Richard III (1452 - 1485)

Une réputation de tyran héritée du théâtre

Richard III ne régna que deux ans sur l'Angleterre, à la fin du Moyen Âge mais laissa la réputation d'un tyran sans égal en raison de la pièce que lui consacra Shakespeare, un siècle après sa mort (« Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! »).

Il est tué à 32 ans, en 1485, à Bosworth, après s'être battu avec fougue et courage. En dépit de cela, sa dépouille nue est lacérée de mille façons, ficelée sur un cheval et traînée jusqu'à la ville de Leicester.

Inhumation tardive

Sa tombe a disparu peu à peu de la mémoire des hommes jusqu'à ressurgir spectaculairement à l'occasion de fouilles archéologiques sous un parking de Leicester, en 2012.
Après exhumation d'un squelette et analyse ADN, les scientifiques ont pu alors affirmer avec certitude avoir retrouvé le roi maudit. Ses restes ont été inhumés avec une pompe proprement royale dans la cathédrale de la ville le 25 mars 2015.

Richard III (Fotheringhay, 2 octobre 1452 -  Bosworth, 22 août 1485, Portrait du XVIe siècle, d'après un original peint de son vivant et aujourd'hui perdu

Un prince aimable

Le futur Richard III est le quatrième et dernier fils de Richard d'York. C'est encore un nourrisson quand débutent les hostilités entre son père, prétendant à la couronne anglaise, et le roi Henri VI de Lancastre. Cette guerre des Deux-Roses (la rose blanche d'York et la rose rouge de Lancastre) prendra fin avec sa mort.

Après la mort de Richard d'York, en 1460, son fils aîné revendique à son tour le trône avec l'aide d'un puissant seigneur, le comte Richard de Warwick. Ayant contraint les Lancastre à l'exil, il ceint la couronne sous le nom d'Édouard IV. La guerre des Deux-Roses aurait pu s'arrêter là sans les manigances de Warwick, le «Faiseur de Rois».

Celui-ci se brouille avec sa «créature» et tente d'entraîner son frère cadet George de Clarence dans un complot. Richard reste quant à lui fidèle à son frère. Bien lui en prend car le complot échoue. Peu après, Warwick ne craint pas de retourner sa veste. En exil auprès du roi de France Louis XI, il s'allie avec l'ancien roi Henri VI et, au terme d'une brève équipée militaire, le replace sur le trône à l'automne 1470.

C'est au tour d'Édouard IV et Richard de traverser la Manche. Mais ils ne baissent pas les bras. Ils quittent très vite leur exil bourguignon et écrasent les Lancastre au printemps 1471. Henri VI est enfermé à la Tour de Londres où il est assassiné. Warwick et le jeune prince Édouard, héritier des Lancastre, trouvent la mort au combat.

En 1478, George de Clarence, pardonné après sa trahison avec Warwick, se reprend à comploter contre son frère. Celui-ci le fait juger et mettre à mort. On dit que George, connu pour son goût de la boisson, demanda à être noyé dans un tonneau de malvoisie.

Richard, qui supporte mal l'hostilité de sa belle-soeur, la reine Élisabeth Woodville, se retire sur ses terres, dans le Yorkshire, avec son épouse Anne Neville, fille cadette de Warwick. 

Sur ces entrefaites meurt le roi Édouard IV, le 9 avril 1483... Il laisse une fille, Élisabeth, et deux garçons, Édouard, 12 ans, et Richard, 10 ans.

Un roi impitoyable

Richard de Gloucester a été désigné par son frère comme Protecteur du royaume en attendant le couronnement du nouveau roi Édouard V d'York. Mais d'emblée, il se heurte à l'hostilité du clan Woodville.

Informé de leurs manigances par Lord Hastings, un ami du roi défunt, il fait séquestrer ses neveux dans la Tour de Londres et, pour assurer sa propre sécurité, il projette rien moins que de les déshériter et recevoir lui-même la couronne.

Lord Hastings ayant refusé de le suivre dans cette voie, il est proprement décapité. Deux jours plus tard, le 22 juin 1483, un porte-parole du duc de Gloucester fait valoir que le mariage d'Édouard IV avec Élisabeth Woodville était invalide et que leurs enfants sont donc des bâtards, interdits de régner !

Les malheureux ne seront plus vus vivants par quiconque. Force est d'admettre que leur oncle les a faits mettre à mort dans leur prison, ne pouvant admettre qu'ils se lèvent un jour contre lui. 

À la fin juin, le Parlement lui adresse une supplique  pour qu'il accepte la couronne. Après un semblant d'hésitation, il accepte et devient Richard III. Son couronnement, le 6 juillet 1483, réunit quasiment toute la noblesse anglaise.

Cette belle unanimité se fissure très vite. Dès le mois d'octobre, une bonne partie de la noblesse et les Woodville rejoignent le parti des Lancastre, représenté par un lointain cousin en exil, Henri Tudor, comte de Richmond. L'alliance est consolidée par une promesse de mariage entre Henri et Élisabeth d'York, la fille du défunt Édouard IV. 

Richard III voit le sort se retourner contre lui avec la mort de son fils unique, le prince Édouard, en avril 1484. En mars 1485, nouveau coup dur avec la mort de la reine Anne Neville. 

L'affrontement décisif a lieu le 22 août 1485 près du village de Market Bosworth. Richard III est tué d'emblée en chargeant à la tête de sa cavalerie. Désireux d'en finir enfin avec la guerre dynastique, les Anglais se rallient au vainqueur, Henri VII Tudor.

Publié ou mis à jour le : 2023-03-30 18:29:55
niki (02-10-2018 20:36:19)

très bon article - effectivement richard III n'a pas assassiné ses neveux - c'est plus que probablement la mère de l'usurpateur tudor qui les a fait exécuter, pour éviter qu'ils ne viennent venger leur famille et reprendre le trône qui leur revenait de droit - lire à ce sujet l'excellent livre de Paul Murray Kendall

jean-louis (03-04-2015 14:25:08)

Ma réaction à la lecture de cet article est proche de celle de Catherine Lefèvre. J'ai pris un papier et un crayon, mais cela ne m'a pas aidé à comprendre les liens entre les différents intervenants. Le nombre de personnages m'a empêché de comprendre qui était qui.
Il est très rare que vos articles ne permettent pas de faire le point sur un sujet.

Jak40 (28-03-2015 09:10:54)

Cela ressemble aux Mode d'Emploi qui sont rédigés par de mauvais pédagogues pour des gens qui savent déjà tout....
On constate aussi cependant, que les peuples alors n'étaient comptables que de leur corvées... et que le Narcissisme (alors seulement nobiliaire) régnait encore plus outrageusement qu'aujourd'hui. Nous avons fait vraiment de Réels Progrès: à présent les peuples doivent donner leur aval électif une fois au moins, à leurs Idoles politiques, pour que celles-ci les manipulent mieux vers la guerre! Que le peuple en ait assez ne suffit plus... ....

Taisne (27-03-2015 17:45:00)

Richard n'a pas fait assassiner ses neveux: pour vous en convaincre, lisez donc "La Fille du Temps" de Joséphine Tey paru en livre de poche

Anonyme (25-03-2015 22:49:39)

Cet article est un peu confus. On connait mieux le personnage de la pièce de Shakespeare que le véritable Richard III. On sait que la mauvaise réputation de Richard III est en partie injustifiée mais on ne comprend pas bien dans cet article les crimes qui lui sont réellement imputée. Est -il le meurtrier des enfants du roi Edouard son frère ? Qui des Lancastre et des York avaient le plus de légitimité pour revendiquer la couronne à la mort de Richard III.?

CASEL (26-02-2013 23:37:56)

Merci de votre article.
Le pluriel des noms propre n'existe pas en français!

Catherine Lefèvre (20-02-2013 10:10:43)

J'apprécie la plupart de vos articles , et j'en conserve beaucoup, mais celui-ci me paraît incompréhensible ! Je sais que l'Histoire d'Angleterre de cette période est très compliquée ! Mais cet article énumère un grand nombre de personnages sans que l'on puisse saisir leurs liens ....Peut-être aurais-je du prendre un papier et un crayon.... N'y aurait-il pas moyen de faire un arbre généalogique abrégé pour qu'on s'y retrouve ?

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