Commerce

Petite histoire des grands magasins français

Comment leur échapper ? Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, les grands magasins sont devenus le symbole du commerce triomphant mais aussi des institutions culturelles, passage obligé de tout touriste.

Pour en arriver là, leurs fondateurs ont élaboré toute une stratégie de séduction à l'intention de clients ravis de succomber à une attraction presque amoureuse pour ces boutiques adeptes des superlatifs.

Comme le romancier Émile Zola en son temps, poussons les portes des modèles d'Au Bonheur des dames pour mieux comprendre pourquoi ils fascinent tellement les foules.

Grands Magasins du Louvre, le hall Marengo, BnF, Paris.

Pas de grands magasins sans grands hommes

Aristide Boucicaut (14 juillet 1810, Bellême (Orne) - 26 décembre 1877, Paris)Les grands magasins sont nés d'une faillite : celle du Petit Saint-Thomas, magasin de nouveautés situé rue du Bac, à Paris.

Parmi les employés remerciés se trouve Aristide Boucicaut, chef du rayon «châles».

Fils de fermier, marié contre l'avis de sa famille à une ancienne gardienne d'oies, Marguerite, ce Normand n'aurait jamais dû entrer dans les manuels d'Histoire.

Mais voilà : l'homme a de la ressource et des idées : embauché à la mercerie Au Bon Marché qui vient d'ouvrir dans le quartier, il en prend la direction en 1854 avant d'en faire, à grands coups d'innovations, le premier de nos «Grand magasins».

Ce précurseur ouvre la voie à Alfred Chauchard, ancien commis et fondateur des Grands Magasins du Louvre (1855), Jules Jaluzot, simple vendeur avant d'ouvrir Au Printemps (1865) et Ernest Cognacq, également un ancien employé.

Au Paradis des Dames, affiche publicitaire, 1856, BnF, Paris.Ernest Cognacq crée avec son épouse Marie-Louise Jaÿ La Samaritaine (1865), ainsi nommée d'après le nom d'une fontaine publique installée sur le Pont-Neuf voisin.

Ajoutons à ce défilé deux cousins venus d'Alsace, Alphonse Kahn et Théophile Bader, qui ont eu la bonne idée de s'associer pour reprendre un petit commerce devenu les Galeries Lafayette (1894), d'après le nom de sa rue.

Ces «self-made men», précurseurs du modèle américain de la fin du XIXe siècle, ne manquent pas de s'adonner à la philanthropie, une fois au sommet de l'échelle sociale. Ainsi Aristide Boucicaut fonde-t-il un hôpital à son nom (aujourd'hui fermé).

Le couple Cognacq-Jaÿ, amateur d'art, laisse un beau musée dans le quartier du Marais et de nombreuses institutions au service de l'enfance, reflet de leur amertume de n'avoir pas eu de descendance.

Émile Zola n'avait que l'embarras du choix pour donner corps à son Octave Mouret, grand maître d'Au Bonheur des dames (…).

Publié ou mis à jour le : 2020-12-31 17:50:51

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