire...

Publié ou mis à jour le : 2020-11-10 07:31:10
pierre (11-11-2016 09:21:55)

Personnellement, j'ai beaucoup d'admiration pour la musique "country", le "blues", le "rock" ... ces musiques étant issues du "melting-pot" de la grande Amérique. Mais mon admiration s'arrête là. L'extermination des indiens et le cantonnement dans des réserves des survivants, sans oublier le racisme qui revient en force, a toujours été pour moi un frein à "l'américanolâtrerie" des nos politiques. Aujourd'hui, un type comme Jackson, serait peu apprécié, en dehors des financiers, comme cela est le cas de ce clown, même pas drôle, de Donald Trump, que le peuple aurait choisi. Sans doute, mais le système électoral américain est fait de manière bizarre. Vous pouvez très bien voter pour quelqu'un, qui ne sera pas forcément représenté par le grand électeur qui choisit un autre personnage. Le suffrage universel, tel que nous le connaissons en France, est inexistant chez l'oncle Sam, à ma connaissance. C'est du coup une des explications de l'apparition de personnages pas forcément talentueux, mais surtout culottés, démagos et soutenus financièrement par des "tireurs de ficelles" ou marionettistes. Bernie Sanders, qui n'était issu d'aucun sérail, en a d'ailleurs fait les frais. Pourtant, en théorie, c'est lui qui avait l'adhésion populaire, bien davantage que Trump. Jackson est un des premiers maillons d'un rassemblement de colons, venus d'Europe, qui se sont appropriés des terres et des richesses, en éradiquant physiquement toute résistance. En 1842, les Mexicains et les Indiens du Sud, ont perdu la moitié de leurs territoires. C'est un peu ce qui se passe encore aujourd'hui en Amérique du Sud, en Israël, en Afrique et ailleurs. La loi du plus fort. Make America great again ... En enlevant "again", nous sommes à nouveau dans la période Jackson. C'est un point à méditer pour un pays comme le nôtre, dont la devise est en principe "Liberté, Egalité, Fraternité". Il serait temps pour nous de revoir nos positions vis à vis de la sortie ou non de l'OTAN, à la lecture des infos qui nous parviennent au delà de l'Atlantique et cesser notre alignement systématique sur la politique de l'oncle Sam qui ne défend que SES intérêts, quitte à fomenter des coups tordus pour y arriver. Il est vrai aussi que l'honnêteté en politique n'existe pas, ou presque pas ...

Epicure (24-10-2016 16:09:52)

Si on étudie un peu l'Histoire des USA, on voit à quel point sa Réputation de Démocratie est usurpée et toute relative...Par rapport à l'odieuse Europe des Tzars, des Hohenzollern et autres Cours Hispaniques et Orthodoxes ainsi que les Républiques antisémites, il n'était pas difficile de mieux faire... au moins pour les réfugiés quittant l'Europe Nationale-Conservatrice...et offrrant une main-d'oeuvre corvéable, s'enrtichissant éventuellement ensuite, sur le dos de la spoliation du territoire: terres arables, forêts, fourrures, Or et autres minerais, et économie de développement (Trains, bateaux, exportations) sur les territoires "promis aux Indiens par des Traités ,non respectés! (Indiens qui possédaient ces
territoires (en s'y disputant fort!) depuis le paléolithique...!!!!!!!)
Les Slaves du Johnson County, les Cherokees et autres Sioux, ont apprécié les Belles Valeurs de la Démocratie Humaniste-Franc-Maçonne Américaine! Merci à elle!

Brigitte (12-01-2014 20:55:16)

Et quid de l'Indian Removal Act ?

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