François Mitterrand (1916 - 1996)

Le roman d'un président

Président de la République française de 1981 à 1995, François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente), dans la famille d'un industriel vinaigrier. Séduisant et cultivé, excellent orateur, François Mitterrand se découvre très vite des dispositions pour diriger les hommes.

De Vichy au socialisme

Enrôlé comme sergent au début de la Seconde Guerre mondiale, François Mitterrand est capturé comme la plupart des autres soldats français.

S'étant enfui en 1942, il assure à Vichy un emploi modeste dans un service qui s'occupe de la réinsertion des prisonniers. Il reçoit la Francisque des mains du Maréchal Pétain.

Début 1943, prévoyant la faillite du nazisme, le jeune homme met un pied dans la Résistance.

À la Libération, à peine âgé de 28 ans, il devient ministre des Anciens combattants, puis ministre de la France d'outre-mer et ministre de l'Intérieur.

Il est ministre de la Justice sous le gouvernement de Guy Mollet, lorsque les militaires reçoivent les pleins pouvoirs à Alger pour mettre fin au terrorisme par tous les moyens.

Le retour du général de Gaulle aux affaires, en 1958, l'oblige à rentrer dans l'anonymat. Candidat contre le général aux élection présidentielles de décembre 1965, François Mitterrand se présente comme le champion de l'alternance au gaullisme. Il réussit à mettre le président en ballotage.

Ce relatif succès le conduit à fonder le 12 juin 1971, au congrès d'Épinay-sur-Seine, un nouveau parti socialiste sur les ruines de l'ancienne SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière), discréditée par son engagement dans les guerres coloniales.

Un règne à éclipses

Après un échec de justesse en 1974 face à Valéry Giscard d'Estaing, il gagne les élections présidentielles le 10 mai 1981, tirant parti de l'impopularité du président Valéry Giscard d'Estaing et de son lâchage par Jacques Chirac, le chef du parti néogaulliste.

François Mitterrand entame un « règne » de 14 ans, comparable par sa durée à ceux de Henri IV, de Louis-Philippe et de... Napoléon Ier. De cette très longue présidence, l'opinion publique se souvient surtout de l'abolition de la peine de mort en octobre 1981 ! Un bilan singulièrement étriqué si on le compare à celui de son prédécesseur.

L'Histoire, quant à elle, se souvient de la conversion de la gauche à l'économie de marché, qui s'est faite en deux temps : la désindexation des salaires sur les prix lors du premier plan de rigueur à l'automne 1982, puis surtout le choix de rester dans le SME (Système Monétaire Européen) à l'issue de la semaine d'hésitation suivant les municipales de mars 1983, d'où découla ultérieurement le traité de Maastricht. Elle se souvient aussi du soutien du président, en 1981, au déploiement des fusées Pershing en Allemagne, en riposte à la menace soviétique...

Le double septennat de François Mitterrand se termine dans un climat maussade tissé de désillusions, entre une gauche qui a perdu ses repères idéologiques et moraux et une droite minée par le combat des chefs.

À gauche comme à droite, son départ est accueilli avec soulagement... Une décennie plus tard, l'opinion publique, confrontée au bilan piteux de son successeur Jacques Chirac et oublieuse du passé, n'en hissera pas moins l'ancien président socialiste sur le podium de ses personnalités préférées !

Publié ou mis à jour le : 2024-02-29 09:23:53
Martin (27-08-2023 14:34:32)

F. Mitterrand a été de tous bords et a oeuvré en tous sens. Ainsi, il a déclaré : "la taxe professionnelle est une taxe imbécile". Pour confirmer son propos,
- d'une part, il a augmenté le plafond de cette taxe de 40%, le passant de 2,5% à 3,5% de la valeur ajoutée des entreprises ;
- d'autre part, il a multiplié par QUATRE, la durée de cette taxe créée en 1975 et prolongée au-delà de 1995, issue de ses mandats à l'Elysée.
Ce politicien aura fait au XXème siècle la plus brillante carrière possible en prenant les français, le plus possible, pour des... "imbéciles".

Fabrice D (22-08-2023 13:44:42)

Pour moi Mitterrand, avec de Gaulle, fait partie des deux meilleurs présidents de la 5ème République à ce jour. Je trouve votre commentaire déplacé et orienté concernant son passage dans la résistance en 1943 : "prévoyant sans doute la faillite du nazisme après la défaite de Stalingrad"... Vous faites de ce basculement du pur opportunisme, et vos propos sont factuellement inexacts. S'il est vrai que Mitterrand venait de l'extrême-droite et avait des sympathies pour le Maréchal, il n'était pas collaborationniste, mais foncièrement patriote. Je rappelle qu'en 1941, prisonnier en Allemagne, après une première tentative d'évasion raté de son Stalag, il réussit son évasion et rejoint la zone libre. A Vichy, il a en charge les anciens combattants et surtout les prisonniers de guerre français en Allemagne qu'il n'a de cesse d'essayer de faire libérer. C'est d'ailleurs au contact de certains de ces prisonniers libérés ou évadés (Jean Roussel, Max Varenne et le Dr Guy Fric), que dès le printemps 1942 (alors que les puissances de l'Axe étaient à leur apogée) qu'il entame progressivement son basculement vers les rangs de la Résistance. Il n'a pas hésité à établir des faux papiers pour permettre à des prisonniers de quitter leur camp. Il participe aux réunions du château de Montmaur, le 12 juin puis le 15 août 1942, jetant les premières bases de son futur réseau de Résistance12. Dès le mois de septembre, il prend contact avec la France libre. Il démissionne du Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre en janvier 1943, se rapproche de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) entre janvier et le printemps 1943, avant de basculer dans la clandestinité en juillet. La montée en charge des réseaux de résistance a été très progressive en France, à partir de 1942, les résistants de la première heure ont été très rares. Mon grand père, qui était gendarme, n'est entré en résistance armée qu'en août 1943.

Je préfère des gens qui comme Mitterrand ont évolué dans le bon sens que des gens comme Pierre Laval (ex socialiste dans les années 30) ou jacques Doriot (ex communiste avant 1936 ) qui en 1940 sont devenus des collaborationnistes convaincus et complices à fond des atrocités nazies.

Mitterrand est un personnage complexe, il a sa part d'ombre, mais il reste pour moi un grand homme d'Etat qui a beaucoup fait pour notre pays. On cherche encore aujourd'hui des responsables politiques de son envergure...

Boutte (04-01-2016 16:29:48)

Comment ne pas retenir les nationalisations de 81 à prix d'or suivies 2 ans plus tard de privatisations désastreuses pour les finances nationales : un désastre économique ?

achiardi (22-05-2013 18:26:13)

JE NE PEUX ACCEPTER votre appréciation sur le bilan du PRESIDENT CHIRAC, donc sur SA personne.
A-t-il été médiocre ou nul ?
A-t-il suscité de la pitié ou du mépris ?
VEUILLEZ vous rendre sur :

www.saintetiennedetinee.com/decembre2009.htm

ET SUR LE MOIS PRECEDENT pour connaître mon opinion sur Monsieur MITTERAND.

Cordialement : Louis.

NB : et MES précédents commentaires sur LES VILLAGES... SUR LA FRANCE ?

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