Des origines au XIXe siècle

Le sous-continent indien, terre de spiritualités

Par son histoire, sa culture et sa géographie, le sous-continent indien est un monde à part, riche de civilisations et de spiritualités (hindouisme, bouddhisme, jaïnisme....) très anciennes. Les Britanniques, qui l'avaient colonisé au XIXe siècle, le qualifiaient avec orgueil de British Raj, une expression anglo-hindi qui pourrait se traduire par Empire britannique des Indes (le pluriel rappelle son étonnante diversité).

Situé entre l'océan du même nom et la chaîne de l'Himalaya, le sous-continent tire son nom du fleuve Indus qui le borde à l'ouest. Il est bordé par la chaîne de l'Himalaya et l'océan Indien et constitué de deux grandes régions : la plaine indo-gangétique (Indus et Gange) et, au sud, le plateau du Dekkan bordé par les contreforts basaltiques des Ghâts.

Béatrice Roman-Amat
Un monde à part

D'une superficie comparable à l'Europe, Russie exclue (près de 5 millions de km2),  le sous-continent indien est aujourd'hui divisé entre :
Union indienne ou Bharat : 3,3 millions km2, 1,1 milliard d'habitants (2007),
Pakistan : 800 000 km2, 170 millions d'habitants (2007),
Bangladesh : 144 000 km2, 150 millions d'habitants (2007),
• Sri Lanka (ex-Ceylan) : 66 000 km2, 20 millions d'habitants (2007),
• Népal : 147 000 km2, 30 millions d'habitants (2007).

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Avec près de 1,5 milliard d'habitants, il affiche une densité moyenne de 300 habitants/km2, comparable à celle de la Belgique ; cette densité dépasse même 1 000 habitants/km2 au Bangladesh et en maints autres endroits. Près des 2/3 de la population actuelle sont hindous et près d'un tiers musulmans. La proportion de ces derniers tend à croître du fait d'une fécondité supérieure. Le sous-continent indien a toujours hébergé 20 à 25% de la population mondiale.

Le berceau d'une civilisation urbaine prospère

Peintures rupestres des abris sous roche de Bhimbetka (Madhya Pradesh), il y a 10 000 à 28 000 ansLa préhistoire du sous-continent reste mal connue malgré la découverte récente de vestiges remontant au Paléolithique. Les plus célèbres sont les peintures rupestres découvertes en 1958 dans environ 600 abris sous roche de Bhimbetka, une région de forêts proche de Bhopal (Madhya Pradesh). Elles ont été exécutées il y a 10 000 à 28 000 ans.

La révolution néolithique (l'apparition de l'agriculture) aurait eu lieu entre 7000 et 5500 av. J.-C. C'est avec la civilisation de l'Indus que la région entre dans l'Histoire, ou tout du moins la protohistoire. Cette civilisation se développe sur les terres fertiles des rives de l'Indus et de ses affluents, dans le Sind et le Baloutchistan, à partir de 3500 av. J.-C.

Vers 2500 av. J.-C., apparaissent des centres urbains très développés comprenant des blocs d'habitation réguliers et un système d'évacuation des eaux usées. Mohenjo-Daro et Harappâ sont les deux plus grandes cités de l'Indus mises à jour jusqu'à présent. La première aurait compté 50 000 habitants à son apogée.

La population de la vallée de l'Indus pratiquait la culture du blé grâce à l'irrigation et utilisait un système de poids et de mesures complexe pour commercer. De très nombreux sceaux portant des signes pictographiques ont été retrouvés mais cette forme d'écriture n'a pas pu être déchiffrée.

Le déclin de la civilisation de l'Indus semble avoir commencé au début du IIe millénaire. Il aboutit à l'abandon des cités vers 1800 ou 1700 av. J.-C. Ce déclin peut être imputé à un changement climatique et à une diminution du commerce. Il semble également que se soit implantée dans le nord de la région une culture fondée sur une double récolte annuelle (le blé l'hiver ; le riz ou le sorgho l'été), accompagnée d'un développement des villages au détriment des grands centres urbains.

L'Inde védique

La disparition de la culture des Harappâ a longtemps été attribuée à une invasion aryenne, mais cette lecture paraît un peu simpliste, quoique plus plausible que celle de certains nationalistes indiens, qui considèrent que les Aryens ont toujours résidé en Inde !

Des populations indo-iraniennes ou aryennes auraient donc commencé à pénétrer le Nord-Ouest du sous-continent vers le milieu du IIe millénaire avant notre ère, se mêlant aux populations locales. Leur langue commune était le sanskrit ou sanscrit, aujourd'hui langue sacrée de l'hindouisme, d'où dérivent la plupart des langues actuelles de l'Inde du nord (hindi, bengali, ourdou...).

Le Rig Veda, un des textes fondateurs de l'hindouisme, date de cette période. Il est transmis oralement de génération en génération, de même que les trois autres Veda  (mot qui signifie « savoir » en  sanskrit, invariable comme tous les mots terminés en a  dans cette langue). Les femmes sont exclues de toute initiation religieuse.

À la fois peuple de pasteurs et d'agriculteurs, les Indo-iraniens s'organisent selon un système social dominé par les prêtres et une aristocratie. Le système des quatre varna (« couleur » en sanskrit) se développe cependant après leur installation en Inde et la mise en place de royaumes structurés, au contact de populations locales ; il n'a pas été importé d'Asie centrale. Il existe quatre varna : les brahmanes (prêtres), les kshatria (guerriers), les vaisa (villageois, paysans ou artisans) et les sudra (serviteurs).

D'abord structurées en monarchies tribales autour d'un râja (roi) s'appuyant sur des conseils de tribus, certaines communautés évoluent vers un modèle politique autocratique. Au Ve siècle av. J.-C., toute la vallée du moyen Gange est dominée par diverses tribus indo-iraniennes.

Les Indes avant l'An Mil

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Le sous-continent indien au fil de l'Histoire (cartes : Alain Houot)
Voici une série de cartes qui montrent les grands courants d'invasion ainsi que les empires qui se sont succédé en Inde dans les premiers millénaires...

Invasions et innovations religieuses

La naissance du bouddhisme et du jaïnisme

Le bouddhisme apparaît au VIe siècle av. J.-C., en opposition à l'hindouisme brahmanique dont il récuse le système des castes. La péninsule indienne est alors divisée selon les chroniques en seize « grands royaumes » (Mahajanapadas), dont le plus puissant est le Magadha, dans la vallée du Gange (Bihar actuel).

Né dans un petit royaume du Bihar actuel, au sein d'une famille de kshatria (guerriers), son fondateur Bouddha « l'Éveillé » prône la prise de conscience des quatre « nobles vérités » de la douleur et la victoire sur la douleur par l'élimination du désir.

Un contemporain de Bouddha, Mahavira, réforme par ailleurs le jaïnisme, une des plus anciennes religions de l'Inde. Comme Bouddha, il rejette les rites et les castes de l'hindouisme. Il est considéré par les Jaïns comme le 24e et dernier des guides vers la libération de l'âme par la non-violence.

Alexandre le Grand

Après les Perses Cyrus II le Grand et Darius Ier, qui ont étendu l'empire achéménide jusqu'au Pendjab et au Sind, le Grec Alexandre le Grand atteint l'Indus...

En 326 av. J.-C., il s'allie avec certains souverains indiens mais se heurte à la résistance d'autres tribus, qui lui opposent une armée de 30 000 cavaliers, selon l'historien Curtius. Il les vainc et s'avance jusqu'au fleuve Beâs, où il fait demi-tour en raison d'une mutinerie de ses troupes fatiguées. Malgré ses victoires, Alexandre ne règnera donc pas sur l'Inde. Il laisse cependant derrière lui des satrapes (gouverneurs de provinces) qui ne restent en place qu'une dizaine d'années mais imposent une empreinte hellénique profonde dans certaines régions.

Un premier empire unifié : l'empire Maurya

Des Nanda aux Maurya

Bien avant que ne survienne Alexandre, de la fin du VIe siècle au IVe siècle av. J.-C., la dynastie des Nanda avait pu régner sur un territoire qui s'étendait du Bengale au Pendjab. Leur État disposait d'une administration évoluée et notamment d'un système fiscal efficace. Il ne survécut néanmoins pas aux attaques de Chandragupta Maurya, qui renversa le dernier Nanda après avoir chassé les dernières troupes macédoniennes.

À la tête de 600 000 hommes, le nouveau conquérant étend ses conquêtes jusqu'au Karnataka, au Sud, et fonde la dynastie Maurya. Il organise son empire de façon décentralisée. La langue officielle en est le sanskrit et la religion, le brahmanisme.

Ashoka et l'intermède bouddhiste

L'empire Maurya connaît son apogée sous le règne d'Ashoka (on écrit aussi Açoka) qui accède au pouvoir vers 270 av. J.-C. 

Mais après avoir vaincu dans le sang le royaume de Kalinga (l'Orissa actuel), l'empereur renonce à la guerre et se convertit au bouddhisme. Il fait graver dans la pierre, dans tout l'empire, des édits, où il interdit le sacrifice d'animaux, invite ses sujets à se convertir ou encore ordonne de prendre soin des nécessiteux. On connaît aujourd'hui quatorze de ces inscriptions, dont certaines en grec et en araméen.

L'empire Maurya sombre au début du IIe siècle av. J.-C., du fait du manque de charisme des successeurs d'Ashoka et d'une résurgence du brahmanisme.

Les royaumes de l'Inde dravidienne

Le sud de la péninsule indienne se divise entre le royaume Chola, à l'est, le royaume Chera le long de la côté Malabar, à l'ouest, et celui de Pandya, tout au sud. Ces royaumes dravidiens, en guerre quasi-permanente les uns contre les autres, entrent en contact assez tardivement avec la culture brahmanique, par le biais des conquêtes du royaume Kalinga, le long de la côte ouest.

Leurs habitants sont à la fois des cultivateurs et des navigateurs aguerris, qui commercent avec l'empire romain et la Chine. Leur littérature de langue tamoule est également très développée.

Au Ier siècle av. J.-C., les Chola dominent les Chera et les Pandya mais au IIe siècle après J.-C., ils sont à leur tour vaincus par les Pallava, dont les rois viennent peut-être du Dekkan. Les Pallava font de leur capitale un centre majeur de la culture sanskrite.

L'Inde « classique » (300-750)

Unité politique et épanouissement culturel

À partir du milieu du IIIe siècle après J.-C., le nord de l'Inde est dominé par la dynastie des Gupta, qui règne de la mer d'Oman au Bengale occidental. Ses souverains s'entourent de poètes et d'artistes. La littérature en sanskrit connaît sous leur influence un véritable Âge d'Or. De nombreux textes sont consacrés à Shiva, Krishna et Vishnou (on écrit aussi Vishnu), mais aussi à la description des devoirs de castes et des rites.

L'époque des Gupta est donc celle de la rigidification de l'organisation du social et du regain d'influence du brahmanisme par rapport au bouddhisme et au jaïnisme. Les mathématiques, la médecine et l'astronomie fleurissent également.

Entre 375 et 415 environ règne Vikramadytia, un empereur surnommé aujourd'hui « le Louis XIV des Gupta » car littérature et architecture indiennes classiques atteignent alors leur apogée.

Au Ve siècle, l'empire doit faire face à une nouvelle menace : celle des Huns, venus d'Asie centrale, qui mènent des raids en Europe à la même époque. Les guerres contre les Huns et des révoltes dans diverses provinces conduisent à la désagrégation de l'empire Gupta. Il se divise alors en plusieurs dynasties régionales comme les Rajpoutes, au Rajasthan.

Un nouveau chef de guerre tentera de rétablir un empire indien unifié au cours de la première moitié du VIIe siècle. Il s'agit d'Harsha, qui prend le titre de maharajadhiraja (« grand roi des rois »). Ses conquêtes ne lui permettent pas de rivaliser avec ses illustres prédécesseurs Ashoka ou Chandragupta mais il n'en met pas moins en place une administration efficace et établit des contacts « diplomatiques » avec la Chine.

L'Inde « post-classique »

Certains historiens qualifient de « post-classique » la période allant de 750 à l'an 1000. Elle voit une myriade de royaumes se partager le sous-continent. Les Pratihara constituent le dernier grand empire hindou du Nord de l'Inde, alors que les musulmans commencent à soumettre l'extrême Nord-Ouest (province du Sind, actuellement au Pakistan). Les Chalukya règnent sur l'actuel Karnataka. Au Sud, les luttes continuent entre Chola, Pandya et Pallava.

Parallèlement à cette division politique et militaire, la culture indienne se répand en Asie, grâce aux voyages de moines bouddhistes et de brahmanes. À Java et Sumatra, en Chine et au Cambodge actuel se développent des civilisations profondément marquées par l'influence indienne, tant religieuse qu'artistique.

L'arrivée de l'islam

Vers l'An Mil, des Turcs menés par le sultan Mahmoud lancent des attaques à partir de l'empire de Ghazni (Afghanistan actuel). Ils atteignent les villes saintes de Mathura et de Somanatha, où le sanctuaire de Shiva est mis à sac. Les luttes fratricides pour la succession de Mahmoud empêchent cependant les envahisseurs musulmans de s'implanter durablement au-delà du Penjab.

Au terme de mouvements de populations importants en Asie centrale, la ville de Ghor supplante Ghazni comme capitale régionale. Un siècle et demi après Mahmoud, Mohammed de Ghor s'avance avec ses troupes jusqu'au Gange et pille Varanasi (Bénarès). Un de ses lieutenants fonde le prestigieux sultanat de Delhi, qui durera jusqu'au XVIe siècle, sous domination turque, arabe ou encore afghane.

Au sud survivent différents royaumes hindous, notamment celui des Grands Chola, autour de Tanjavur. Au Nord-Ouest, les princes rajpoutes sont incapables de se fédérer pour lutter contre les envahisseurs musulmans. Pourtant, malgré de nombreux raids dans le Dekkan, les Turcs ne parviennent pas à dominer tout le Nord de l'Inde.

Le long de la côte du Malabar, au Sud-Ouest, des principautés hindoues, prospères grâce au commerce des épices, intègrent des minorités musulmanes et juives. À la fin du XVe siècle, l'arrivée de Vasco de Gama vient compliquer la donne. Les sultans du Dekkan et du Gujarat empêchent toutefois les Portugais d'interférer dans leurs fructueuses opérations commerciales. À la suite de batailles sanglantes, Manuel, roi du Portugal, déclare Goa capitale de l'Inde portugaise en 1530.

L'Inde face à l'islam

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Le sous-continent indien au fil de l'Histoire (cartes : Alain Houot)
Voici des cartes qui montrent l'Inde confrontée aux conquérants musulmans, du sultanat de Delhi à l'empire moghol...

L'ère moghole

Descendant de Genghis Khan, l'empereur Mohammed Babour (ou Babur) lance vers 1520 une offensive au Pendjab, après avoir étendu sa domination à l'ouest de l'Indus. En 1526, il défait les armées du sultan de Delhi au cours de la bataille de Panipat. Les troupes du sultan afghan étaient plus nombreuses et comptaient plus d'éléphants que les siennes, mais l'armée turco-moghole était équipée de canons et d'armes à feu.

Malgré cette victoire, la domination moghole n'est pas enracinée définitivement en Inde. En 1539, le fils de Babour, Humayun, doit se replier en Perse sous la pression de Sher Shah, puissant souverain afghan de l'est du pays. Il revient néanmoins à la charge et prend Delhi en 1555, avant de mourir en laissant le pouvoir à son fils Akbar.

Akbar « le Grand »

Pendant 49 ans, Akbar règne sur l'empire moghol. Il installe sa cour à Agra, au sud de Delhi. Ses conquêtes étendent l'empire jusqu'au golfe du Bengale et au cœur du plateau du Dekkan. En 1565, il soumet l'empire de Vijayanagar, le grand empire hindou du sud du pays, de langue télougou.

Avant la fin du XVIe siècle, l'empire moghol devient ainsi la principale puissance politique du sous-continent, et partant l'interlocuteur privilégié des marchands européens.

Akbar met en place une administration très sophistiquée. Les gouverneurs de province changent par exemple tous les deux ans, afin d'éviter les complots. L'impôt sur les infidèles est aboli et l'impôt foncier renforcé.

Les Rajpoutes, caste guerrière hindoue du Rajasthan, fournissent d'excellents soldats aux armées impériales et deviennent des vassaux des Moghols. Bien que guerrier impitoyable, Akbar applique la règle de la tolérance universelle sur le plan religieux. Il aime à s'entourer de sages des différentes tendances de l'islam mais aussi hindous ou chrétiens.

Le Fort rouge d'Agra (Uttar Pradesh), résidence impériale reconstruite par Akbar en 1565-1573 (photo : Gérard Grégor pour Herodote.net, 2014)

Apogée et décadence de l'empire moghol

Le fils et le petit-fils d'Akbar réussissent à maintenir l'intégrité de l'empire.

Sous le règne de Shah Jahan (1627-1658), l'architecture moghole connaît son apogée, avec notamment la construction du Taj Mahal et du Fort Rouge de Delhi.

Son fils Aurengzeb, qui le fait incarcérer, participe en revanche au déclin de l'empire en levant de lourdes taxes, qui mécontentent les hindous, pour financer de nouvelles conquêtes. L'empire se trouve également menacé par les Marathes en Inde centrale et les Britanniques au Bengale. Si les Moghols restent au pouvoir jusqu'en 1857, leur empire n'est plus que l'ombre de lui-même.

Les Marathes

Issus d'une caste inférieure, le chef militaire marathe Shivaji et son fils affrontent les troupes mogholes entre 1646 et 1680, devenant de véritables symboles de la résistance hindoue à la domination musulmane. À partir du règne du petit-fils de Shivaji, les Peshwa, sortes de premiers ministres aux fonctions héréditaires, exercent la réalité du pouvoir. L'empire marathe grignote progressivement le territoire de l'empire moghol affaibli.

Les Européens en Inde avant le British Raj

Grâce à leur solide artillerie, les Portugais ont supplanté les Arabes dans la maîtrise des mers et le commerce des épices.

Dames se balançant dans un décor champêtre, album Batailles et sujets historiques de l'Inde et de Perse, 1760, Paris, BnF.Au XVIe siècle, ils sont bien implantés à Goa, Calicut, Cochin et Diu (au Gujarat actuel). Allié à l'empire de Vijayanagara, Albuquerque crée une armée comprenant des mercenaires indiens. Cependant, l'introduction par des prêtres portugais de l'Inquisition en Inde, impliquant tortures et conversions forcées, aliène le soutien de nombreux hindous.

Voulant concurrencer les Portugais dans la sphère commerciale, les Anglais vainquent leur flotte devant Bombay en 1611 et obtiennent le droit de s'implanter dans leurs possessions. Progressivement, les Anglais monopolisent le commerce des épices avec le Sud-Est asiatique. Parallèlement, ils sont eux-mêmes supplantés par les Hollandais en Indonésie. Créant l'East India Compagny (Compagnie des Indes orientales), l'Angleterre d'Elisabeth 1ère décide de se concentrer sur l'Inde, où ses marchands installent de nouveaux comptoirs (Surat, Madras, Bombay...), avec le soutien des empereurs moghols.

Pendant ce temps, les Français, installés sur la côte de Coromandel, autour de leur comptoir de Pondichéry depuis 1672, se heurtent également à la concurrence anglaise, chaque pays cherchant à s'allier avec les princes locaux pour dominer la région. Les Français réussissent à prendre Madras mais doivent rapidement rendre la ville, en 1749. À la fin du XVIIIe siècle, la couronne française met fin aux prétentions politiques de la Compagnies des Indes françaises en signant un accord avec les Britanniques.

La Compagnie des Indes orientales finit par dominer tout le territoire indien, après sa victoire sur les princes de Mysore à la fin du XVIIIe siècle et sur l'empire marathe en 1803. La région qui résiste le plus longtemps aux Britanniques est le Punjab sikh, qui ne se soumet qu'après deux guerres, en 1849.

Publié ou mis à jour le : 2024-10-01 18:39:00
Amiel (20-04-2008 16:26:58)

Le jaïnisme n'est pas contemporain du bouddhisme. Mahavira est l'organisateur du jaïnisme moderne. avant lui, 23 autres Tirthankara sont vénérés par les Jaïns. Mahavira a été un contemporain de Bouddha sans plus. Ils ne se sont jamais rencontés bien que Bouddha est dit avoir pratiqué l'ascétisme jaïn avant d'adopter la voie dite du "milieu", moins rigoriste. L'origine du jaïnisme se perd dans la nuit des temps en Inde. Le premier Tirthankara de l'époque actuelle serait Rishabha ou Adinâth. D'après les Jaïns, son fils aîné Bhârata aurait donné son nom à l'Inde moderne "Bhâratavarsha" (le pays de Bhârata).

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