Le 14 octobre 719, à Néry, près de Senlis, une bataille met aux prises les Francs d'Austrasie et leurs rivaux, les Francs de Neustrie. Le vainqueur de la journée ne va pas tarder à faire parler de lui sous le nom de Charles Martel...
Deux siècles plus tôt, le 27 novembre 511, le roi des Francs Clovis était mort à 45 ans en divisant son royaume entre ses quatre fils, Thierry, Childebert, Clodomir et Clotaire. Ses descendants allaient régner cahin-caha pendant trois siècles sous l'appellation de Mérovingiens (d'après Mérovée, un aïeul légendaire).
Divisé entre Austrasie, Neustrie, Aquitaine, Bourgogne... le royaume de Clovis refait brièvement son unité sous le règne de Dagobert 1er. Après sa mort, en 639, les rois mérovingiens laissent à leur «maire du palais» (ou majordome) le soin de gouverner. Cela leur vaut la réputation de «rois fainéants».
Parmi les maires du palais, les plus notoires sont ceux issus de la lignée de Pépin de Landen. Ce grand propriétaire de la région de la Moselle est maire du palais d'Austrasie sous le règne de Dagobert. Il marie sa fille Begga au fils de son ami Arnoul, évêque de Metz.
Leur fils, Pépin de Herstal (d'après une ville située sur la Meuse, au nord de Liège), devient à son tour maire du palais d'Austrasie.
Il n'a de cesse de combattre son homologue de Neustrie, Ebroïn. Après la mort de ce dernier, il défait en 687 les aristocrates (ou leudes) neustriens à Tertry, près de Saint-Quentin.
Quand lui-même meurt le 16 décembre 714, son fils bâtard Charles, né d'une concubine, s'empare de la charge de maire du palais, au détriment des héritiers légitimes et malgré l'opposition de la veuve de Pépin, Plectude.
Charles l'emporte à Néry sur les Neustriens. Fort de sa victoire sur les Neustriens, Charles unifie définitivement sous sa coupe les royaumes francs et poursuivra une glorieuse carrière en mettant au pas les peuples d'outre-Rhin (Saxons, Bavarois, Thuringiens et Frisons), en stoppant à Poitiers les incursions musulmans, enfin en ouvrant la voie à Charlemagne, son petit-fils.
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Senec (23-12-2008 17:54:09)
Cher Hérodote,
Parler des "environs de Metz" comme le lieu d'origine des Pépins m'a fait sursauter !
Pépin de Landen, Pépin de Herstal, et autres sont tous originaires de cette région de la Belgique entre le Limburg, les villes de Lîege ("Liège") et Aachen (Aix-la-Chapelle, juste derrière la frontière allemande actuelle).
Vous savez, et vous le décrivez vous-même par après, Metz et Landen, Jupille, Herstal, ce n'est pas pareil. Il s'agit bien de notre région. Une région que je connais fort bien. Une région de bois, de fleuves, de vallées, de rivières. Tout ce qu'il fallait à cette époque. Charlemagne n'est pas né dans les environs de Metz, il est né à Herstal, aux environs de Liège, siège de la future FN, fabrique nationale d'armes de guerre, de réputation mondiale ! Tout le monde sait cela.
Tous ces gens parlaient un patois germanique, Landen est d'ailleurs une ville flamande en bordure de la frontière linguistique. De plus, Liège a été fondée par des missionnaires germaniques venant du Limbourg (Région des Éburons avec leur chef Ambiorix, la bête noire insaisissable de César). Ces deux régions ont été jusque récemment associées dans un seul diocèse (évêché) ! La région Liège, Maastricht, Aachen existe toujours en tant qu'entité culturelle et économique ! Le territoire de l'Austrasie allait peut-être jusqu'à Metz, mais c'est bien la première fois que j'en entends parler de cette façon. Il y a, en effet, l’Ardenne belge entre les deux ! (l’offensive Von Rundstedt, vous voyez) ! Dur, dur comme voyage !! Vous avez bien raison de dire tout le monde a voulu s'approprier Charles le Grand, mais il est sûr, comme vous le dites, qu'il n'avait rien de français au sens où on l'entend maintenant. Les Francs non plus, d'ailleurs ! L'époque du seul parler germanique était déjà un peu passée, puisqu'il se voulait l'empereur d'Occident. Dans sa biographie écrite par Eginhard, il déplore que certains de ses vassaux, désormais vivant plus au Sud ou à l'Ouest, oublient d'utiliser la langue de leurs origines. Vous le dites aussi.
Il est évident pour moi que la langue germanique était bien plus utilisée à cette époque et au Moyen-Âge que plus récemment !
Même en Belgique, cela a été le cas !
Non, Jacques Brel n'a jamais été français. Charles Martel non plus, etc. !
Les aïeux, les parents, la famille de Charles étaient totalement germaniques ! Je ne pense pas que la capitale de Charles, AACHEN, se soit jamais située aux alentours des frontières françaises. Quant à Dunkerque et au corsaire Jan Baert, ils appartiennent incontestablement à l'histoire de la Flandre (flamande, pas française) !
Merci de votre attention.