Afin de pouvoir affronter ses rivaux, le calife Ali, gendre du prophète Mahomet, quitte Médine avec ses troupes et s'établit à Koufa, en Mésopotamie. C'en est fini du rôle politique de Médine et La Mecque. Ces oasis qui ont vu la naissance de l'islam ne seront plus désormais que des villes de pèlerinage...
Le calife triomphe une première fois de ses adversaires en octobre 656 au cours de la bataille dite « du chameau », en référence à la monture d'Aisha, l'épouse préférée du Prophète. Adversaire déclarée d'Ali, celle-ci est faite prisonnière au cours de la bataille et renvoyée à La Mecque pour le restant de ses jours.
Là-dessus, le gouverneur musulman de Damas, Moawiya, un parent du précédent calife, prend à son tour les armes contre Ali.
Les deux armées se rencontrent à Siffin, sur les bords de l'Euphrate, près de Bassorah, le 26 juillet 757. Elles s'apprêtent à en découdre après plusieurs semaines de longues et vaines négociations. Ali est sur le point de l'emporter quand les soldats de Moawiya dressent des feuillets du Coran, le livre sacré, à la pointe de leurs lances, sur une idée de Amr ibn al-Aç, partisan de Moawiya. Impossible dans ces conditions de les attaquer ! Ali, par défaut d'intelligence politique, accepte l'arbitrage proposé par Moawiya. Celui-ci est prononcé à Edhrod (Jordanie actuelle) en janvier 658. On n'en connaît pas la teneur exacte.
L'important est qu'Ali, en l'acceptant, a renoncé à l'autorité qui lui revient en qualité de calife. Cette décision va causer sa perte. Beaucoup de ses partisans l'abandonnent, considérant que l'arbitrage humain fait outrage à la justice divine. Ils provoquent le premier schisme de l'islam et forment la secte des kharidjites (du verbe arabe kharadja, sortir). Elle va prospérer brièvement en Mésopotamie avant de s'épanouir chez les Berbères d'Afrique du Nord, autour de Tahert (Algérie actuelle). Elle est aujourd'hui très marginale...
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