Quand débute le XXe siècle,tout semble sourire à l'Europe. Le continent et son alter ego américain dominent la planète par la force de leurs armes et plus encore par le dynamisme de leurs industriels, de leurs savants, de leurs philanthropes et de leurs marchands. Ils bénéficient aussi d'une grande vitalité démographique : au début du XXe siècle, un homme sur trois est européen ou d'origine européenne... alors que dans les siècles antérieurs, les Européens et assimilés représentaient seulement un quart ou, comme aujourd'hui, un cinquième de la population mondiale !
Ces Européens communient dans le vif sentiment d'appartenir à une même civilisation. Artistes et intellectuels participent à des mouvements culturels comme l'Art nouveau qui transcendent les frontières nationales.
Marchandises et voyageurs circulent avec un minimum de contraintes. Les échanges commerciaux de l'Europe avec le reste du monde sont plus importants qu'à toute autre époque de l'Histoire, y compris la nôtre... Contrairement à ce que l'on croit aujourd'hui, la «mondialisation» avait bien plus de réalité au début du XXe siècle qu'au début du XXIe siècle ainsi que l'attestent les statistiques commerciales.
Cet aboutissement de mille ans de progrès quasi-constants va sombrer en quelques années. Avec deux guerres mondiales et le concours de quelques dictateurs de malheur, l'Europe tourne le dos à ses valeurs et à ses traditions. «L'homme est désormais sans illusion sur le fauve qui dormait en lui», écrit l'historien René Grousset au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (Bilan de l'Histoire, Plon, 1946).
Songeons seulement qu'en un tiers de siècle, de 1914 à 1945, on a massacré plus d'innocents que tous les souverains du millénaire précédent.
La haine antireligieuse est le moteur commun aux idéologies criminelles qui triomphent au début du XXe siècle, du léninisme au maoïsme en passant bien sûr par le nazisme. Ces idéologies rejettent le principe d'une autorité divine qui transcende l'homme. Le culte du chef remplace l'humilité devant Dieu et la Création. Les êtres humains deviennent un matériau façonnable à loisir. Tirant la leçon de ce siècle de fer et de sang, l'historien François Furet observe : « C'est au XIXe siècle que l'histoire remplace Dieu dans la toute-puissance sur le destin des hommes, mais c'est au XXe siècle que se font voir les folies politiques nées de cette substitution » (Le passé d'une illusion, 1995).
Le début du XXe siècle est un tournant à tous les égards. Le Royaume-Uni rencontre ses premiers échecs en Afrique du Sud. Ils sont le fait des paysans Boers d’origine franco-hollandaise qui se révoltent pour maintenir l’autonomie de leurs communautés rurales. Les Britanniques enferment les femmes et les enfants dans les premiers camps de concentration de l’Histoire. Malgré leur brutalité, ils doivent concéder aux Boers une paix de compromis (1902).
En Asie, la diplomatie britannique encourage le Japon à attaquer la Russie car elle craint les visées coloniales du tsar sur les Indes. La flotte russe est défaite dans la mer du Japon (1905). Cette première victoire d’un pays non-européen a un retentissement énorme dans tous les pays colonisés qui y voient l’espoir de se défaire du joug européen. Elle ébranle aussi le pouvoir tsariste.
En France, la guerre religieuse se clôt avec la loi de séparation des Églises et de l’État (9 décembre 1905). La même année, un savant allemand de 25 ans publie une théorie obscure dite de la relativité. Il a nom Albert Einstein et ouvre l’ère de l’atome.
Pour faire face à la montée des menaces, les trois grands États d’Europe centrale se lient par une alliance défensive, la Triplice. Il s’agit du royaume d’Italie, unifié depuis peu, de l’Autriche-Hongrie, minée par les revendications de ses minorités, et de la puissante Allemagne.
De son côté, la France, qui entretient des rapports tendus avec l'Allemagne et cultive envers l'Autriche une méfiance qui remonte à la rivalité de Charles Quint et de François 1er , constitue avec le Royaume-Uni et la Russie une autre alliance défensive : la Triple-Entente.
L'Allemagne accroît sa flotte de guerre et entraîne le Royaume-Uni dans une périlleuse course aux armements. La France porte en 1913 la durée du service militaire obligatoire de deux à trois ans. Il suffit d'une étincelle pour provoquer l'explosion.
Le 28 juin 1914, un terroriste serbe tue l'archiduc Ferdinand, héritier de la couronne austro-hongroise. C’est le début d’un enchaînement fatal. L'empereur allemand Guillaume II encourage François-Joseph 1er à punir la Serbie. Mais la Russie apporte son soutien à cette dernière. La France, à son tour, apporte sa garantie à la Russie... La tension monte. Comme des cow-boys, les gouvernants ont le doigt sur la gâchette. Ils pensent que le premier à dégainer aura un avantage décisif. Fin juillet, l’Autriche attaque la Serbie et la Russie entre aussitôt dans la guerre. Début août, l'Allemagne attaque la France en envahissant la Belgique dont la neutralité était garantie par... Londres. Les Anglais, au nom de la parole donnée, déclarent à leur tour la guerre à l'Allemagne.
L'invasion allemande est stoppée net par la contre-offensive du général Joffre sur la Marne. Derechef, les Allemands creusent des tranchées et s'y incrustent. Les troupes françaises font de même. Le front franco-allemand se stabilise dans la boue, de la mer du nord aux Vosges. Même chose sur le front russe.
Le conflit a débuté à l'ancienne mode, avec charges de cavaliers en gants blancs et progressions de fantassins en uniformes colorés, baïonnettes en avant. Très vite, il se transforme en une guerre totale d'un genre encore inconnu, avec des armes et des techniques nouvelles : gaz de combat, chars d'assaut, mitrailleuses, barbelés, aviation. La France mobilise 4 millions d'hommes (10% de sa population totale !), l'Angleterre 2 millions,...
En 1915, toutes les tentatives de rompre le front échouent au prix de pertes sanglantes. L'Italie se détourne de ses anciens alliés et entre dans la guerre aux côtés de la France et de l’Angleterre, en échange de promesses d’annexions. La Turquie s'allie aux Puissances centrales et, aussitôt, les Alliés franco-britanniques ouvrent un nouveau front aux portes d'Istamboul. Prétextant la complicité de ses sujets arméniens avec les Russes, le gouvernement turc entame leur extermination. C’est le premier génocide de l’époque moderne.
1916 est l’année des grandes offensives de Verdun et de la Somme qui se soldent par des centaines de milliers de morts sans résultat. 1917 se signale par des crises gravissimes. Le tsar est détrôné en février-mars au profit d'une république démocratique. En avril, les États-Unis entrent dans la guerre aux côtés de l'Entente franco-anglaise. En octobre-novembre 1917, la démocratie russe est victime d’un coup de force des bolcheviques. Leur chef, Lénine, conclut immédiatement un armistice avec les Puissances centrales qui reportent dès lors leurs efforts sur le front occidental.
En mars 1918, au prix d'un gigantesque effort, les Allemands arrivent à Château-Thierry et bombardent Paris avec des canons à longue portée ! Pour parer au péril, le commandement des armées franco-anglaises est confié à un seul homme, le général Foch. En juillet, Foch passe à la contre-offensive avec les premières troupes américaines. Le front allemand s’effondre cependant que des insurrections bolcheviques se multiplient dans le pays.
L’empereur allemand abdique et le gouvernement civil signe l’armistice (11 novembre 1918). L’Autriche-Hongrie se désagrège quant à elle sous la poussée des minorités. Quatre ans de conflit laissent 11 millions de morts. Les États européens entrent dans la paix avec des dettes énormes contractées pour l'essentiel auprès des États-Unis. Ces derniers apparaissent en définitive comme les grands vainqueurs de la guerre.
En Russie est apparu un gouvernement d'une espèce encore inconnue. Le gouvernement bolchevique ou communiste dirigé par Lénine est le premier régime de nature « totalitaire ». Il sacrifie les libertés, les droits des individus et les prescriptions morales à une idéologie messianique qui promet le bonheur pour tous... sous réserve d'une obéissance inconditionnelle au Parti et à son chef.
Chacun en Europe sent que plus rien ne sera comme avant et que c'en est fini de la grande Europe qui imposait ses volontés au monde. Chacun espère aussi que la Grande Guerre sera la « der des der », la dernière guerre !
Le traité de paix avec l’Allemagne, signé à Versailles (28 juin 1919), impose à Berlin une réduction de son armée à 100.000 hommes et des réparations financières colossales. La France récupère l'Alsace et la Lorraine du nord. La Pologne est reconstituée sur le dos de l'Allemagne et de la Russie communiste, de même que d'autres petits États : Finlande, Lituanie, Lettonie, Estonie. L'Autriche-Hongrie laisse place à une petite république autrichienne germanophone ainsi qu'à une Hongrie et une Tchécoslovaquie.
La Turquie est sauvée du dépeçage grâce à un général-dictateur, Moustafa Kémal. Celui-ci fonde une république laïque. Il échange aussi les Grecs de Turquie contre les Turcs de Grèce. C’est le premier nettoyage ethnique de l’époque moderne. La Serbie s'agrandit de provinces autrichiennes et devient Yougoslavie... L'Italie, amère, reproche aux Alliés de ne pas avoir récompensé son entrée dans la guerre par des annexions aussi étendues que prévu.
Le président américain Harold Wilson lance l’idée d’une Société des Nations (SDN). Ancêtre de l’ONU, elle s’installe à Genève avec mission de désamorcer les conflits avant qu'ils n'éclatent.
En Italie, un ancien leader socialiste, Benito Mussolini, exploite les déceptions nées de la paix. Il impose la dictature du parti fasciste avec des méthodes inspirées de Lénine mais en beaucoup moins brutal. Il prône le culte de la Nation et la coopération de toutes les classes sociales sous l'égide de l'État. Une propagande habile lui vaut l'estime de nombreux démocrates européens.
En Allemagne, où la situation économique se dégrade, l'armée française occupe la Ruhr pour s'assurer du paiement des réparations de guerre (janvier 1923). Dans les faits, l'occupation accélère le plongeon de la monnaie allemande qui ne vaut plus rien. Le mécontentement général favorise les organisations paramilitaires. Il s'agit de partis violents qui prônent une dictature communiste comme en Russie ou nationaliste comme en Italie.
Un agitateur, Adolf Hitler, tente à l'image de Mussolini de s'emparer du pouvoir à Munich (1923). Le putsch échoue piteusement et Hitler est emprisonné quelques mois. Il en profite pour écrire un livre, Mein Kampf (Mon combat) où il présente un programme politique fondé sur l'annulation du traité de Versailles et la conquête de l’espace vital jugé indispensable à la population allemande. Dans ce même livre, Hitler accuse la bourgeoisie juive de faire obstacle à la prospérité de l'Allemagne et s'engage à libérer le pays de tous les Juifs.
L'agitation de Hitler et de son parti, le parti nazi (contraction de deux mots allemands qui signifient national-socialiste) demeure marginale. La république de Weimar reprend des couleurs. La vie culturelle s'épanouit et la production économique retrouve le chemin de la croissance.
Quand arrive 1929, l'horizon se dégage. La question des réparations est en voie de règlement. Le Français Aristide Briand et l'Allemand Gustav Stresemann prônent la réconciliation franco-allemande et l'union politique de l'Europe ! En URSS (nouveau nom de la Russie), la libéralisation de l'économie laisse espérer que la dictature communiste va desserrer son étreinte. Partout dans le monde, l'économie tourne à plein régime. Les États-Unis baignent dans l'euphorie et les classes moyennes découvrent l'automobile, la télévision, le cinéma parlant,...
Tout change en quelques mois... Une crise boursière à Wall Street (New York) dégénère en crise économique majeure (24 octobre 1929). Dans le même temps, en URSS, Staline met fin à la libéralisation de l'économie et renforce sa dictature avec une brutalité inouïe.
L'Allemagne est durement frappée par la crise économique et ses cohortes de chômeurs font le bonheur des groupes paramilitaires. Deux partis antidémocratiques dominent la scène politique et la rue : le parti communiste et le parti nazi. Des politiciens conservateurs croient habile de s'appuyer sur le parti nazi pour contrer le parti communiste. C'est ainsi que le président Hindenburg nomme Hitler chancelier, autrement dit chef du gouvernement (30 janvier 1933).
Hitler a tôt fait d'installer sa dictature. Il dissout l'Assemblée, fait incendier son siège, le Reichstag, et accuse du méfait les communistes qu'il met derechef hors-la-loi. Au bout de quelques mois, il ne reste plus rien des institutions démocratiques de l'Allemagne. Hindenburg étant mort, Hitler s'arroge le titre de Führer (guide en allemand) et proclame l'avènement du IIIe Reich.
À Nuremberg, le Führer annonce des lois antisémites destinées à placer les Juifs à l’écart de la société allemande (1935). Dans le droit fil de la pensée eugéniste alors à la mode dans les milieux progressistes, qui prône l’amélioration de la race humaine avec des méthodes scientifiques, il impose la stérilisation des handicapés. Il relance l’économie par l’investissement (travaux publics, armement). Mais c'est ensuite la politique internationale qui prend le dessus dans les préoccupations du dictateur.
En France, après le suicide d’un escroc, Stavisky, qui a trafiqué avec quelques politiciens de second rang, les ligues et les partis antirépublicains manifestent à Paris et dénoncent la corruption de la République (6 février 1934). Face à la menace présumée d'une dictature d'extrême droite, le parti communiste conclut une alliance électorale avec la SFIO (le parti socialiste) et le parti radical-socialiste. C'est le Front populaire.
Profitant de l'effervescence qui précède les élections législatives d'avril-mai 1936, Hitler ordonne à son armée, la Wehrmacht, de pénétrer en Rhénanie en violation du traité de Versailles. Le gouvernement français, tétanisé, laisse faire. Ce coup de bluff est la première victoire du Führer.
Le succès électoral du Front populaire amène le socialiste Léon Blum à la présidence du Conseil. Son gouvernement introduit aussitôt la semaine de travail de 40 heures et les premiers congés payés. Il augmente les salaires et procède à des nationalisations (création de la SNCF,...).
En Espagne, pendant ce temps, un autre gouvernement de front populaire doit faire face à une insurrection de l'armée. Le général Franco obtient l'aide militaire de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Léon Blum, pressé de secourir le gouvernement légitime espagnol, préfère s'abstenir.
Fort de ses premiers succès, Hitler ne se gêne plus pour réaliser pas à pas son programme de conquêtes. Il se rapproche de Mussolini, mis au ban des démocraties pour avoir attaqué l'Éthiopie, un État africain encore indépendant. Il proclame aussi le rattachement de l’Autriche au Reich (Anschluss). Puis il annonce son intention de réunir à l'Allemagne dès le 1er octobre 1938 les minorités germanophones qui vivent dans les monts Sudètes, sur le pourtour de la Tchécoslovaquie. Les généraux allemands sont convaincus que les Occidentaux ne se laisseront pas bluffer une fois de plus. Eux-mêmes ne se sentent pas prêts à soutenir une guerre.
Contre toute attente, Hitler gagne une nouvelle fois grâce à Mussolini qui propose une conférence de la dernière chance à Munich. Français et Anglais se résignent au dépeçage de la Tchécoslovaquie et en mars 1939, ce qui reste de ce petit pays devient un protectorat du Reich. C'est la première colonie en territoire européen ! Les Européens, résignés, se préparent à une nouvelle guerre et beaucoup se demandent si la démocratie parlementaire a encore un avenir en Europe continentale où la plupart des États se sont donné des régimes autoritaires.
La Seconde Guerre mondiale débute avec l’invasion de la Pologne par la Wehrmacht (1er septembre 1939). Cette fois, l'Angleterre et la France se sentent obligées de déclarer la guerre à l'Allemagne... mais se gardent bien de l'attaquer. Le 10 mai 1940, ayant réglé leur compte aux Polonais, Hitler reporte ses efforts à l'ouest. En six semaines, ses armées envahissent les Pays-Bas, la Belgique et la France !
Le maréchal Philippe Pétain (84 ans), héros de la Grande Guerre, est porté à la tête du gouvernement français et il lui revient de signer l'armistice en attendant un traité de paix qui ne viendra jamais (22 juin 1940). Les députés français votent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Celui-ci installe son gouvernement à Vichy, Paris étant placé sous administration allemande. Il se fait assister par un ancien leader socialiste et pacifiste, Pierre Laval, partisan d'une collaboration avec le vainqueur.
L'Angleterre demeure seule face à Hitler mais elle a à sa tête depuis le soir du 10 mai 1940 un homme d'exception, un guerrier-né, Winston Churchill (66 ans), décidé à combattre jusqu'au bout. Électrisés par la voix et l'énergie de leur Premier ministre, les Anglais repoussent les attaques aériennes contre leur île en attendant que les États-Unis se décident à venir à leur aide. Beaucoup de dirigeants européens se réfugient à Londres d'où ils lancent des appels à la résistance. Parmi eux le général Charles de Gaulle.
Mussolini croit opportun de se rallier à Hitler et déclare la guerre à la France. Le Führer, sur sa lancée, envahit l'URSS (22 juin 1941). Les Soviétiques sont entraînés dans la guerre aux côtés des Anglais.
De la même façon, le Japon, allié de Hitler, attaque sans crier gare la base américaine de Pearl Harbor dans l'océan Pacifique (7 décembre 1941). Les Américains sont entraînés à leur tour dans la guerre aux côtés des Anglais et des Soviétiques.
Jusqu’au déclenchement du conflit, Hitler songeait à une déportation outre-mer des Juifs allemands. Les opérations militaires rendent ce projet impossible. D’autre part, avec l’intervention des Etats-Unis et de l’URSS, le Führer entrevoit une nouvelle défaite de son pays. Il décide alors d’appliquer aux Juifs et aux tziganes d’Europe le plan d’extermination qu’il a déjà conçu pour les handicapés.
En 4 ans, 6 millions de malheureux périssent par mitraillage, dans les chambres à gaz etc. C'est le plus effroyable génocide du XXe siècle. Des informations relativement détaillées circulent dans les pays occupés et en Angleterre sur ce drame épouvantable. Elles sont diffusées sur les ondes anglaises mais paraissent tellement incroyables que l'opinion préfère ne pas les entendre.
Soviétiques et Anglo-saxons engagent en 1942 la contre-offensive. Les Allemands connaissent leur première défaite à El-Alamein, dans le désert de Libye (23 octobre 1942), face aux Anglo-Saxons soutenus de façon héroïque par un bataillon de Français. Selon le mot de Churchill, les Alliés ne vont plus dès lors connaître de défaite.
Le 31 janvier 1943, une armée allemande capitule à Stalingrad, au cœur de l'URSS. Pour la Wehrmacht, c'est le début d'un reflux inexorable. Les Anglo-Saxons mettent sur pied un gigantesque débarquement en Normandie afin de soulager les Soviétiques qui progressent à l'Est du continent. Le débarquement a lieu le matin du 6 juin 1944 mais il faudra encore une année avant que les Allemands ne capitulent (7-8 mai 1945) ainsi que les Japonais (2 septembre 1945). Ces derniers ne se résignent à la capitulation qu'après les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 août 1945).
Quand les canons se taisent enfin, l'Allemagne et une grande partie de l'Europe centrale et orientale sont en ruines. Plus de 40 millions de victimes manquent à l'appel, dont une forte majorité de civils : résistants, déportés ou victimes des bombardements de cités. Incrédules, les soldats alliés découvrent les camps d'extermination. L'horreur conduit les vainqueurs, fait sans précédent, à traduire devant un tribunal les dirigeants nazis survivants (Hitler et quelques autres se sont suicidés avant d'être capturés). Plusieurs sont condamnés à mort et exécutés.
En France, le général de Gaulle relève la République. Les principaux collaborateurs des nazis sont jugés et pour certains condamnés à mort.
Les Français se donnent une nouvelle Constitution mais leurs préoccupations concernent le ravitaillement. Les pénuries alimentaires ne cessent pas avec la paix, loin s'en faut, et chacun retrousse ses manches pour renouer avec la prospérité.
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Jacques Groleau (11-06-2023 15:04:29)
Le nazisme a été une horreur. Mais les plus importants massacres du XXe siècle ne lui sont même pas dus : Staline et Mao ont beaucoup plus de morts "sur la conscience (s'ils en avaient une)