Selon une légende tardive, Rome a été fondée le 21 avril de l'an 753 av. J.-C.
Des origines étrusques
Dans les faits, la ville qui deviendra Rome, capitale du plus grand empire qu'ait jamais connu le monde méditerranéen puis de la chrétienté, aujourd'hui capitale de l'Italie, est au départ un groupe d'humbles villages. Ces villages sont établis sur la rive sud du Tibre, à un endroit où le fleuve pouvait être aisément franchi grâce à la présence d'une île, l'île Tiberine.
Leurs habitants sont des Italiotes de la tribu des Latins (les habitants du Latium). Au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, ils passent sous la tutelle d'un roi étrusque.
L'empire étrusque, qui nous est encore mystérieux, recouvrait l'actuelle Toscane, la province de Florence, et s'étendait jusqu'au Tibre. Les Étrusques délimitent les villages d'origine par une première enceinte qui englobe trois collines : le Palatin, l'Esquilin et le Caelius.
Quatre autres collines sont plus tard adjointes à la ville : le Capitole, le Quirinal, le Viminal et l'Aventin. L'ensemble urbain prend alors le nom de Rumon (la «ville du fleuve»), d'où nous vient le nom actuel de Rome (la légende attribuera a posteriori le nom de Rome à un personnage éponyme, Romulus).
La colline du Palatin accueille les résidences royales et plus tard impériales. De là l'origine du mot palatium, dont nous avons fait palais.
Sur la colline du Capitole siègent les autorités qui dirigent la ville. Beaucoup plus tard, au Moyen Âge, la ville de Toulouse, dans le Languedoc, a baptisé Capitole le palais où siègent ses édiles municipaux, au nombre de sept: les capitouls. Encore plus tard, les Américains fraîchement indépendants ont appelé à leur tour Capitole le siège de leur gouvernement, à Washington. Les différents États de l'Union ont suivi cet exemple. Il y a des Capitole dans presque tous les États du pays.
La colline du Quirinal est aujourd'hui le siège de la présidence de la République.
Dans une boucle du Tibre, au nord de la cité, à l'extérieur des remparts, la plaine marécageuse du Champ de Mars sert aux exercices militaires comme son nom l'indique (Mars est le dieu de la guerre pour les Romains). C'est là qu'ont eu lieu les funérailles de l'empereur Auguste en août 14 et que l'on peut voir les ruines du mausolée qui a recueilli ses cendres.
Le Janicule, de l'autre côté du Tibre, est parfois considéré comme la huitième colline de Rome, bien qu'à l'extérieur des remparts. Il est situé entre le Trastevere (le quartier de «l'autre côté du Tibre») et l'actuelle cité du Vatican.
Une société divisée
Les vieilles et riches familles de patriciens portent le nom de leur ancêtre fondateur. Ainsi, on parle de la gens Iulia (la famille de Jules César, supposée descendre de Iule, fils d'Enée) ou de la gens Cornelia... Ces familles patriciennes dominent la cité avec le soutien de leur clientèle. Les clients sont des étrangers dévoués à leur patron. Celui-ci leur accorde sa protection en échange de leurs services et de leurs votes lors des assemblées.
La plèbe, constituée de la grande masse des habitants libres de la ville, n'a guère de droits politiques. Mais son importance numérique et son rôle économique lui permettent de faire pression sur le pouvoir.
L'ensemble des citoyens libres, excluant donc les esclaves, se réunissent en assemblée solennelle, les Comices curiates, pour élire le roi, décider de la paix et de la guerre, participer aussi aux décisions judiciaires.
Le Sénat, c'est-à-dire l'assemblée des anciens (sénat vient du latin senex, vieux), conseille le roi et exerce une tutelle sur l'assemblée des curies.
La réforme que la légende prête au roi Servius Tullius a divisé la société de la Rome royale en cinq classes, avec des droits et des obligations accordés à leur niveau de fortune. Au sommet, les chevaliers ou equites sont les citoyens assez riches pour participer à la guerre à cheval. Les membres des trois classes inférieures servent en cas de guerre comme fantassins. Les citoyens de la dernière classe sont exemptés des obligations militaires mais également dépourvus de droits politiques. Vers 509 av. J.-C., le dernier roi étrusque est chassé.
Dans son livre Histoires, l'historien grec Polybe met en avant le patriotisme comme première source de la puissance romaine :
« Ajoutons que les Romains, combattant pour leur patrie et pour leurs enfants, ne se relâchent jamais de leur première ardeur, et demeurent fermes dans la résolution de combattre, jusqu'à ce que leurs ennemis soient abattus. Quoiqu'ils n'aient pas été à beaucoup près si forts et si habiles sur mer, cela ne les empêchait pas de sortir avec succès d'une bataille générale; la valeur des troupes suppléait à tout ce qui leur manquait d'ailleur ; car, quoi-que la science et l'usage de la marine soient d'une grande utilité dans un com bat naval, rien cependant ne mène plut sûrement à la victoire que la résolution et la bravoure des soldats » (Histoires, après 146 ap. J.-C.).
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