Hitler (1889 - 1945)

Naissance d'un chef

À la fin de la Première Guerre mondiale, Adolf Hitler (29 ans) est démobilisé. Comme beaucoup de soldats démobilisés et sans ressources, il reste dans l'armée. Son talent d'orateur (de gesticulateur plutôt) lui vaut d'être employé comme «officier politique» par la section bavaroise de l'armée pour infiltrer et dépister à Munich les trublions révolutionnaires, communistes, anarchistes...

Indic devenu militant, il va prendre très vite l'ascendant sur ses compagnons de route. Petit, agité, teigneux, au demeurant pas très beau, très certainement impuissant, il envoûte néanmoins ses interlocuteurs et soulève l'enthousiasme des foules par ses phrases hâchées, sans fioritures ni nuances

Le 24 février 1920, il expose en public le programme en 25 points de son parti rebaptisé NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei ou Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands), qui sera plus tard connu sous l'abréviation «nazi».

Désigné comme le Führer (ou Guide) de son Parti, il promet à ses auditeurs de réviser l'humiliant traité de Versailles et de restaurer la fierté de l'Allemagne, prétendument mise à mal sous l'influence des Juifs cosmopolites et sans patrie. Soulignons qu'il est loin d'être le seul à brasser ces idées... Il a de nombreux concurrents mais les brisera les uns après les autres.

Comme son principal concurrent, le parti communiste, le parti nazi est nettement anticapitaliste et orienté à gauche, du côté de la classe ouvrière. Ainsi demande-t-il «la suppression des revenus obtenus sans travail et sans peine, et l'affranchissement de la servitude capitaliste». Mais il met aussi en avant l'antisémitisme au nom de considérations morales et sociales : «Si nous sommes socialistes, nous devons automatiquement être antisémites car, autrement, il n'y a que matérialisme et culte du veau d'or, contre quoi nous nous dressons résolument» (discours d'août 1920 devant le NSDAP).

Hitler a ainsi l'habileté de présenter une alternative nationale et allemande au communisme d'inspiration russe et internationaliste, ce qui a l'heur de séduire beaucoup d'Allemands des classes populaires ou moyennes qui ne tiennent pas les Russes et autres étrangers en grande estime.

En août 1921, il dote son parti d'un corps franc paramilitaire, les SA (abréviation de Sturm Abteilung ou Section d'Assaut), surnommés les «Chemises brunes» en vertu de leur uniforme.

Revers de fortune

L'année 1923 s'avère décisive. Occupation étrangère, grèves, inflation, soulèvements révolutionnaires... L'Allemagne est sens dessus dessous. Hitler juge le contexte favorable pour s'approprier le pouvoir à l'imitation de Mussolini en Italie l'année précédente. Mais comme il n'est pas question de s'en prendre au pouvoir national, qui siège à Berlin, c'est au gouvernement du Land (État fédéral) de Bavière que s'attaque le bouillant agitateur.

L'échec piteux du «putsch de la Brasserie», le 9 novembre 1923, débouche sur son arrestation et sa condamnation à plusieurs mois de forteresse. Qui parierait alors sur son avenir ?

Publié ou mis à jour le : 2019-09-12 19:27:11

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