Le 31 décembre 406, de nombreuses bandes de barbares franchissent le Rhin. Ils profitent de ce que le fleuve, cet hiver-là, est gelé pour le traverser à pied. C'est la plus importante vague d'immigration qu'ait connue l'empire romain depuis ses origines.
La montée des périls
Assailli par les Germains dès le milieu du IIIe siècle, l'empire romain se redresse sous la férule de quelques empereurs à poigne originaires d'Illyrie (la Dalmatie actuelle). Mais en 376, la situation s'aggrave brutalement...
Les Wisigoths, poussés par les Huns qui arrivent des steppes de l'Asie, franchissent le Danube et demandent à l'empereur d'Orient Valens le droit de s'installer dans l'empire comme « fédérés » (en quelque sorte des alliés ou des supplétifs). L'empereur ne peut faire autrement que d'accepter. Il leur concède le droit d'asile et leur offre la Mésie (la Bulgarie actuelle).
Insatisfaits de l'aide qui leur est accordée, les Barbares ne tardent pas à se soulever. Valens est tué en les affrontant sous les murs d'Andrinople le 9 août 378.
Une invasion en masse
Le nouvel empereur, Théodose Ier, divise à sa mort, en 395, l'empire entre les deux fils selon une pratique déjà très usitée mais nul ne se doute que ce partage-là sera définitif. Sur l'Occident (capitale : Ravenne) règne Honorius et sur l'Orient (capitale : Constantinople) Arcadius.
Le 31 décembre 406, des bandes de Vandales, Francs, et autres Germains profitent de ce que le Rhin est gelé et que les légions de la frontière ont été rappelées en Italie pour repousser des Goths. Elles franchissent le fleuve à pied sec et pénètrent en Gaule sans rencontrer de résistance.
On évalue leur nombre à 400 000 environ. L'empire romain d'Occident dans lequel ils pénètrent compte pas moins de 25 millions d'âmes mais il n'est défendu que par 250 000 soldats professionnels guère motivés.
Les envahisseurs n'ont donc pas de peine à s'enfoncer jusqu'aux extrémités de l'empire. Une partie d'entre eux, les Vandales, passent en Espagne et atteignent même le territoire de l'actuelle Tunisie. En 416, Honorius en est réduit à demander aux Wisigoths de rétablir l'ordre et doit en contrepartie leur offrir un établissement indépendant en Gaule, autour de Toulouse. Un précédent suivi dix ans plus tard par l'octroi aux Vandales d'un établissement en Afrique. La décomposition de l'Occident est dés lors bien engagée.
Cliquez pour agrandir
Dès le IIIe siècle, les Romains se montrent impuissants à contenir l'invasion des Germains. Ces derniers sont eux-mêmes poussés en avant par les Huns.
Mais ces derniers ne font qu'une apparition dans l'empire romain à l'agonie, tandis que s'y installent définitivement les envahisseurs germains, donnant souvent le nom de leur tribu à un pays ou une province : Alamans (Allemagne), Burgondes (Bourgogne), Francs (France), Lombards (Lombardie), Vandales (Andalousie).
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Olivier Guignard (12-02-2017 21:12:56)
Bonjour Lancelot, Je constate qu'aucun érudit n'a tenté d'apporter réponse à vos questions. Alors je me permets d'apporter un petit éclairage tiré d'un livre fascinant que je suis en train de... Lire la suite
Lancelot (29-12-2016 21:25:01)
Bonjour, On a toujours expliqué la chute de l'empire romain par "les invasions barbares". Quels que soient les termes utilisés pour qualifier ces grands mouvements migratoires, il me semble qu'on n... Lire la suite