Rome (27 av. J.-C. à 193)

D'Auguste à Commode, l'empire à son apogée

Les historiens font débuter l'empire romain le 16 janvier de l'an 27 av. J.-C. Ce jour-là, à Rome, le Sénat octroie au petit-neveu de Jules César le titre honorifique d'Auguste, qui désigne une personne agissant sous de bons auspices.

Apogée de l'empire romain

Faute d'un fils, ni César ni Auguste n'ont pu imposer une règle successorale simple à la tête de l'empire romain et c'est à la faveur d'intrigues de palais que les empereurs vont se succéder. Les impétrants sont choisis au début dans la famille du défunt. Dans le meilleur des cas, celui-ci arrive à imposer un fils adoptif. Parfois, l'empire revient à un général, fort du soutien de ses légions...

Le désordre au sommet de l'État n'empêche pas les habitants de jouir d'une paix relative pendant plusieurs siècles, d'où l'expression pax romana (« pax romana ») pour qualifier le principal apport de Rome.

Rome est victime d'un incendie dramatique en 64, sous le règne de Néron, sans que cela affecte le prestige de l'empire.

Les crises de succession trouvent un semblant de dénouement avec l'intronisation en 69 du général Vespasien auquel succèdent ses deux fils, Titus et Domitien. Ce dernier, victime d'une conspiration sénatoriale, est assassiné par un affranchi le 18 novembre 96.

Rome atteint son apogée au IIe siècle, aussi appelé le « siècle des Antonins », du nom d'un empereur de cette époque. Au vieux et sage Nerva (96-98) succèdent Trajan (98-117), Hadrien (117-138), Antonin le Pieux (138-161), Marc Aurèle (161-180) et Commode (180-192). À l'exception de ce dernier, qui a pris la succession de son père, les autres empereurs arrivent au pouvoir par le biais de l'adoption.

Le mausolée d'Hadrien au bord du Tibre (aujourd'hui château Saint-Ange, photo: André Larané)

La ville compte à son apogée un million d'habitants. L'empire lui-même en recense cinquante millions, soit autant que l'empire chinois des Han, tandis que la Terre dans son ensemble en compte environ 250 millions.

Dans les deux premiers siècles de notre ère, les légions repoussent les limites de l'empire jusqu'au Rhin, au Danube et à l'Euphrate. Au Sud, le désert les arrête. La mer Méditerranée devient une mer romaine, pacifiée et débarrassée de ses pirates, et les Romains la qualifient avec fierté de Mare Nostrum. (Notre Mer).

L'empire romain à son apogée

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L'empire romain(cartographie AFDEC) Cette carte montre l'empire romain dans sa plus grande extension (fin du Ier siècle après Jésus-Christ). Au centre de cet immense empire était la mer Méditerranée, que les Romains appelaient avec orgueil et non sans justesse Mare Nostrum (Notre mer). Cet empire est aujourd'hui éclaté en États rivaux que divisent la langue, la politique, la religion, la société et l'économie.

L'empire en crise

Après l'assassinat de l'empereur Commode en 191, épisode dont s'inspire le film Gladiator, les symptômes de crise se multiplient.

Les campagnes romaines se dépeuplent du fait d'une dénatalité déjà ancienne. Aux marges de l'empire, on recrute des Barbares pour combler les effectifs des légions et remettre les terres en culture. L'industrie s'étiole par manque de débouchés. L'État tente de réagir par des réglementations tatillonnes qui ne font qu'aggraver les maux de la société.

La citoyenneté romaine, que les provinciaux avaient à coeur d'obtenir par leurs mérites et leur travail, est accordée d'emblée à tous les hommes libres de l'empire par l'empereur Caracalla qui y voit le moyen d'engranger quelques taxes supplémentaires (211).

Aux frontières, les Barbares se font menaçants : Maures en Afrique du nord, Germains sur le Rhin et le Danube, Parthes en Orient. À Rome même, les légions et la garde prétorienne (la garde privée de l'empereur) font et défont les empereurs, à commencer par Pertinax, l'éphémère successeur de Commode.

La crise atteint son maximum quand un empereur est capturé et supplicié par les Perses. Dans le même temps, la Gaule se constitue en empire dissident pour résister par ses propres moyens aux Barbares.

Une succession de généraux originaires d'Illyrie (la Serbie actuelle) et portés à la tête de l'empire par leurs légions redressent la situation. Rome est ceinturée de remparts et toutes les villes de l'empire l'imitent l'une après l'autre (c'est seulement 1300 ans plus tard que l'on en viendra à abattre les remparts !).

L'empereur Dioclétien comprend que le gouvernement de l'empire dépasse désormais les forces d'un seul homme. Impossible d'être partout à la fois ! Il instaure la «tétrarchie», autrement dit un gouvernement à quatre, chaque co-empereur surveillant une partie des frontières.

Dans le souci de renforcer la cohésion de l'empire, Dioclétien organise aussi de grandes persécutions contre les chrétiens.

Les disciples de Jésus-Christ, crucifié à Jérusalem près de trois siècles plus tôt, se sont rapidement multipliés dans l'empire et au-delà, jusqu'en Inde. Ils cultivent la foi en un Dieu unique et l'espérance en la vie éternelle. Ils prêchent aussi la charité et l'égalité de tous les hommes et de toutes les femmes devant Dieu. Ils tiennent à se distinguer des juifs, nombreux dans tout l'empire.

L'administration romaine reproche aux chrétiens de ne pas accepter de rendre un culte à l'empereur et les désigne volontiers comme boucs émissaires en cas de difficultés. Malgré les persécutions ou à cause d'elles, le christianisme rallie à lui une fraction de plus en plus grande des élites et du peuple, surtout dans les villes orientales.

L'empire chrétien

L'oeuvre de Dioclétien ne survit pas à son abdication. Différents postulants se disputent sa succession. A Milan, le 13 juin 313, deux d'entre eux, Constantin et Licinius, décrètent la liberté de tous les cultes et accordent droit de cité au christianisme. La nouvelle religion va dès lors se développer sans entrave.

L'empire romain est réunifié sous l'égide de Constantin. Celui-ci déplace la capitale sur le détroit du Bosphore, à proximité des frontières les plus menacées, pour être mieux en mesure de les défendre (330). La «deuxième Rome» sera plus tard connue sous le nom de l'empereur : Constantinople (en grec : Constantinopolis, la ville de Constantin).

L'empereur se fait baptiser sur son lit de mort. Ses empereurs seront eux-mêmes chrétiens, à l'exception de Julien dit l'Apostat qui, pendant les deux brèves années de son règne (361-363), tente de rénover les anciens cultes.

Dans les décennies suivantes, la «pax romana» n'est plus qu'un souvenir. Quelque part dans les steppes d'Asie centrale, des conditions climatiques difficiles ont poussé les rudes nomades de ces régions qui vers l'Extrême-Orient et la Chine, qui vers l'Occident et l'Europe.

Publié ou mis à jour le : 2024-03-27 14:17:39

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